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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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putrides se mirent à grouiller de vie, de larves qui se transformèrent en moustiques. Ils étaient minuscules, fragiles, très spéciaux, et si délicats qu’ils ne volaient qu’après le coucher du soleil ; c’étaient des anophèles.
    Et dans la Vallée Heureuse, les gens commencèrent à mourir les uns après les autres.

26
    « P OUR l’amour de Dieu, Culum ! Je ne sais pas plus que toi ce qu’il faut faire ! Y a une fièvre assassine à Queen’s Town. Personne ne sait ce qui la provoque, et maintenant la petite Karen l’a attrapée. »
    Struan était désespéré. Il n’avait pas de nouvelles de May-may depuis une semaine. Cela faisait presque deux mois qu’il n’était pas retourné à Hong Kong, à part une rapide visite de deux jours quelques semaines plus tôt, lorsqu’il n’avait pu résister à son désir de voir May-may. Elle était éclatante, sa grossesse se passait sans malaises, et ils étaient plus satisfaits l’un de l’autre qu’ils ne l’avaient jamais été.
    « Dieu soit loué que notre navire soit parti et que nous quittions la Concession demain !
    — Oncle Robb dit que c’est la malaria », dit Culum, en agitant la lettre qui venait d’arriver.
    Il était fou d’inquiétude pour Tess. La veille, il avait reçu d’elle une lettre lui annonçant qu’avec sa mère et sa sœur elle avait quitté le navire de Brock pour s’installer dans le comptoir en partie construit. Mais elle ne parlait pas de malaria.
    « Quel est le remède contre la malaria ? demanda-t-il.
    — Y en a pas, que je sache. Je ne suis pas médecin. Et Robb dit que quelques docteurs seulement pensent que c’est la malaria. Malaria, en latin ça veut dire “mauvais air”. C’est tout ce que je sais. C’est tout ce qu’on sait. Sainte Mère de Dieu, si l’air de la Vallée Heureuse est mauvais, nous sommes ruinés ! »
    D’un geste irrité, il agita son tue-mouches. Culum enrageait :
    « Je t’avais dit de ne pas construire là ! J’ai détesté cette vallée dès que je l’ai vue !
    — Sangdieu ! Tu vas me raconter que tu savais à l’avance que l’air était mauvais ?
    — Non. Je ne voulais pas dire ça. Je… Enfin, j’ai eu tout de suite horreur de cet endroit, c’est tout. »
    Struan ferma la fenêtre aux miasmes de la place de la Concession, et continua de chasser les mouches. Il priait Dieu que cette fièvre ne fût pas la malaria. Si c’était ça, le fléau risquait de toucher quiconque dormait dans la Vallée Heureuse. De notoriété publique, les terres, dans certaines régions du globe, étaient empoisonnées et rejetaient, la nuit, des gaz chargés de malaria.
    À en croire Robb, la fièvre était mystérieusement apparue quatre semaines plus tôt. Elle avait d’abord frappé les ouvriers chinois. Puis d’autres avaient été touchés, un marchand européen ici, là un enfant. Mais uniquement dans la Vallée Heureuse. Nulle part ailleurs à Hong Kong. À présent, quatre à cinq cents Chinois étaient malades, et une trentaine d’Européens. Les Chinois étaient saisis d’une crainte superstitieuse et ils étaient sûrs que les dieux les punissaient de travailler à Hong Kong, en désobéissant au décret de l’empereur. Seules, des augmentations les persuadaient de revenir.
    Et voilà que la petite Karen était touchée ! Robb terminait sa lettre en disant : « Sarah et moi sommes au désespoir. Le cours de la maladie est insidieux. D’abord une fièvre horrible pendant une demi-journée, puis un mieux très net, puis au bout de deux ou trois jours, la fièvre reprend, plus virulente. Le cycle se répète ainsi inlassablement, et chaque crise est plus violente que la précédente. Les médecins ont donné à Karen une forte purge au calomel. Ils ont saigné la pauvre petite, mais nous n’avons guère d’espoir. Les coolies meurent après la troisième ou la quatrième crise. Et Karen est si affaiblie après la purge et les sangsues ! Si terriblement faible ! Hélas ! je crois bien qu’elle est perdue. »
    Struan alla à la porte. Dieu de dieu, d’abord le malheur du bébé, et maintenant Karen. Sarah avait donné le jour à un garçon, Lochlin Ross, le lendemain du bal, mais l’enfant était malingre et son bras gauche avait été abîmé au cours de l’accouchement difficile. Sarah avait failli mourir. Mais elle n’avait pas eu la fièvre puerpérale tant redoutée et si son lait avait tourné à l’aigre et ses cheveux blanchi

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