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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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reprise de la discussion au
prochain Comité central. Staline vote pour, mais ajoute que sa lettre ne l’a
pas fait douter de la justesse de la décision prise. Il a raison, mais cède au « Vieux ».
Pas pour longtemps.
    Le conflit sur la Constitution était gros d’un second :
l’affaire géorgienne. Staline veut inclure la turbulente Géorgie dans une
Fédération transcaucasienne avec l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Le 15 septembre,
le Comité central du PC géorgien s’oppose au projet et demande l’affiliation
directe de la Géorgie à l’URSS avec le maintien des attributs de la
souveraineté. Une semaine après, Staline, dans une note à Lénine, qui lui fait
encore confiance, dénonce « le déviationnisme national » de ces « sociaux-indépendantistes »
(l’envers jumeau des « sociaux-patriotes » chauvins) et charge son
proconsul Ordjonikidzé de mater les récalcitrants. Ce dernier déplace, révoque,
mute et insulte les opposants ; il traite l’un de « spéculateur »
et de « cabaretier », un autre de « crétin » et de « provocateur »
et menace un troisième de le fusiller. L’un d’eux, Kobakhidzé, le traite alors
d’« âne stalinien », Ordjonikidzé le frappe. Puis il démet le
secrétaire du Comité central géorgien, Okoudjava. Le Comité central géorgien
démissionne alors en bloc et dénonce le « régime d’argousin » imposé
par Ordjonikidzé, dont la violence ravit Staline.
    Lénine, troublé, envoie le 25 novembre une commission d’enquête,
présidée par Dzerjinski, partisan de Staline. Le 27 novembre, Nazaretian
rassure Ordjonikidzé : « Koba se tient très fermement. » Ledit
Koba renforce encore son propre appareil clandestin au sein de l’appareil en
confiant à ses secrétaires la rédaction de lettres confidentielles du Comité
central. Le 12 décembre, Dzerjinski raconte ce qu’il a vu et appris en
Géorgie à Lénine, lequel, choqué, a une attaque le lendemain. Entre-temps
Staline a donné un autre aperçu de sa nouvelle stature en morigénant Lénine
dans une lettre « ultrasecrète » datée du 13 novembre, adressée
au « camarade Lénine », lettre qui ne comporte aucune formule de
politesse, ni au début (fini les « cher », « estimé » et « respecté »)
ni à la fin, et dont il envoie une copie à Kamenev. Trois jours plus tôt, la Pravda a publié une interview de Lénine qui affirme l’absence de tout différend entre
communistes de gauche et de droite. Au nom des « praticiens »,
Staline réagit et juge « dangereux et déraisonnable de parler d’un
communisme de gauche comme d’un phénomène légitime susceptible de concurrencer
le communisme officiel du Parti » alors même qu’il a été « liquidé
sous toutes ses formes ». Le Parti est monolithique, il n’y a pas de place
pour une minorité ou pour des divergences, Lénine doit le comprendre, et
Staline lui fait la leçon : « Cette reconnaissance mène à des
résultats négatifs au détriment du Parti et au profit de l’Opposition ouvrière,
crée la confusion, l’obscurité. » Il conclut ce rappel à l’ordre par une
invitation insolente à « corriger à l’avenir cette lacune [418]  ».
    Staline, au cours de ce même mois, montre son dédain pour
les instances régulières. Délégué du Comité central au IV e  congrès
de l’Internationale communiste, il en ignore les débats. Lénine y prononce son
avant-dernier discours en public sur le thème : « Cinq ans de
révolution russe et les perspectives de la révolution mondiale », Staline
ne vient même pas l’écouter. Il traite par le mépris le congrès, Lénine, son
propre mandat, et la question de la révolution mondiale…
    Deux jours avant la réunion du Comité central consacré au
monopole du commerce extérieur (15 décembre), Lénine annonce à ses
membres, mis en émoi par la nouvelle, qu’il a invité Trotsky à défendre son
point de vue. Et il demande à Iaroslavski de lui faire parvenir un compte rendu
secret du déroulement des débats sur le monopole du commerce extérieur.
Iaroslavski moucharde à Staline, rédige le compte rendu, le donne à taper à la
secrétaire de Lénine, Voloditcheva, qui le transmet pour correction… à Staline.
Le lendemain de la mort de Lénine, dans une lettre à Fotieva et Voloditcheva,
laroslavski affirmera que cette dernière avait donné le texte à taper à une dactylo
qui, s’imaginant « qu’il

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