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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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l’hôtel.
    Malgré tout ce qui s’était passé plus tôt, elle en eut le souffle coupé, car elle ne s’attendait pas à tant de beauté. C’était une bâtisse de trois étages, élégante, aux murs blanchis à la chaux recouverts d’une vigne vierge flamboyante, dont les feuilles vernissées luisaient à la lumière des projecteurs. Des balustrades ornaient le premier étage et des lucarnes rondes s’alignaient au dernier, sans doute les anciens quartiers des domestiques. C’était un édifice parfait de proportion, ce qui était stupéfiant quand on savait qu’une partie de la maison de maître d’origine avait été détruite dans un incendie. Il semblait complètement authentique.
    Meredith se gara sur le parking situé devant l’hôtel et monta les quelques marches arrondies du perron, ses bagages à la main. Elle était contente d’arriver en un seul morceau, même si elle gardait l’estomac noué à cause de l’accident qu’elle avait failli avoir et de l’apparition à la rivière.
    Ce n’est que de la fatigue, se dit-elle.
    Dès qu’elle entra dans le hall, elle se sentit mieux et son malaise se dissipa. Spacieux, il avait un sol carrelé d’un damier rouge et noir et des murs recouverts d’un papier peint délicat à fleurs jaunes et vertes. À gauche de l’entrée principale, devant de hautes fenêtres à guillotine, deux profonds canapés encadraient une cheminée. Un grand bouquet était disposé dans l’âtre. Partout, les miroirs et les vitres en verre reflétaient la lumière émanant des chandeliers, des dorures et des appliques.
    Droit devant s’élevait un grand escalier circulaire, dont les rampes en bois ciré brillaient d’un doux éclat à la lueur diffuse du grand lustre de cristal. La réception se trouvait sur la droite, c’était une grande table en bois à pieds griffus au lieu de l’habituel comptoir. Sur les murs s’alignaient des photographies anciennes, sépia et noir et blanc. Des hommes en uniformes datant sans doute de l’époque napoléonienne, des dames en manches bouffantes et jupes en corolle, des portraits de famille, des vues de Rennes-les-Bains au faîte de sa gloire. Meredith sourit. Que de choses elle aurait à découvrir les jours à venir.
    Elle s’avança vers l’accueil et salua la réceptionniste.
    — Bienvenue au Domaine de la Cade, madame. Vous avez réservé ?
    — Oui, au nom de Martin.
    — C’est la première fois que vous venez chez nous ?
    — Oui.
    Meredith remplit la fiche, donna les numéros de sa carte de crédit, la troisième dont elle se servait dans la journée. On lui tendit une carte de l’hôtel et du domaine, une autre des environs, ainsi qu’une imposante clef en cuivre à l’ancienne mode ornée d’un pompon rouge et d’un disque portant le nom de sa chambre : la Chambre Jaune.
    Soudain elle eut un frisson dans la nuque, comme si quelqu’un s’était approché subrepticement dans son dos et se tenait tout près d’elle. Elle perçut le rythme d’une respiration et regarda derrière elle. Personne.
    — La Chambre Jaune est au premier étage, madame Martin.
    — Pardon ? fit Meredith en se retournant vers l’employée.
    — Je disais que votre chambre est au premier. L’ascenseur est juste là, poursuivit la réceptionniste en le lui indiquant. Ou si vous préférez, vous pouvez prendre l’escalier et tourner à droite. Le service du dîner s’arrête à 21 h 30. Voulez-vous que je vous réserve une table ?
    Meredith regarda l’heure à sa montre. 19 h 45.
    — Oui, merci bien. Pour 20 h 30 ?
    — Très bien, madame. Le bar est en terrasse, on y accède par la bibliothèque. Il reste ouvert jusqu’à minuit.
    — Très bien. Merci.
    — Avez-vous besoin d’aide pour vos bagages ?
    — Non, c’est inutile. Merci.
    Avec un regard en arrière vers le hall désert, Meredith prit l’escalier et se retrouva sur le palier du premier. Elle jeta un coup d’œil en contrebas et remarqua un quart de-queue, installé dans l’ombre de la cage d’escalier. Un bel instrument, à première vue, même si c’était un drôle d’endroit pour mettre un piano. Le couvercle était fermé.
    Tandis qu’elle longeait le couloir, elle sourit en voyant que toutes les chambres portaient des noms au lieu de numéros. La Suite Anjou, la Chambre Bleue, Blanche de Castille, Henri IV.
    Une façon pour l’hôtel de mettre l’accent sur son ancienneté, à grand renfort de références historiques,

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