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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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particulier s’il était aimable et généreux. Mais épouser un guerrier viril et arrogant, qui pouvait se révéler aussi violent et cruel que son premier époux ?
    Elle ne pourrait jamais l’accepter.
    — Mon oncle, qu’avez-vous fait ? demanda le jeune Gallois d’un air sévère à l’homme qu’ils avaient pris pour le seigneur de Llanpowell.
    — J’ai accueilli nos hôtes, puisque vous n’étiez pas là vous-même, répondit son oncle sans une trace de remords. Les présentations convenables ont dû me sortir de la tête, sous l’effet de la surprise et de la beauté de la dame.
    Il sourit à Roslynn.
    — Je suis Lloyd ap Iolo, l’oncle de Madoc. Je m’occupe de Llanpowell quand mon neveu est en patrouille.
    Sire Alfred le fusilla du regard, furieux d’avoir été induit en erreur.
    — Quelle sorte de duperie galloise est-ce là ?
    Le vrai sire Madoc le considéra avec un mépris non dissimulé.
    — Il n’y a eu ni duperie ni mauvais tour. Mon oncle commande Llanpowell quand je suis absent, et je compte sur lui pour agir en hôte à ma place. S’il dit qu’il a oublié de se présenter, c’est la vérité. Il n’a pas voulu vous insulter.
    — Oui, une omission, c’est tout, causée par votre arrivée inattendue, assura le vieux Gallois.
    — Mon oncle, voulez-vous avoir la bonté de servir à boire à la dame ? demanda le jeune seigneur de Llanpowell. Elle paraît un peu faible.
    Roslynn ne se sentait ni faible ni sujette au tournis. De fait, elle ne s’était jamais sentie plus vivante, vibrant d’une indignation furieuse.
    Une fois de plus, un homme l’avait trompée, et même si l’explication paraissait anodine et plausible, c’était néanmoins une marque d’irrespect.
    Hélas, parce qu’elle était une femme et une invitée, et considérant la raison pour laquelle elle était ici, elle n’était pas en position d’exprimer ses véritables sentiments. Elle accepta donc en silence le gobelet de vin que Lloyd ap Iolo lui tendit.
    Le jeune homme alla au fauteuil et y prit place comme s’il était un roi sur son trône.
    — Je vous fais mes excuses pour le désarroi que cette méprise a pu vous causer, dit-il sans paraître désolé le moins du monde. Peut-être aurez-vous l’amabilité dem’expliquer pourquoi vous êtes venu à Llanpowell, sire Alfred, et avec cette dame.
    — C’est ce que j’essaie en vain de faire depuis mon arrivée, gronda le noble normand.
    — Je suis à votre disposition, sire, répondit Madoc ap Gruffydd avec une politesse exagérée.
    De nouveau, Roslynn eut l’impression qu’ils étaient traités avec un profond dédain, et son indignation s’accrut.
    Sire Alfred partageait visiblement son sentiment, mais il répondit avec la civilité d’un homme habitué à l’hypocrisie de la Cour.
    — Le roi John est reconnaissant de l’aide que vous lui avez apportée pour étouffer la rébellion fomentée par Wimarc de Werre, dit-il.
    Il marqua une pause, comme pour donner à sire Madoc le temps d’apprécier la magnanimité du souverain anglais.
    — Je peux me passer de sa gratitude, déclara à la place le jeune Gallois. Ce n’est pas ce qui m’importe. Qu’en est-il du paiement qui m’a été promis ?
    Il jeta un coup d’œil à Roslynn et ses lèvres s’incurvèrent en un sourire dédaigneux.
    — Allez-vous me dire que dame Roslynn est ma récompense ?
    Elle s’empourpra, mais soutint son regard méprisant avec fermeté.
    — Il se trouve que je le suis, sire.
    Durant un bref instant, elle eut la satisfaction de voir l’arrogant seigneur de Llanpowell paraître aussi stupéfait qu’elle l’avait été quand elle avait découvert qui il était.
    — Dame Roslynn et sa dot sont effectivement votre récompense, confirma sire Alfred.
    — Sa dot ? Il a dit une dot ? répéta Lloyd ap Iolo tandis que son neveu fixait Roslynn comme un homme qui avait reçu un coup sur la tête.
    — Sa dot consiste en huit cents marcs en argent et en bijoux, ainsi que nombre de beaux articles pour la maison, précisa sire Alfred.
    Madoc ap Gruffydd bondit de son fauteuil comme s’il avait soudain pris feu.
    — On m’avait promis de l’argent pour mon aide, pas une femme ! Je ne veux pas d’épouse, surtout pas si elle a été choisie par un autre homme.
    L’espoir envahit Roslynn. Il allait refuser ! Un autre terrible mariage lui serait épargné et le roi ne pourrait l’en blâmer.
    Sire Alfred se leva à son

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