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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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Macao, tandis que le timonier criait ses sondages.
    « Belle manœuvre, capitaine », dit Struan.
    Orlov sursauta et se retourna.
    « Ah ! vous avais pas vu. Vous arrivez sur un bonhomme comme un fantôme. Le canot est paré à mettre à la mer, dit-il, et il ajouta, négligemment : Ma foi, j’ai pensé que je pouvais aussi bien le rentrer au port et pas attendre l’aube et un pilote.
    — Vous lisez dans les pensées, capitaine. »
    Struan examina les feux, et la ligne sombre de la ville.
    « Mouillez à l’endroit habituel, dit-il. Montez vous-même la garde devant ma cabine. Vous ne devez pas entrer, ni vous ni personne. Tout le monde est consigné à bord. Et bouche cousue.
    — J’ai déjà donné les ordres.
    — Quand les autorités portugaises monteront à bord, excusez-vous de ne pas avoir attendu le pilote, et payez les droits usuels. Et le pot-de-vin aux Chinois. Dites que je suis à terre. »
    Orlov n’était pas assez bête pour demander combien de temps le Taï-pan resterait absent.
    L’aurore pâlissait à l’horizon quand le China Cloud mouilla à un demi-mille des jetées encore invisibles du port. Il n’osait pas s’approcher davantage ; la rade était dangereusement peu profonde et, partant, presque inutilisable – une raison de plus de posséder Hong Kong qui devenait une nécessité économique. En exhortant les matelots à souquer ferme vers la terre, Struan aperçut les feux de position d’un autre clipper, au sud, le White Witch . Il y avait encore quelques petits bâtiments européens au mouillage, et des centaines de sampans et de jonques, naviguant silencieusement.
    Struan courut sur la jetée que la Noble Maison avait encore en location. Il vit que tout était éteint dans la vaste demeure de la Compagnie, également louée aux Portugais. C’était une imposante maison à colonnes, de quatre étages, au fond de la place bordée d’arbres. Struan contourna les douanes chinoises, traversa une avenue et se mit à gravir la petite colline vers l’église Sao Francisco.
    Il était heureux de se retrouver à Macao, dans un pays civilisé, dans les petites rues aux pavés ronds, dans la ville des églises majestueuses et des gracieuses maisons latines, des fontaines et des jardins fleuris.
    Un jour, se promit-il, Hong Kong sera comme ça…, avec du joss. Et puis il songea à Skinner et Whalen, à la malaria et à May-may, à bord du China Cloud , si affaiblie, à la crise de fièvre attendue dans deux ou trois jours. Et le Blue Cloud ? Il devrait bientôt toucher Londres. Battra-t-il le Gray Witch ? Ou est-il à mille milles derrière, et au fond des mers ? Et les autres clippers ? Le Blue Cloud arrivera le premier ! Comment va Winifred ? Et que fait Culum, et que médite Gorth, et est-ce aujourd’hui qu’on réglera les comptes ?
    La ville dormait encore, mais il sentait des regards chinois le suivre dans le petit jour. Il arriva au sommet de la colline et traversa la magnifique Praça Sao Francisco.
    Au-delà de la place, sur le point culminant de l’isthme, se dressaient les remparts de l’ancien fort de Sao Paulo de Monte. Et au-delà, c’était le quartier chinois de Macao, des ruelles étroites, des taudis, des cabanes, recouvrant le versant nord de la colline et les terres basses.
    La petite plaine s’étendait sur quelque huit cents mètres et l’isthme se rétrécissait ; il n’avait plus que cent cinquante mètres de large. Il y avait des jardins, des promenades, la tache émeraude d’un petit hippodrome et d’un terrain de cricket que les Anglais avaient créés. Les Portugais réprouvaient les courses de chevaux et ne jouaient pas au cricket.
    À cent mètres au-delà du terrain de cricket, Macao finissait contre un mur, et la Chine commençait.
    Le mur était haut de sept mètres, épais de trois, et s’étirait d’une rive à l’autre. C’était seulement après la construction du mur, trois siècles plus tôt, que l’Empereur avait accepté d’abandonner l’isthme aux Portugais et leur avait permis de s’établir.
    Au centre exact du mur, il y avait une tour de guet et un majestueux portail. La porte de la Chine était perpétuellement ouverte, mais aucun Européen ne pouvait la franchir.
    Struan traversa vivement la place et poussa les hautes grilles en fer forgé de l’évêché ; il pénétra dans le jardin parfaitement soigné depuis trois siècles. Un jour, j’aurai un jardin comme ça, se promit-il.
    Ses bottes

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