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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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crime le plus
odieux fut perpétré par Staline et ses hommes de main en 1932-1933. Staline, l’usurpateur
sadique, avait depuis longtemps une "dent" contre les Ukrainiens. La
famine de 1933 est entièrement le fait de Staline. Celui qui a été touché par l’aile
noire de 1933 ne sera jamais partisan de Staline. Celui qui a connu la peur des
années 1937-1938 ne chantera jamais de chansons à sa gloire. Celui qui a
mangé les feuilles de cerisier avec du sel, des déchets de sarrasin, maudit
Staline de toutes les malédictions qu’il connaît. » Un autre souligne
encore : « La plupart des paysans pointaient du doigt le grand
responsable Staline. »
    L’auteur du Don paisible, Cholokhov, s’est dressé
contre cette politique. Ses lettres à Staline fournissent un éclairage
saisissant sur la chasse stalinienne au blé et à l’homme. En avril 1933, il
dresse un tableau des méthodes barbares utilisées par l’appareil du Parti de
Vechensk, où il vit, pour rafler le blé. Le 4 avril 1933, dans une
longue lettre à Staline, il décrit la tragédie vécue par les paysans de sa
région : « Dans le district de Vechensk, comme dans les autres,
aujourd’hui, les kolkhoziens et les propriétaires individuels meurent de
faim ; les adultes et les enfants gonflent et se nourrissent d’aliments
indignes d’un être humain, de charogne, d’écorce de chêne et d’herbes des
marais. En un mot, le district ne se distingue en rien des autres districts de
notre pays […]. 99 % de la population travailleuse subit une telle
calamité. » En 1931, rappelle Cholokhov, les kolkhozes du district avaient
réalisé le plan de collecte de blé. Mais, en 1932, la commission a fixé un plan
de récolte deux fois et demie plus élevé, irréalisable et non réalisé. Le
comité territorial a répondu : « Il faut prendre le blé à n’importe
quel prix. Nous allons tellement pressurer que le sang giclera ! Casser du
bois, mais récupérer le blé. » Pour y parvenir, il soumet les paysans à
divers supplices : on leur brise les articulations, on leur passe la corde
au cou, on les plonge dans l’eau du Don.
    Cholokhov énumère les seize moyens utilisés par les
activistes pour récupérer 593 tonnes de blé. En voici quelques-uns :
passer à tabac des paysans en plein hiver, les déshabiller, les enfermer nus
dans un entrepôt ou un hangar ; arroser d’essence les jambes et le bas de
la robe des kolkhoziennes, y mettre le feu, l’éteindre et menacer de
recommencer si les femmes ne disent pas où est caché le blé prétendument
volé ; enterrer à moitié dans une fosse les paysans interrogés ou les
installer sur un coin de poêle ou un fourneau chauffé au rouge, les battre puis
les emmener se « rafraîchir » dans le froid glacial, pieds nus dans
la neige jusqu’à ce qu’ils aient les pieds gelés ; emmener en pleine nuit
des paysannes dans la steppe gelée, les déshabiller et leur faire regagner le
village au pas de course ; multiplier menaces et mises en scènes d’exécution,
tabasser les paysans à coups de plat de sabre. Cholokhov ajoute : « On
pourrait multiplier à l’infini ces exemples. Il ne s’agit pas d’excès isolés,
mais de la méthode légitimée à l’échelle de tout le district, d’organisation de
la collecte de blé. » Il conclut : « Il n’y a d’espoir qu’en
vous [706] . »
    Le 6 mai, Staline répond à Cholokhov. Il lui reproche
de ne voir qu’« un seul côté des choses […] [alors que] pour ne pas se
tromper en politique […], il faut avoir une vue globale ; il faut savoir
regarder aussi l’autre côté. Et l’autre côté consiste en ce que les honorables
cultivateurs de votre district (et pas seulement de votre district) ont fait
une grève à l’italienne (du sabotage !) et n’étaient pas loin de laisser
les ouvriers, l’Armée rouge, sans pain. Le fait que le sabotage était
tranquille et extérieurement inoffensif (sans effusion de sang) ne change pas
le fait que les respectés laboureurs, fondamentalement, menaient une guerre
"tranquille" contre le pouvoir soviétique. Une guerre à l’usure [707]  ». Les
commandos ont donc usé de mauvais moyens pour la bonne cause, contre la grève
paysanne.
    Staline fait néanmoins envoyer aux paysans du district 200 tonnes
de seigle, puis convoque à Moscou, au Bureau politique, Cholokhov et les
responsables du comité régional du Parti, les 2 et 4 juillet 1933.
Une résolution du

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