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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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cette fois, alors que le jeune seigneur gisait
enchaîné dans sa propre demeure, les seuls à paraître pour le
défendre furent le page Charles armé d’un gourdin, John le
cuisinier armé de sa broche la plus longue, Red Swire, le vieil
homme d’armes, brandissant une grande hache au-dessus de ses
cheveux blancs, et Weathercote le ménestrel, un épieu dans les
mains. Cependant ce piteux déploiement de force était animé de
l’esprit de la maison et, sous la conduite du vieux et fier
guerrier, ils se seraient sans aucun doute jetés sur les glaives
des archers, si Lady Ermyntrude ne s’était précipitée au-devant
d’eux.
    – Arrière, Swire ! cria-t-elle.
Arrière, Weathercote ! Charles, attachez Talbot et retenez
Bayard !
    Ses yeux noirs se tournèrent vers les
envahisseurs qui frémirent devant le terrible regard.
    – Qui êtes-vous, marauds, qui osez abuser
du nom du roi pour porter la main sur un homme dont une seule
goutte de sang vaut plus que tout celui qui coule dans vos
misérables corps d’esclaves ?
    – Tout doux, bonne Dame, tout doux, je
vous prie, répondit le porte-contrainte dont le visage avait repris
sa teinte naturelle depuis qu’il n’avait plus à traiter qu’avec une
femme. Il existe une loi en Angleterre, notez-le, et il y a des
gens qui la servent et la font respecter. Ce sont des hommes
fidèles et les vassaux du roi. C’est ce que je suis. Ensuite, il y
a ceux qui prennent un homme tel que moi, pour le conduire, le
porter, l’attirer dans une fondrière ou un marais, tel ce vieux
disgracieux armé d’une hache et que j’ai déjà rencontré ce jour. Il
y a encore ceux qui détruisent ou éparpillent les papiers de
loi : ainsi ce jeune homme. Ainsi donc, bonne Dame, je vous
engage à ne vous en point prendre à nous, mais de comprendre que
nous sommes des gens du roi, au service du roi.
    – Et que venez-vous faire dans cette
demeure à pareille heure de la nuit ?
    Le porte-contrainte se racla pompeusement la
gorge et, tournant son parchemin vers la lumière des torches, lut
un long document rédigé en normand dans un style tel que les plus
compliquées et les plus ridicules de nos tournures de phrase
actuelles sont la simplicité même, comparées à celles de l’homme à
la longue robe qui faisait un mystère de la chose la plus simple et
la plus claire au monde. Le désespoir emplit le cœur de Nigel et
fit pâlir la vieille dame, à entendre se dérouler le long catalogue
de réclamations, de requêtes, de conclusions, de questions
concernant le
pecari
et d’autres impôts, et qui se
terminait par la revendication de toutes les terres, des biens
transmissibles par héritage, des meubles, maisons, dépendances et
métairies à quoi se montait leur fortune.
    Nigel, toujours ligoté, avait été placé le dos
au coffre de fer, d’où il entendit, les lèvres sèches et le cil
humide, le destin de sa maison. Mais il interrompit le long
récitatif avec une véhémence qui fit sursauter le
porte-contrainte.
    – Vous regretterez ce que vous avez fait
cette nuit ! lui cria-t-il. Si pauvres que nous soyons, nous
avons des amis pour nous venger, et je plaiderai ma cause devant le
roi lui-même à Windsor afin que lui, qui a vu mourir le père, sache
ce que l’on fait en son royal nom contre le fils. Mais ces
questions devront être traitées devant les cours de justice du roi.
Et comment répondrez-vous de cette attaque contre ma maison et ma
personne ?
    – C’est une autre affaire, répondit le
procureur. La question des dettes peut en effet être traitée devant
les cours civiles. Mais c’est un crime contre la loi et un acte
diabolique, qui tombe sous la juridiction de la cour de l’abbaye de
Waverley, que de porter la main sur le porte-contrainte et ses
papiers.
    – C’est la vérité ! cria l’officier.
Je ne connais point de plus noir péché.
    – Ainsi donc, fit le sévère moine, le
révérend père abbé a ordonné que vous couchiez cette nuit dans une
cellule de l’abbaye et que, dès demain, vous comparaissiez en sa
présence devant la cour, réunie dans la salle du chapitre, afin d’y
recevoir la juste punition pour cet acte de violence et d’autres
encore, perpétrés contre les serviteurs de la sainte Église. Mais
en voilà assez, digne maître. Archers, emmenez le
prisonnier !
    Au moment où quatre archers soulevaient Nigel,
Dame Ermyntrude voulut se porter à son aide, mais le procureur la
repoussa.
    – Au large, bonne

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