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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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direction
de la commission centrale de Contrôle. Ce personnage coléreux, emporté,
violent, dont la chevelure ébouriffée et la moustache en crocs accentuent l’aspect
croque-mitaine, lui paraît être l’homme idéal pour traquer les opposants ;
son caractère lui donne des allures d’indépendance, mais sa dénonciation par
Lénine, en décembre 1922, permet à Staline de le tenir en laisse. Il
grogne, résiste, mais finalement, le 3 novembre 1926, il se laisse
nommer président de la commission dont il n’était pas encore membre, au mépris
des statuts stipulant que le président doit appartenir à la commission élue par
un congrès. En faisant accepter cette entorse, Staline fait avaliser l’idée que
sa volonté est supérieure aux règles. C’est le propre du pouvoir despotique.
    Il met à profit la lutte contre l’Opposition pour se faire
plébisciter en jouant une nouvelle fois la comédie de la démission. Lors du
Comité central du 27 décembre 1926, il remet à Rykov, président de
séance, une note manuscrite destinée aux archives : « Je demande à
être libéré du poste de Secrétaire général du Comité central. Je déclare que je
ne peux plus travailler à ce poste [537] . »
L’appareil exige son maintien. En le plébiscitant ainsi, il élève un peu plus
Staline au-dessus de lui-même.
    Staline célèbre les mérites et la réalité nationale de la
nomenklatura naissante, qu’il oppose à l’émigration cosmopolite. Ainsi, en mai 1926,
il dénonce Zinoviev en des termes qui visent Lénine : « De 1898 jusqu’à
la révolution de février 1917, nous, les vieux clandestins, nous avons
réussi à être présents et à travailler dans tous les districts de la Russie,
mais nous n’avons pas rencontré le camarade Zinoviev, ni dans la clandestinité,
ni dans les prisons, ni en exil [538] . »
Ils n’y ont pas non plus rencontré Lénine, dont Zinoviev, dans l’émigration,
était le second et l’ombre portée. Bref, les émigrés se la coulaient douce à
babiller pendant que les obscurs de l’intérieur prenaient les coups. Staline n’en
a que plus de plaisir à obtenir de la sœur de Lénine une déclaration qualifiant
de « contraires à la vérité » les allégations de l’opposition sur la
quasi-rupture finale entre Lénine et lui. La sœur abusive affirme qu’au plus
fort de sa maladie, Lénine, qu’elle ne quittait pas d’une semelle, ne voulut
voir que Staline…
    Il mène, par ailleurs, des campagnes rituelles de poudre aux
yeux contre le foisonnement de l’appareil qui n’ont pour résultat que de l’accroître
encore. Le 17 août 1926, la Pravda publie un texte, signé
Staline, Rykov et Kouibychev, affirmant la nécessité de réduire le coût « de
l’appareil de gestion et d’administration [qui] engloutit annuellement environ 2 milliards
de roubles », dont « 3 à 400 millions » pourraient être
économisés et réinvestis. L’injonction, indéfiniment répétée mais jamais
réalisée, sauve les apparences.
    Le socialisme dans un seul pays impose la subordination du
Comintern et des partis communistes du monde entier aux intérêts de l’État
soviétique. Ainsi l’URSS développe des relations économiques et diplomatiques
avec l’Italie de Mussolini au moment même où celui-ci emprisonne les dirigeants
communistes italiens et interdit leur parti. En 1926 et 1927, l’URSS fournit l’essentiel
du mazout qui alimente la flotte de guerre italienne. Le frère de Mussolini,
Arturo, explique dans un article du Giornale d’Italia : il est
absurde de mener la lutte ouverte avec l’URSS, « dans la mesure où le
bolchevisme est invincible dans sa citadelle et a droit à l’existence [539]  » ; en
revanche, il faut extirper le bolchevisme chez soi comme le fait l’Italie. Un
bon accord avec l’URSS, couplé avec la lutte anticommuniste chez soi, réduira
la propagande du Comintern à des phrases. Le frère de Mussolini définit ainsi
la politique de Staline avant même que ce dernier ne la formalise lui-même.
    Staline, guéri, revient à Moscou le 4 juillet pour
participer aux débats du Comité central, du 14 au 23 juillet. La veille de
la clôture des travaux, Dzerjinski, hypertendu prédisposé à être foudroyé par
un infarctus, meurt d’une crise cardiaque après une intervention furieuse
contre l’Opposition. Le surlendemain, Staline réunit les cadres du Guépéou qu’il
veut soumettre au contrôle de sa

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