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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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et font partiellement échec au putsch.
Staline se rallie aussitôt à la non-intervention décidée par Londres et Paris,
et accompagne ce ralliement d’un clin d’œil appuyé aux franquistes. Le numéro d’août 1936
de la revue du Parti communiste italien en exil, Lo Stato Operaio, publie un long appel aux « fascistes de la vieille garde », aux « jeunes
fascistes » italiens, aux « Chemises noires », à appliquer ensemble,
dans l’unité avec les communistes, « le programme fasciste de 1919 »,
programme « de paix et de liberté » que « le parti communiste
fait sien [811]  » !
Il dénonce l’artificielle « division entre fascistes et non-fascistes »
en Italie… et en Espagne et propose un front populaire en Italie pour mettre en
œuvre ce programme fasciste de 1919. Palmiro Togliatti, Secrétaire général du
PC italien, membre du Comité exécutif du Comintern, présent à Moscou lors de sa
rédaction, est le premier signataire de ce texte, visé, voire inspiré, par
Staline. Celui-ci, sous le couvert du Front populaire, développe en effet dans
le monde entier cette politique d’Union nationale, dont l’Italie offre une
forme caricaturale avortée et l’Espagne une version amputée, la guerre civile
rejetant l’essentiel des forces bourgeoises dans le camp franquiste. La
révolution espagnole, comme tout mouvement de masses indépendant du Kremlin,
déplaît fortement à Staline. À Paris, Thorez propose d’élargir le Front
populaire en un Front français. Ce front doit comprendre toute la droite
nationaliste, à l’exception de son ancien rival, actuel agent de Mussolini et
futur serviteur de Hitler, Jacques Doriot, président du Parti populaire
français (PPF), mais inclut le « néo-socialiste », corporatiste et
futur fasciste Marcel Déat, dont le parti est déjà membre du Front populaire.
    Staline prépare les procès suivants en endormant certaines
des futures victimes. Le 1 er  juillet, il reçoit aimablement
Boukharine et, le 10, lui fait accorder un congé par le Bureau politique.
Radieux, Boukharine s’envole vers les hauts monts du Pamir, à la frontière de l’Afghanistan,
d’où il envoie des lettres à son « cher Koba » pour ressusciter une
complicité révolutionnaire depuis longtemps évanouie. Le 26 juillet,
Staline fait voter, par simple consultation écrite individuelle des membres du
Comité central, l’exclusion de Sokolnikov de ce Comité, dont il est membre
suppléant, et du Parti. Il accuse son ancien associé à la rédaction de la Pravda en 1917 d’avoir « entretenu des liens étroits avec les groupes terroristes
de trotskystes et de zinoviévistes [812]  ».
Le NKVD l’arrête ce même jour.
    La procédure de la consultation écrite individuelle ligote
les membres du Comité central en interdisant tout échange et toute discussion.
Chacun, craignant d’être le seul à ne pas les avaliser, est contraint d’approuver
ses décisions, dont ils vont, les uns après les autres, devenir les victimes.
Staline ne frappe, pour le moment, que d’anciens opposants, mais vise déjà beaucoup
plus loin. C’est alors, en effet, que Iejov prétend « sentir que dans l’appareil
on fricote quelque chose avec Trotsky. Cela apparaissait avec la plus grande
des clartés au camarade Staline qui posa directement la question qu’on sentait
là la main de Trotsky et qu’il fallait le prendre la main dans le sac [813]  ».
    Le 7 août, Vychinski soumet à Staline son projet d’acte
d’accusation et une liste de douze accusés. Staline le corrige et supprime dans
les dépositions de trois d’entre eux leurs jugements sur la situation politique
dans le pays. Le 10 août, Vychinski lui présente sa seconde version avec
deux noms de plus : les deux frères Lourié, communistes juifs allemands.
Staline le retravaille et ajoute encore deux nouveaux accusés, le zinoviéviste
Evdokimov, membre du Secrétariat du Comité central en 1926, et l’ancien
trotskyste Ter-Vaganian. Ce même jour, Iejov reçoit de Kiev des accusations
dirigées contre Piatakov, le vice-commissaire à l’Industrie lourde, soupçonné
de diriger le centre trotskyste ukrainien. Iejov en informe Staline par lettre.
Parti en vacances à Sotchi le 11, il a confié le soin de suivre l’affaire à
Kaganovitch. Piatakov s’était proposé comme accusateur public au procès qui va
s’ouvrir ; ce zèle intempestif, loin de le sauver, a sans doute convaincu
Staline qu’il

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