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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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précédente, dans une résolution adoptée au nom du Bureau politique le 2 janvier 1937,
vise aussi Ordjonikidzé et son entourage : elle reproche à Cheboldaiev d’accorder
plus d’importance aux problèmes économiques qu’aux questions politiques. En un
mot, quiconque s’attache avant tout à faire fonctionner l’économie du pays aide
les saboteurs trotskystes. Malgré ses bonnes intentions subjectives, c’est un
ennemi objectif…
    La veille, Staline a attrapé une forte angine. Sa
température est très élevée. Le professeur Valedinski, accompagné de deux
nouveaux médecins, dont Vinogradov, qui soignera le Guide jusqu’à son
arrestation en novembre 1952, vient à nouveau le soigner. Staline les
reçoit, entouré des membres du Bureau politique. Les médecins décèlent un début
d’artériosclérose. Cette très banale angine suffit à éveiller en lui la crainte
de la mort. Il déclare aux médecins : « On s’occupe beaucoup de
théorie, mais peu de pratique, et on ne s’occupe pas des problèmes de la
prolongation de la vie [854] . »
Il cherche un thaumaturge et le trouve peu après : Alexandre Bogomoletz,
directeur de l’Institut de physiologie de Kiev, spécialiste des questions de
longévité. Bien qu’il n’obtienne jamais aucun résultat, à l’instar de Lyssenko,
il commence alors une ascension scientifique, soutenue par le souci permanent
qui hante Staline de prolonger son existence.
    Les médecins reviennent le voir, le 2 janvier 1937.
Staline est sur pied. Son angine l’a tant remué qu’il évoque sa vie après son
exclusion du séminaire en 1899 lorsqu’il travaillait à l’Observatoire de
météorologie ; puis il raconte ses exploits de pêcheur dans les eaux
glacées de l’Ienissei, un quart de siècle plus tôt. Il reçoit à nouveau les
médecins, le 5 janvier, au sortir du spectacle qu’il est allé voir, en
compagnie des autres membres du Bureau politique, au Bolchoï. Il est totalement
rétabli. La consultation terminée, le silence s’installe. « Ça devient
ennuyeux, dit Staline, on va arranger cela tout de suite. » Il convoque
alors ses collaborateurs à dîner avec les médecins et, en plein repas, lâche
une phrase menaçante : « Parmi les médecins, il y a des ennemis, et
vous allez bientôt en être informés [855] . »
Il ne désigne personne : la menace planera désormais sur tous.
    Loin des machinations répressives, l’année 1937 s’ouvre
sur une campagne de recensement de la population. Le précédent, très minutieux,
effectué le 17 décembre 1926, avait attribué à l’URSS une population
de 147 millions d’habitants. Du 2 au 8 janvier, la Pravda mène
grand bruit sur le nouveau recensement dû, nous dit-elle, à l’initiative
personnelle du Guide. Mieux encore, « le grand Guide des peuples, le
camarade Staline, a personnellement mis au point le formulaire du recensement,
il s’agit d’un document clair, court et d’une richesse profonde », avec
lequel les 1 250 000 agents bénévoles du recensement mèneront
leur opération, en une journée au pas de charge. Du 5 janvier après-midi
au 6 au matin, ils traquent tous les habitants de la vaste Union soviétique
dans le moindre recoin.
    Pendant ce temps, Staline se délasse : les 8 et 11 janvier,
il passe encore la soirée au Bolchoï avec le Bureau politique et Dimitrov.
Ensuite, il boucle le scénario du deuxième procès de Moscou, dont il se fait
remettre, en ce début de mois, trois variantes successives, qu’il modifie à
chaque fois. La majorité des accusés sont d’anciens trotskystes. Le procès vise
à dénoncer une fois de plus Trotsky, à museler Ordjonikidzé, dont l’ancien
adjoint, Piatakov, figure sur le banc des accusés et à écraser Boukharine et
Rykov. Staline relit et corrige l’acte d’accusation de Vychinski, le convoque
dans son bureau, et lui dresse un portrait de chaque accusé, tous, selon lui,
tombés plus bas que Denikine et Koltchak.
    Les semaines qui séparent ce Comité central du suivant sont
décisives. Staline organise lui-même les confrontations entre Boukharine et les
accusés qui le dénoncent. Le 13 janvier, il met sur pied une confrontation
entre Boukharine et son ancien partisan Astrov, devenu agent du NKVD, qui
accuse son ancien maître de terrorisme. Staline fera personnellement libérer
Astrov le 9 juillet et lui fera attribuer un appartement à Moscou, ainsi
qu’un poste à l’Institut d’histoire.

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