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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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prématurément, elle avait repris des forces. Je me demande si le bébé est mort, Robb n’en dit rien, pensa Struan en ouvrant la porte d’un geste brusque.
    « Vargas !
    — Oui, senhor ?
    — Vous avez la malaria, à Macao ?
    — Non, senhor, répondit le Portugais en pâlissant ; son fils et son neveu travaillaient à la Noble Maison à Hong Kong. On est donc sûr que c’est la malaria ?
    — Non. Quelques docteurs le pensent, mais pas tous. Trouvez-moi Mauss. Dites-lui que je veux voir Jin-qua dès que possible. Avec lui.
    — Bien, senhor. Son Excellence voudrait que vous dîniez avec elle et le grand-duc, ce soir à neuf heures.
    — Acceptez de ma part.
    — Bien, senhor. »
    Struan referma la porte et alla se rasseoir à son bureau, la mine sombre. Il portait une chemise molle, sans cravate, un pantalon léger et des bottes souples. Les autres Européens disaient qu’il était fou de risquer les courants d’air mortels apportés par les vents d’été.
    « Ça peut pas être la malaria, grommela-t-il. Faut que ça soit autre chose.
    — Cette île est maudite !
    — Voilà que tu parles comme une femme !
    — La fièvre n’était pas là, avant l’arrivée des coolies. Débarrassons-nous des coolies et nous nous débarrasserons du fléau. Ils l’apportent avec eux. Ce sont eux qui contaminent tout !
    — Comment pouvons-nous le savoir, Culum ? Je reconnais que ça a commencé dans les rangs des coolies. Et je reconnais qu’ils habitent dans les basses terres. Et je veux bien reconnaître aussi qu’à notre connaissance, on n’attrape la malaria qu’en respirant de l’air empoisonné, la nuit. Mais pourquoi n’y a-t-il des fièvres que dans la vallée ? C’est seulement la Vallée Heureuse qui a du mauvais air ? L’air, c’est de l’air, bonté divine, et il y a une jolie brise qui souffle par là presque toute la journée et la nuit. Ça ne tient pas debout.
    — Ça tient très bien debout. C’est la volonté de Dieu.
    — Le diable t’emporte pour cette réponse imbécile, nom de Dieu ! »
    Culum se dressa d’un bond.
    « Je te serais reconnaissant de ne pas blasphémer.
    — Et je te serais reconnaissant de te rappeler qu’il n’y a pas si longtemps encore, des hommes ont été brûlés en place publique pour avoir dit que c’était la terre qui tournait autour du soleil ! C’est pas la volonté de Dieu, non et non !
    — Pense ce que tu voudras, mais Dieu a son mot à dire dans nos existences. Le fait que la fièvre est là dans le seul endroit d’Asie que nous avons choisi pour y vivre, c’est, je le crois, la volonté de Dieu. Tu ne peux pas le nier, parce que tu ne peux pas prouver le contraire, pas plus que je ne peux prouver que c’est vrai. Mais je crois, et je ne suis pas le seul, que nous devrions abandonner la Vallée Heureuse.
    — Si nous faisons ça, nous abandonnons Hong Kong.
    — Nous pourrions bâtir près de la pointe de Glessing.
    — Sais-tu combien d’argent les marchands ont investi dans la Vallée Heureuse ?
    — Sais-tu combien d’argent tu peux gagner et dépenser quand tu es à six pieds sous terre ? »
    Struan toisa froidement son fils. Depuis des semaines, maintenant, il savait que l’hostilité de Culum était de moins en moins une comédie. Il savait que plus Culum en saurait, plus il chercherait à mettre ses idées en pratique et plus il aspirerait au pouvoir. C’est justice, pensait-il, et il était très satisfait des progrès de Culum, tout en s’inquiétant un peu. Culum passait beaucoup de temps en compagnie de Gorth, l’esprit dangereusement ouvert.
    Il y avait eu, dix jours plus tôt, une querelle terrible, qui n’avait pas abouti. Culum débitait des théories personnelles sur les navires à vapeur, répétant manifestement les idées de Gorth, et Struan n’avait pas été d’accord. Culum avait ensuite abordé le sujet de la guerre à mort entre Brock et Struan, en disant que la jeune génération ne commettrait pas les erreurs de l’ancienne, que Gorth pensait qu’il était inutile que la jeune génération soit tributaire des aînés, que Gorth et lui étaient bien décidés à oublier cet antagonisme et qu’ils essaieraient tous deux d’amener leur père à faire la paix. Et lorsque Struan s’était mis à discuter, Culum avait refusé de l’écouter et il était parti en claquant la porte.
    Et puis il y avait le problème de Tess Brock.
    Culum n’avait jamais parlé d’elle

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