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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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s’agissait d’un manuscrit de Staline, s’ [était]
adressée à lui pour lui demander une explication sur un mot mal écrit. Le
compte rendu n’[avait] pas été transmis à Lénine uniquement parce que son état
de santé s’ [était] aggravé [419]  »,
ce qui est faux.
    Dans la nuit du 15 au 16 décembre, Lénine est frappé
par une nouvelle attaque. Le 18, le Comité central le met en cage en décidant
que, s’il veut s’informer sur la décision du Comité central concernant le
commerce extérieur, on lui communiquera, « suite à un accord de Staline
avec les médecins, le texte de la résolution accompagné de la précision que la
résolution et la composition de la commission ont été adoptées à l’unanimité ».
En revanche, il décide de ne lui communiquer à aucun prix le compte rendu de
Iaroslavski, qui ne pourra lui être montré que « lorsque les médecins le
permettront après accord avec le camarade Staline », à qui le Comité
central décide enfin de « confier la responsabilité personnelle de l’isolement
de Vladimir Ilitch, tant pour les relations personnelles avec les responsables
que pour la correspondance [420]  ».
Le Comité central livre ainsi Lénine, pieds et poings liés, à l’entière
discrétion de Staline, celui-ci étant investi du droit de dissimuler et d’interdire
ce qu’il veut, de l’isoler, de contrôler son traitement, ses activités, ses
écrits, ses visites, son information. Les proches amis de Lénine, Zinoviev et
Kamenev, ont joué les Ponce Pilate sans état d’âme. Trotsky n’a pas bronché.
    Depuis le 21 novembre, les secrétaires de Lénine
tiennent à son insu un journal qui permet de suivre au jour le jour le
déroulement des faits. Le 18 décembre, Staline éloigne trois secrétaires
en qui il n’a pas confiance, dont sa propre femme, Nadejda, afin de mieux
espionner Lénine. Restent Voloditcheva, Gliasser et Fotieva qui surveillent
Lénine et renseignent Staline ; elles échapperont toutes trois à la
répression et périront de mort naturelle, Gliasser à 61 ans en 1951,
Voloditcheva à 82 ans en 1973, Fotieva à 84 ans en 1975. Staline,
dont la reconnaissance n’est pourtant pas la vertu première, leur saura gré des
services qu’elles lui ont alors rendus en l’aidant à mettre Lénine au secret.
    Lénine, paralysé, réduit au statut d’opposant à la direction
du parti qu’il a fondé, s’engage alors dans une bataille inégale contre
Staline. Le 21 décembre, satisfait du succès qu’il pense avoir remporté
sur la question du monopole du commerce extérieur, il dicte à Kroupskaia une
lettre à Trotsky, qui n’en citera que la première partie dans Ma vie. « Après ce premier résultat, écrit-il, je propose de ne pas s’en tenir là et de
continuer l’offensive. » Dans la suite omise par Trotsky, il suggère de
mettre le renforcement et l’amélioration du commerce extérieur à l’ordre du
jour des prochains congrès du Parti et des soviets, et ajoute : « J’espère
que vous n’objecterez pas et ne refuserez pas de présenter le rapport à la
réunion de fraction [421]  » des délégués bolcheviks au congrès des soviets.
Lénine demande à Trotsky de lui téléphoner sa réponse. Au lieu de quoi,
Trotsky, bizarrement, transmet par téléphone en pleine nuit à Kamenev le
contenu de la lettre et lui demande d’en informer Staline. Kamenev s’exécute et
informe par ailleurs Staline que Trotsky « n’a pas exprimé son avis, mais
a demandé de transmettre cette question à la commission du Comité central
chargée de préparer le congrès [422]  ».
Staline, furieux de voir sa manœuvre éventée et le prochain congrès saisi par
Lénine et Trotsky réunis, s’emporte : « Comment le Vieux a-t-il pu
organiser une correspondance avec Trotsky malgré l’interdiction absolue
décrétée par Foerster [l’un des médecins qui soignent Lénine] [423]  ? » Il
téléphone à Kroupskaia, l’insulte et la menace de sanction pour indiscipline.
Surprise de voir Staline informé de la lettre adressée clandestinement à
Trotsky, Kroupskaia, bien qu’ébranlée, n’en dit rien à Lénine, victime d’une
nouvelle attaque dans la nuit du 22 au 23, mais se plaint à Kamenev de l’agression
de Staline et lui demande, ainsi qu’à Zinoviev, de la « protéger de cette
grossière ingérence dans sa vie privée, d’injures et de menaces indignes [424]  ». Les deux
hommes ne bronchent pas.

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