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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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pouvons trouver des excuses pour expliquer pourquoi nous ne nous marierons pas. Une maladie, peut-être, ou bien je pourrais prétendre que je me suis fiancé depuis que j’ai passé mon marché avec John. Ou encore que nos grands-parents avaient des liens de parenté trop étroits. Pendant ce temps, vous serez la bienvenue chez moi aussi longtemps que vous le voudrez, et cela que nous nous mariions ou non.
    Qu’ils se marient ou non ? Il envisageait réellement d’accepter la proposition du roi ?
    Elle se tourna pour lui faire face et essaya de jauger ses véritables sentiments. La voulait-elle, elle , ou seulement sa dot ? Espérait-il se servir d’elle, comme Wimarc l’avait fait ? Comme compagne de lit, ou pion politique, ou les deux ? Que voulait-il vraiment ?
    Ce qu’elle vit dans ses yeux n’était pas de la cupidité, de la concupiscence ou de l’ambition, mais une expression spéculative qui correspondait à la sienne, comme s’il était juste curieux de savoir ce qu’ elle voulait.
    Tandis que leurs regards se rencontraient et se soutenaient, cependant, elle vit et sentit autre chose dans les yeux de Madoc.
    De l’attirance et du désir.
    Ce qu’elle ressentait aussi.
    Oui, il était un homme capable de la tenter, mais… et après ? Madoc ap Gruffydd n’était pas un jeune garçon, un vert jouvenceau jouant à l’amour. Il n’était pas non plus un courtisan, habitué au badinage et aux jeux légers de la séduction.
    Le seigneur de Llanpowell était différent de tous les hommes qu’elle avait rencontrés jusque-là, totalement. Il était plus élémentaire, plus primitif. Plus viril et plus excitant aussi.
    Tandis que cette idée la frappait, une autre suivit : Madoc était encore plus dangereux pour elle que Wimarc. En le désirant, elle lui présentait une faiblesse qui pourrait la pousser à commettre une autre terrible erreur.
    Elle humecta ses lèvres, soudain sèches.
    — Je pensais que vous étiez offensé par cette proposition, dit-elle.
    A sa grande surprise, la bouche de Madoc s’incurva en un vrai sourire qui le fit ressembler à une version juvénile de son oncle, tout aussi inoffensif que le vieillard.
    — J’étais en colère parce que John n’a pas envoyé ce qu’il avait promis, oui. Et aussi choqué par ce qu’il a envoyé à la place, mais je commence à penser que j’ai été trop hâtif dans mon emportement.
    Ce n’était pas ce qu’elle souhaitait entendre. Ni maintenant, ni jamais.
    Pas de lui.
    S’il remarqua son désarroi, Madoc ne s’en montra pas affecté.
    — Il n’est pas nécessaire de se décider aujourd’hui au sujet de ce mariage, dit-il d’un ton cordial, en tendant son bras. Pour ma part, je ne vois pas d’inconvénient à faire attendre sire Alfred. Et vous ?
    Elle faillit dire à cet homme que sa décision était déjà prise et qu’elle ne serait jamais sa femme, mais la prudence l’enjoignit à se taire. De quelque façon que sire Madoc se conduise maintenant, il était un étranger pour elle et il pouvait encore projeter de lui faire porter le blâme de la désobéissance s’ils ne se mariaient pas. Il vaudrait beaucoup mieux pour elle, ses amis et sa famille, que ce soit Madoc ap Gruffydd qui contrecarre la volonté du roi.
    Alors, elle plaça légèrement sa main sur son bras musclé et ignora le petit frisson qui sembla se faufiler de ce point de contact jusqu’à son cœur.
    — Pas le moindre, sire, répondit-elle. Quoi quevous décidiez, la perspective d’un séjour au pays de Galles me ravit.
    Il plissa les paupières avec un air soupçonneux et elle lui décocha ce sourire factice dont elle s’était servie si efficacement à la Cour, pour tromper ses ennemis.
    ***
    Vivement conscient de la belle femme assise à sa droite dans la grand-salle éclairée par des torches, Madoc s’efforça de manger comme s’il n’avait pas un seul tracas au monde. Hélas, il en avait, et le moindre d’entre eux n’était pas d’espérer que son désir pour dame Roslynn ne soit pas complètement évident.
    Il l’avait désirée dès qu’il avait posé les yeux sur elle, et même après avoir appris pourquoi elle et le noble normand étaient venus à Llanpowell, alors que cela aurait dû étouffer sa passion sur-le-champ et de façon définitive. A son grand dam, cela n’avait semblé qu’accroître sa concupiscence. Comment expliquer autrement sa requête de rester seul avec elle, et l’envie presque

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