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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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Le 27 décembre 1922,
Staline soumet par consultation écrite au Bureau politique une résolution
jugeant son discours « intolérable » et lui interdisant toute
activité politique.
    Le 4 janvier, Lénine ajoute à ses notes un codicille
recommandant d’écarter de son poste de Secrétaire général Staline, qu’il juge « trop
brutal », et propose de le remplacer par un homme qui soit « plus
patient, plus loyal, plus poli et plus attentif à l’égard des camarades [429]  ». Il ne
met donc pas en cause sa politique, que pourtant il commence à combattre.
Prônant une direction collective, il ne recommande au congrès aucun candidat et
n’en a d’ailleurs pas. Le 11 janvier, Gliasser adresse une étrange lettre
à Boukharine : alors que Lénine a demandé à ses secrétaires le secret le
plus absolu sur son étude du dossier géorgien, il raconte tout à Boukharine,
critique le caractère soupçonneux de Lénine, « injuste avec Staline à
cause de sa maladie ». Elle se sent très mal à l’aise, parce qu’elle a
appris à apprécier profondément « Staline (j’ai honte de le regarder
aujourd’hui), mais aussi à comprendre la différence entre la ligne de Vladimir
Ilitch et celle de Trotsky [430]  ».
Ainsi, au moment où Lénine s’allie avec Trotsky contre Staline, sa propre
secrétaire tente de gagner Boukharine à la cause de ce dernier, qui a lui-même
inspiré, voire dicté, cette lettre…
    Lénine poursuit son combat désespéré. Il décide, en effet,
de porter le fer contre l’Inspection ouvrière et paysanne, fief historique de
Staline qui, s’il n’en assure plus la direction depuis un an, est attentif à
ses activités. Début janvier, il dicte un article, publié dans la Pravda du 25. Il y affirme qu’il faut réorganiser l’Inspection et évoque, en
conclusion, le grave danger de scission qui, dit-il, menace le Comité central.
Staline fait signer quatre jours après par tous les membres du Bureau politique
une lettre adressée aux cadres du Parti et affirmant qu’il faut tenir compte,
dans l’appréciation des écrits de Lénine, de son état de santé, de sa fatigue,
écarté qu’il est des affaires, et que ses craintes de scission sont très
exagérées. Bref, tout va bien et Lénine se trompe. Trotsky n’a jamais expliqué
pourquoi il avait signé cette lettre.
    Lénine devine les manigances de Staline autour de lui. Le 24 janvier,
il adresse ce reproche à Fotieva : « À propos de notre affaire
clandestine, je sens que vous me trompez. » Elle proteste. Il lui répond :
« Sur ce point, j’ai mon avis personnel. » Le 27 janvier, il
fait demander à Dzerjinski les documents de la commission d’enquête sur la
Géorgie. « Ils sont chez Staline », lui répond le chef de la Tchéka. Lénine
les fait demander à Staline, qui répond : « Je ne peux donner ces
documents sans l’avis du Bureau politique. » Réponse hypocrite, puisque le
Bureau politique lui a confié la responsabilité de la protection de la santé de
Lénine. Staline s’étonne alors du degré d’information de Lénine sur les
affaires courantes, et demande à Fotieva si elle n’a pas trop parlé : « Son
article sur l’Inspection montre qu’il connaît un certain nombre de détails »,
que Staline juge gênants. Lénine lui déclare alors qu’il se battra pour obtenir
les documents que Staline lui refuse. Le 1 er  février, le Bureau
politique en autorise la transmission… à la seule Fotieva, qui ne pourra les
résumer à Lénine qu’avec l’autorisation du Bureau politique, bref, refuse de
les communiquer à Lénine. Fotieva réclame quatre semaines pour les étudier.
Nullement dupe, persuadé que ses médecins et ses secrétaires sont aux ordres de
Staline, Lénine s’exclame : « Ah ! si j’étais en liberté ! »,
le répète en riant : « Ah si j’étais en liberté, je pourrais
facilement faire tout cela moi-même [431]  ! »
Ce jour-là, Staline demande au Bureau politique de le décharger du contrôle du
régime médical de Lénine. Nul ne reprend la proposition au vol. Lénine, lâché
par ses amis, plus soucieux de faire barrage à Trotsky, reste le prisonnier de
Staline.
    Le 5 février 1923, Lénine s’inquiète des résultats
du recensement des fonctionnaires dans les grandes villes du pays, qui reflète
la croissance de l’appareil bureaucratique, et demande que ces documents soient
publiés avant le congrès du Parti, afin d’y

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