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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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table.
    Les chiens, toujours affamés, s’empressèrent de les lécher.
    — Seul le temps dira lesquelles sont efficaces. Nous devrions peut-être parler d’autre chose que de guerre.
    — Vous avez raison, acquiesça son oncle d’un air magnanime. Je parie à trois contre un que John sera renversé avant d’avoir un héritier.
    — Je ne pense pas que la politique soit un sujet convenable non plus, dit vivement Madoc, en s’efforçant de ne pas montrer son exaspération devant les Normands.
    Il aimait son oncle comme un second père, mais certaines fois Lloyd pouvait mettre à l’épreuve la patience d’un saint, et il n’en était pas un.
    — A propos d’héritiers, j’espérais rencontrer votre fils ce soir, déclara Roslynn.
    Dieu lui vienne en aide, pensa Madoc, il aurait mieux valu continuer à parler de John, ou de n’importe quoi d’autre. Mais il était piégé.
    — Owain est élevé ailleurs, ma dame, répondit-il succinctement.
    Grâce au ciel, les serviteurs arrivèrent pour ôter les fruits, les nappes et les tables avant qu’il n’ait à en dire plus. Néanmoins, Madoc choisit de prendre ses précautions pour éviter d’avoir à reparler d’Owain ou de sa mère.
    — Nul ne connaît mieux l’histoire du pays de Galles et ne la raconte de façon plus intéressante que mon oncle, ma dame. Peut-être aimeriez-vous entendre quelques-uns de ses récits ?
    Lloyd sourit fièrement en se déplaçant pour permettre aux serviteurs d’enlever la table sur tréteaux.
    — Oui, ma dame, il y a nombre d’histoires palpitantes : des récits de bataille en abondance, des tours malins et des histoires d’amour… Oh, doux Jésus, les seigneurs de Llanpowell ont toujours été connus pour leur propension à l’amour.
    — Vraiment ?
    Roslynn décocha à Madoc un coup d’œil légèrement narquois.
    — J’aimerais tout savoir de la famille de sire Madoc, déclara-t-elle.
    Le souhaitait-elle vraiment, ou ne le disait-elle que parce qu’on l’attendait d’elle ? se demanda Madoc, agacé. Et pourquoi diable rougissait-il ?
    Troublé, il décida de ne pas s’attarder. Après tout, il avait déjà entendu ces histoires un millier de fois auparavant. Aussi, dès que les tables furent enlevées, les bancs installés en rond autour du feu et que les convives se furent rassis, il quitta ses hôtes pour aller parler à Ivor. Pendant ce temps, Lloyd se lança dans le récit des combats des ancêtres de Madoc contre les Romains, et ensuite contre tous les Vikings qui osaient s’aventurer si loin à l’intérieur des terres. Les seigneurs de Llanpowell avaient toujours repoussé les envahisseurs.
    Tandis qu’il rejoignait son intendant, qui était presque caché derrière un pilier, Madoc nota que dame Roslynn paraissait sincèrement intéressée et que même sire Alfred semblait se détendre. Mais ce n’était peut-être que l’effet du braggot .
    Après quelques mots de salutation, Madoc fit passer son ami derrière le pilier.
    — Vous avez vérifié la dot ? demanda-t-il à voix basse.
    — Oui, elle est aussi importante que vous le disiez, répondit Ivor. Huit cents marcs en argent et en biens divers, y compris quelques-uns des plus beaux bijoux que j’aie jamais vus.
    Il pencha la tête de côté pour observer son maître et ami à la lumière vacillante des flambeaux.
    — Vous ne songez pas à accepter ce mariage, n’est-ce pas, Madoc ?
    Madoc avait un « non » sur le bout de la langue. Il ne voulait pas épouser une femme qu’il n’avait jamais vue auparavant, et spécialement une femme envoyée par John. Mais alors, il se remémora le feu qui brûlaitdans les yeux de dame Roslynn, sa silhouette aux belles courbes, ses lèvres pleines et rouges et sa vibrante hardiesse lorsqu’elle se confrontait à lui et au Normand qui l’avait amenée.
    Il pensa aussi à la vie qu’elle avait dû endurer à la cour de John. Il avait suffisamment entendu parler du roi et de ses courtisans pour deviner qu’elle n’avait pas dû être facile pour une femme aussi fière et belle qu’elle.
    Aussi, à la place, répondit-il avec précaution :
    — Tout bien considéré, il se peut que je n’aie guère le choix. John et ses favoris comme William de Braose sont des hommes puissants qui peuvent nous écraser à tout moment s’ils le décident.
    — Mais elle est la veuve d’un traître ! protesta Ivor.
    — Elle n’était pas le traître, répondit Madoc. Et vous êtes

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