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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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diffusés au Comité
central de juillet où Trotsky, Zinoviev et Kamenev proclament l’Opposition
unifiée par une déclaration signée de treize de ses membres, dont Kroupskaia ;
ils dénoncent le bureaucratisme, qui étouffe la vie du Parti. Kroupskaia, sous
les murmures impatients de l’assistance, critique l’atmosphère d’intolérance
qui règne dans le Parti au-dehors et suscite la défiance générale. Staline
monte à la tribune juste après elle et lit solennellement le Testament de
Lénine, puis fait prendre la décision de demander au XV e  congrès,
c’est-à-dire dans un an et demi, de lever l’interdiction de publier ces
documents qui fut votée, à la demande de Zinoviev et Kamenev, par le XIII e ,
et de les reproduire dans le futur recueil des textes de Lénine. Staline s’appuie
sur les statuts : seul un congrès peut défaire ce qu’un autre a décidé. Il
s’assure en fait une belle tranquillité : pendant ces dix-huit mois, on ne
pourra pas utiliser le Testament contre lui. Et au congrès, il fera le ménage.
    Il confie la direction de la lutte « idéologique »
contre l’Opposition à Boukharine, meilleur théoricien que lui et dont la
passion, qui le fait passer des imprécations aux larmes, porte plus que sa
froide rhétorique. Staline le manipule aisément en lui rappelant sans cesse le
qualificatif d’« enfant chéri du Parti » dont Lénine l’avait une fois
honoré, en lui serinant des « notre Boukharine » ou « mon petit
Boukharine ». Un jour, il le prend par l’épaule et lui susurre : « Voila,
mon petit Boukharine, tu es chez nous le théoricien, va de l’avant, et notre
pratique te soutiendra. » Il traduira humblement en actes les idées de
Boukharine, que cette division – très provisoire – du travail remplit
d’aise. Staline se réserve les intrigues d’appareil et le rôle de combattant de
l’unité. Il tentera de jouer la même comédie à Rykov, mais avec moins de
succès. C’est sans doute en effet au même moment que, selon le récit de la
femme de Rykov à sa fille, Staline invite ce dernier à venir le voir et lui
dit : « Allez, tiens, nous serons comme les deux Ajax, nous allons
diriger à nous deux [533] . »
Rykov refuse. Il n’y aura qu’un Ajax.
    En septembre, Trotsky avertit les alliés de Staline :
la liquidation de l’Opposition unifiée, écrit-il, sera suivie par l’éloignement
« des représentants les plus autorisés et les plus influents de la
fraction dirigeante actuelle [534]  »,
Boukharine, Tomski, Rykov. Staline se hisse peu à peu au-dessus d’un appareil
réduit au rôle de simple exécutant docile ; or, leur place dans la
révolution rend les trois hommes inaptes à ce rôle ; les Kaganovitch
évinceront les Rykov.
    Le 22 mai, Staline descend à Sotchi. Le 1 er  juin 1926,
il part à Tiflis et s’installe une dizaine de jours chez Ordjonikidzé. Chaque
soir, des chefs locaux viennent avec leurs épouses rencontrer le grand patron.
Le vin coule à flots et on entonne des chansons géorgiennes. Un soir, Staline
chante une chanson obscène en géorgien. La femme d’Ordjonikidzé, Zinaida,
demande à son mari de la lui traduire. Après plusieurs refus, il lui en
chuchote le contenu à l’oreille. Zinaida rougit, Staline continue. Pour lui, la
grossièreté fait peuple. Le 8, il évoque ses souvenirs de jeunesse devant 6 000 cheminots
du dépôt de Tiflis. Peu après, il tombe malade d’une intoxication alimentaire
et ne se rétablit qu’avec difficulté.
    Pendant ce séjour caucasien, le dimanche 6 juin,
Lachevitch, partisan de Zinoviev, membre de la direction politique de l’Armée
rouge, réunit, dans une forêt de la banlieue de Moscou, près de 70 militants
de son arrondissement. Un agent du Guépéou dénonce Lachevitch, aussitôt démis
de ses fonctions. De Sotchi, Staline mène le bal. Le 15 juin, il écrit à
Molotov et Boukharine avec des accents de fureur : « Je pense que
bientôt le Parti cassera la gueule et à Trotsky et à Gricha [Zinoviev] et à
Kamenev et en fera des renégats dans le genre de Chliapnikov [535] . » Dans une
lettre aux mêmes, le 25 juin, il dénonce l’impudence de Zinoviev et
insiste sur la nécessité de l’exclure du Bureau politique, « non pas,
écrit-il, à cause de ses désaccords avec le Comité central […] mais à cause de
sa politique de scission [536]  »,
imaginaire.
    En août, il propose à Ordjonikidzé de prendre la

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