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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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d’avoir préservé son honneur en faisant passer son fils pour le tien — même si tu n’aurais pas dû attendre aussi longtemps pour me dire la vérité.
    Il marqua une pause.
    — Nous avons fait tous les deux de terribles erreurs, Madoc. J’aurais dû lui faire confiance, et à toi aussi. Je n’aurais jamais dû croire Ivor ce soir-là, quand il m’a dit que tu étais avec Gwendolyn et m’a envoyé vous voir. J’aurais dû t’interrompre pour te demander des comptes — et je me serais aperçu de ma méprise. Mais j’ai préféré me retirer sans rien dire, fou de dépit et de douleur. Et tu connais la suite.
    Ivor. Madoc avait deviné qu’il avait dû en être ainsi, mais cela faisait encore mal de l’entendre. Comme la haine, la jalousie et l’amertume de leur ami d’enfance avaient dû être profondes, même alors.
    — Ivor était notre ennemi, Trefor, le tien et le mien, dit-il tristement.
    Il regarda Owain, qui étudiait Trefor avec sérieux.
    — Peut-être pourrions-nous aller dans ta grand-salle ? Il est trop tard pour que nous retournions à Llanpowell et j’ai encore beaucoup de choses à te dire.
    — Oui, bien sûr, avec plaisir, répondit Trefor.
    Il sourit à son fils et les années d’amertume disparurent de son visage, le faisant paraître beaucoup plus jeune.
    — Tu as de la chance, Owain. Ma cuisinière fait les meilleurs gâteaux au miel de tout le pays de Galles etje sais qu’elle en a fait aujourd’hui, justement. Allons-nous en manger quelques-uns ?
    Les yeux d’Owain s’illuminèrent comme des bougies tandis qu’il prenait la main de son père.

24
    Roslynn sourit à sa mère tandis que dame Eloïse se penchait sur le berceau de son petit-fils et roucoulait une berceuse familière.
    — Il est parfait, n’est-ce pas ? demanda-t-elle, tout à fait convaincue qu’il l’était.
    — Je ne suis pas sûre que je dirais que le petit Mascen est parfait , répondit sa mère, la voix sérieuse mais son sourire creusant des fossettes dans ses joues. C’est l’enfant le plus criard que j’aie jamais entendu. Je crois qu’il serait capable de faire crouler les poutres avant d’avoir fini de hurler, et vous aurez souvent des raisons de souhaiter qu’il soit un peu plus calme.
    — Non, il est parfait, et Madoc le pense aussi, rétorqua Roslynn, se remémorant la joie et l’émerveillement qui brillaient dans les yeux de Madoc quand il avait tenu son fils dans ses bras.
    Toutes les douleurs et toutes les craintes qu’elle avait éprouvées lors de son accouchement s’étaient envolées lorsque la sage-femme avait mis leur fils dans les bras de son père.
    Dame Eloïse se pencha et prit le nouveau-né dans le berceau.
    — A moins que je ne me trompe beaucoup, il va se remettre à pleurer. Il se peut aussi qu’il devienne le bébé le plus vorace que j’aie jamais rencontré.
    — Ainsi, il deviendra grand et fort comme son père, dit Roslynn en se préparant à le nourrir. Où est donc Madoc, à propos ? Est-ce qu’il dort toujours dans la grand-salle, après avoir célébré toute la nuit la naissance de son fils ? Ils m’ont paru très calmes, de fait. Je m’attendais que les chansons durent jusqu’à l’aube, au moins.
    — Je pense qu’il nous faut d’autres linges, déclara dame Eloïse sans répondre, en mettant le bébé dans les bras de sa fille et en s’écartant. Pouvez-vous vous débrouiller pendant que je vais en chercher ?
    — Oui, bien sûr.
    — J’en ai pour un instant, dit sa mère avant de sortir en hâte de la chambre.
    Pourquoi tant d’empressement ? se demanda Roslynn, intriguée. Et où était Madoc ? Il avait été si heureux et si fier, la veille ! Il aurait sûrement dû venir les voir plus tôt, elle et le bébé, pensa-t-elle avec un mélange de déception et d’impatience.
    Elle regarda par la croisée pendant que son fils commençait à téter. L’aube était déjà loin. Madoc devait savoir qu’elle ne le quitterait plus jamais, maintenant. N’avait-elle pas insisté pour qu’il reste avec elle et qu’il tienne leur enfant ? Ne l’avait-elle pas regardé avec tout l’amour qu’elle avait dans le cœur ?
    Il n’était pas responsable de la terreur qu’elle avait éprouvée en pensant à ce qu’il pourrait faire quand il était hors de lui. C’était la conséquence de son proprepassé, si lourd de drames. C’étaient ses émotions à elle qui devaient être vaincues, plus que celles de

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