Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
Vom Netzwerk:
présentant la nouvelle Constitution de l’URSS au VIII e  congrès
des soviets, le 26 novembre 1936. Il parle deux heures et demie, d’une
voix lente, parsemée de quintes de toux. Selon l’enthousiaste Maria Svanidzé, « la
transmission radio était lamentable… il était même difficile de comprendre le
discours », qu’elle trouve pourtant remarquable. « J’en ai bien
entendu conclu, ajoute-t-elle, qu’il y avait sabotage de la part des employés
des Postes et télécommunications ou que quelqu’un faisait du brouillage. On
entendait bien quand les autres parlaient et mal quand c’était Staline [841]  », dont la
voix rauque et sourde passe mal à la radio. Mais comment admettre cette évidence ?
    Staline relance la campagne contre le « sabotage ».
En novembre, un procès condamne des trotskystes à Novossibirsk : les
dirigeants du combinat chimique de Kemerovo sont accusés de sabotage et
arrêtés, ainsi que ceux d’un gros chantier de Nijni Taguil. Ordjonikidzé tente
d’entraver cette campagne qui désorganise la production. Lors d’une réunion de
cadres de son commissariat, il s’écrie : « Nous avons formé plus de
cent mille ingénieurs et autant de techniciens. […] Quels saboteurs ? Ce
ne sont pas des saboteurs, mais de braves gens, nos fils, nos frères, nos
camarades qui sont entièrement et totalement pour le pouvoir soviétique [842] . » Il
intervient à maintes reprises pour défendre des directeurs d’usines dénoncés
dans la presse locale comme trotskystes. Staline ne peut accepter ce sabotage
de sa campagne contre le sabotage. Il fait arrêter un second frère d’Ordjonikidzé,
Valiko, accusé d’amitié avec des trotskystes. Il est, en fait, coupable d’avoir
défendu son frère Papoulia et déclaré aux dirigeants de Tbilissi que, outre son
frère, d’autres innocents seraient prochainement libérés. Ordjonikidzé
intervient pour Valiko. En vain. Staline creuse en même temps une trappe sous
un personnage moins important, mais aussi significatif, Cheboldaiev, secrétaire
du Parti du vaste territoire d’Azov et de la mer Noire, ferme stalinien de
toujours, mais suspect d’avoir fait partie des opposants cachés du XVII e  congrès.
En novembre, le NKVD arrête comme trotskystes un groupe de ses collaborateurs,
dirigeants de Rostov-sur-le-Don. Cheboldaiev est dans la ligne de mire.
    Le 5 décembre 1936, le Congrès des soviets adopte
la « Constitution stalinienne », proclamée urbi et orbi « la
plus démocratique du monde ». L’un de ses rédacteurs, Radek, est déjà en
prison, un autre, Boukharine, violemment dénoncé au Comité central du 4 au 7 décembre.
La nouvelle Constitution instaure le suffrage universel, égal, direct et
secret, et garantit les libertés de presse, de réunion, de parole, de
manifestation ainsi que la propriété individuelle. Mais son article 126
affirme que « le Parti communiste de l’URSS constitue le noyau dirigeant
de toutes les organisations de travailleurs, tant sociales que de l’État ».
Avdeienko prononce à ce congrès un discours lyrique d’hommage à Staline,
parsemé de rêves grandioses dont aucun ne se réalisera, et reçoit en cadeau une
splendide Ford, au volant de laquelle il s’en va parader, par des routes de
terre non carrossables, devant ses anciens camarades mineurs du Donbass,
ébahis.

CHAPITRE XXII
1937
    Lorsque s’ouvre l’année 1937, celle de la Grande
Terreur, la répression semble se maintenir à un niveau constant. En 1935, le
NKVD a arrêté 276 000 personnes, en 1936, 274 000. Mais ces
chiffres sont trompeurs en ce qu’ils masquent le déplacement de l’axe de la
répression vers le parti dirigeant lui-même et ses anciens opposants
réintégrés. Et, par comparaison, ils vont paraître dérisoires en 1937.
    La réunion du Comité central du 4 au 7 décembre 1936
est précédée par une manœuvre destinée à déstabiliser Ordjonikidzé. Elle
annonce une nouvelle phase de la terreur. Staline communique à tout le Bureau
politique la copie des lettres à Ordjonikidzé, sans doute saisies par le NKVD
chez son frère, dans lesquelles, sept ans plus tôt, son ami Lominadzé
critiquait vivement Staline, sa politique et sa dictature. Une courte note de
Staline prétend qu’Ordjonikidzé a remis ces lettres au Comité central, en ce
début de décembre 1936, soit sept ans après leur envoi ! Or, « elles
montrent, écrit Staline, que Lominadzé, dès 1929,

Weitere Kostenlose Bücher