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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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calme et serein, sans reproche et sans peur,
    Auquel vous souhaiterez chance.
    Un cœur fort et patient, mais ferme et décidé
    À tout entreprendre partout,
    Et partout et toujours à attendre et guetter,
    Gente Dame, un regard de vous.
    Peut-être était-ce parce que le sentiment
l’emportait sur la musique ou peut-être la finesse de ses oreilles
avait-elle été affaiblie par l’âge, mais Dame Ermyntrude battit des
mains et cria de satisfaction.
    – Sans aucun doute, Weathercote a eu un
bon élève ! Chantez encore, je vous prie.
    – Non, non, bonne Dame, entre nous, c’est
à chacun son tour. Je vous prie donc de vouloir me réciter une
romance, vous qui les savez toutes. Depuis tant d’années que je les
écoute, je n’en connais point encore la fin et j’oserais jurer
qu’il y en a plus dans votre tête que dans tous les grands
fascicules qu’on m’a fait voir à Guildford Castle. J’aimerais tant
entendre
Doon de Mayence
,
La Chanson de Roland
ou
Sir Isumbras !
    Et ainsi donc la vieille dame se lança dans un
long poème, lent et morne dans l’exorde, mais s’accélérant à mesure
que l’intérêt grandissait ; finalement, les mains tendues, le
visage illuminé, elle récita des vers qui chantaient le vide de
cette existence sordide, la grandeur d’une vie héroïque, le
caractère sacré de l’amour et la servitude de l’honneur. Nigel, les
traits figés et les yeux rêveurs, resta suspendu à ses lèvres
jusqu’à ce que les derniers mots s’éteignissent et que la vieille
dame retombât, épuisée, dans son fauteuil. Nigel se pencha sur elle
et l’embrassa au front.
    – Vos paroles seront toujours comme des
étoiles sur mon chemin.
    Puis, se dirigeant vers la petite table au jeu
d’échecs, il lui proposa de jouer leur partie quotidienne avant de
regagner leur chambre pour la nuit.
    Mais le jeu fut brusquement interrompu. Un
chien pointa les oreilles et aboya. L’autre courut grogner à la
porte. Puis on entendit un cliquetis d’armes, un coup frappé sur la
porte avec un bâton ou le pommeau d’une épée, et une voix ordonna
d’ouvrir au nom du roi. La vieille dame et Nigel se levèrent d’un
bond, bousculant la table qui, en se renversant, éparpilla les
pièces sur les nattes. La main de Nigel chercha son arbalète, mais
Lady Ermyntrude lui saisit le bras.
    – Non, mon enfant ! N’avez-vous
point entendu qu’ils venaient au nom du roi ! Couché,
Talbot ! Couché, Bayard ! Ouvrez la porte et faites
entrer le messager.
    Nigel détacha le verrou et la lourde porte,
tournant sur ses gonds, s’ouvrit vers l’extérieur. La lumière des
torches flamboyantes frappa des casques de fer et de fiers visages
barbus, fit scintiller des épées nues et des arcs. Une douzaine
d’archers envahirent la pièce. À leur tête se trouvait le maigre
procureur de Waverley et un grand homme âgé, vêtu d’un pourpoint et
de chausses de velours rouge maculés de boue. Il était porteur
d’une grande feuille de parchemin d’où pendait une frange de sceaux
et qu’il tendit en entrant.
    – Je viens voir Nigel Loring,
cria-t-il : moi, officier de justice du roi, et
porte-contrainte de Waverley, je demande à voir le dénommé Nigel
Loring.
    – Me voici.
    – Oui, c’est bien lui ! s’écria à
son tour le procureur. Archers, faites votre devoir.
    À l’instant même, tous fondirent sur Nigel,
comme des chiens de chasse sur un cerf. Le jeune garçon tenta en
vain de saisir son glaive qui se trouvait sur le coffre de fer.
Avec les forces convulsives que donne l’esprit plus que le corps,
il les traîna tous dans cette direction, mais le procureur s’empara
de l’arme tandis que les autres jetaient le jeune seigneur sur le
sol et le ligotaient.
    – Tenez-le bien, archers ! Ne le
lâchez surtout point ! cria le porte-contrainte. Je vous prie
aussi de piquer ces grands chiens qui me grognent aux talons…
Tenez-vous à l’écart, vous dis-je, au nom du roi ; Watkin,
placez-vous entre moi et ces créatures qui ont aussi peu de respect
pour la loi que leur maître.
    Un des archers chassa les chiens fidèles. Mais
la maisonnée comprenait d’autres êtres tout aussi prêts à montrer
les dents pour défendre la maison des Loring : dans la porte
qui menait à leur quartier s’encadraient déjà les domestiques en
haillons. Il avait été un temps où dix chevaliers, quarante hommes
d’armes et deux cents archers auraient marché derrière les roses
rouges. Mais

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