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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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toute-puissante de la prendre dans ses bras quand elle avait parlé de sa brute d’époux ?
    Pourtant, il avait déjà fréquenté de très belles femmes. Il avait fait l’amour à plus d’une. Qu’avait donc dame Roslynn pour l’envoûter ainsi ?
    Sa beauté, bien sûr. Son tempérament hardi, comme il l’avait dit. Mais il y avait autre chose, un défi dans ses yeux brillants qui le faisait penser qu’être choisi par elle ne serait pas un petit succès.
    Malheureusement, s’il acceptait de l’épouser, cela signifierait aussi accepter un lien permanent avec unefemme qu’il ne connaissait pas et une alliance plus solide avec le roi Plantagenêt.
    Il reposa son gobelet en argent, prenant soin de ne pas effleurer le bras de sa voisine. Il ne voulait pas trop boire de crainte d’en dire plus qu’il ne le devrait — au sujet d’elle, au sujet de lui-même ou de ce qu’il pensait réellement du roi John.
    Son oncle Lloyd n’avait visiblement pas de tels soucis, tandis qu’il vidait une autre coupe de braggot . D’une manière intéressante, et même s’il le regretterait probablement le lendemain, sire Alfred l’imitait, gobelet après gobelet.
    Si cette salle n’était pas des plus grande ni des plus luxueuse, au moins n’avait-il pas à avoir honte de la nourriture et de la boisson contenues dans ses celliers et ses caves, pensa Madoc.
    Son cuisinier, Hywel, avait appris son métier dans les cuisines du comte de Pembroke en personne. Il n’était pas seulement versé dans les plats ordinaires, mais aussi dans les potages à la crème, les tourtes au fromage, les pommes cuites, les pâtisseries, le saumon, la truite et même les cygnes, les courlis et les merles, bien que ces derniers soient trop chers pour être servis à Llanpowell. Des fermiers et des pêcheurs venaient au château avec leurs meilleurs produits et les plus frais, et ce qui n’était pas rôti, Hywel le transformait en ragoûts, consommés et soupes savoureux. Son pain était le meilleur du pays de Galles, ses douceurs et ses crèmes sucrées étaient aussi bonnes que tout ce que l’on trouvait en Angleterre.
    Ce soir, bien que ces visiteurs soient arrivés àl’improviste, le cuisinier s’était haussé à la hauteur de l’occasion et d’une façon admirable, avec six plats comprenant un ragoût de bœuf, du mouton rôti, du brochet avec une sauce verte au vinaigre et au persil, du poulet fourré aux œufs et aux oignons, pour finir par des poires au vin et sa spécialité, les pommes cuites, épicées selon sa recette secrète.
    Lloyd accrocha le regard de Madoc et leva son gobelet pour le saluer.
    — C’est une beauté que John vous a envoyée, mon neveu, roucoula-t-il en gallois. Aussi fraîche que les premières fleurs du printemps !
    Madoc n’avait pas besoin qu’on lui rappelle que dame Roslynn était une beauté, avec sa peau lisse et pâle, ses brillants yeux noisette, ses cheveux châtains et ses lèvres aussi rouges que des baies de houx, ni qu’elle était jeune. Ses manières étaient impeccables ; elle mangeait et buvait avec la délicatesse que l’on pouvait attendre d’une dame de haute naissance.
    Sa cotte, comme son attitude, était simple et modeste. Elle était en drap bleu foncé avec un corselet au décolleté carré, sans galons ni autre fioriture. Même ainsi, elle ne pouvait dissimuler sa silhouette aux courbes voluptueuses.
    La ceinture en cuir clouté posée sur ses hanches minces accentuait la gracieuse sensualité de ses mouvements, comme Madoc n’avait pas manqué de le remarquer lorsqu’elle était entrée. La majeure partie de sa chevelure était couverte d’un voile blanc qui dissimulait à peine ses brillants cheveux châtains. Onaurait dit qu’elle le portait pour le taquiner, lui laissant entrevoir les mèches dorées qu’il rêvait de caresser.
    Quel homme dans cette grand-salle ne lui envierait pas la chance d’avoir une telle promise ? Quel homme ici ne la voudrait pas pour lui ?
    Ivor, son ami et intendant, sans doute.
    Il jeta un coup d’œil à son homme de confiance, assis non loin. Simplement vêtu d’une longue tunique de drap ceinturée, il était aussi attentif que toujours. Rien n’échappait à son perçant regard noisette, et alors que sa jambe infirme lui interdisait d’espérer la gloire au combat, son intelligence et sa loyauté le rendaient indispensable à Llanpowell.
    Toutefois, Ivor avait été le premier à s’opposer à l’idée

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