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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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scellées.
    — Merci. »
    Struan le fit entrer dans la maison et longer un couloir. Ah Sam sortit de sa chambre et s’inclina, en hésitant. Elle avait la figure bouffie de sommeil et les cheveux défaits. Elle les suivit dans la cuisine, avec une lanterne.
    La cuisine était petite ; il y avait un âtre et un brasero, et une multitude de casseroles de toutes tailles, de marmites et de théières. Les murs noircis par la fumée étaient couverts de petits paquets d’herbes et d’épices, de saucisses et de légumes accrochés à des clous.
    « Thé, Massi ? » demanda Ah Sam, ahurie.
    Struan hocha la tête, dégagea la table d’un tas de vaisselle sale et choisit une casserole propre. Puis il prit le petit sac des mains du moine et l’ouvrit. Il était plein de petits morceaux d’écorce brune. Il renifla. Cela ne sentait rien.
    « Et maintenant ?
    — Il nous faut le faire cuire.
    — Bon, mais d’abord, lavez-vous les mains, s’il vous plaît, dit Struan en montrant un petit baquet et un morceau de savon posé à côté.
    — Comment ?
    — Lavez-vous les mains. Là. Vous ne ferez rien tant que vous ne vous serez pas lavé les mains.
    — Pourquoi est-ce nécessaire ?
    — J’en sais rien. Vieille coutume chinoise. Je vous en prie… »
    Ah Sam, les yeux brillants, regarda le frère Sébastien se frotter consciencieusement les mains avec le savon, les rincer, les essuyer sur un torchon propre.
    Puis le jésuite ferma les yeux, joignit les mains et murmura une prière.
    « Maintenant, dit-il en revenant sur terre, il nous faut une mesure. »
    Il prit au hasard un petit bol, le remplit de cinchona à ras bord, le versa dans la casserole et y ajouta lentement, avec méthode, dix bols d’eau. Il mit la casserole à chauffer sur le brasero au charbon de bois.
    « Dix mesures pour une, pour commencer, souffla-t-il d’une voix altérée. Maintenant, j’aimerais voir la malade. »
    Struan fit signe à Ah Sam et lui montra la casserole.
    « Pas toucher-ah !
    — Pas toucher-ah, Massi ! » assura Ah Sam.
    Maintenant qu’elle s’était remise de son brusque réveil, elle commençait à savourer ces étranges procédés.
    « Pas toucher-ah, Massi, ça ne fait rien ! »
    Struan et le moine sortirent de la cuisine et montèrent dans la chambre de May-may. Ah Sam les suivit.
    Une lanterne jetait des taches de lumière dans l’ombre. Yin-hsi se brossait les cheveux devant la glace. Elle s’interrompit et se prosterna en hâte. Sa paillasse était par terre, à côté du grand lit à colonnes de May-may.
    Sous le poids des multiples couvertures, May-may grelottait.
    « Bonsoir, fillette. Voilà le cinchona, lui dit Struan en s’approchant. Enfin, nous l’avons. Tout va bien, maintenant.
    — J’ai si froid, Taï-pan, chevrota-t-elle. Si froid. Qu’est-ce que tu as fait à ta figure ?
    — Rien, petite.
    — Tu t’es coupé… J’ai froid… »
    Struan se tourna vers le jésuite et vit son expression atterrée.
    « Qu’est-ce qui ne va pas, hé ?
    — Rien, rien. »
    Le moine posa un petit sablier sur une table, s’agenouilla près du lit, prit le poignet de May-may et se mit à compter les battements de cœur. Comment une Chinoise peut-elle parler anglais ? L’autre est-elle la seconde maîtresse ? se demanda-t-il. Suis-je dans le harem du Diable ? Mon Dieu, protégez-moi, et donnez-moi cette nuit le pouvoir de guérir et de soulager !
    Le pouls de May-may était très lent et si léger qu’il avait du mal à le tâter. Avec une extrême douceur, il lui prit la figure et la fit retourner, pour regarder dans ses yeux.
    « N’ayez pas peur, dit-il. Il ne faut pas avoir peur. Vous êtes entre les mains de Dieu. Je dois vous regarder dans les yeux. N’ayez pas peur. »
    Pétrifiée, May-may obéit. Yin-hsi et Ah Sam se tenaient à l’écart et contemplaient anxieusement la scène.
    « Qu’est-ce qu’il fait ? Qui est-ce ? chuchota Yin-hsi.
    — Un diable barbare qui est docteur sorcier, répondit Ah Sam tout bas. C’est un moine. Un des prêtres à longue jupe de l’Homme-Dieu nu qu’ils ont cloué sur la croix.
    — Oh ! frémit Yin-hsi. J’en ai entendu parler. C’est affreux de faire une chose pareille ! Ce sont vraiment des diables. Tu devrais apporter du thé à Père. C’est toujours bon pour l’anxiété.
    — Lim Din en prépare, Seconde Mère, murmura Ah Sam en se jurant que pour rien au monde elle ne bougerait, de peur de manquer

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