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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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vague.
    — L’évêque a dit qu’il avait eu la malaria. Il en a pris combien, de ces tisanes ?
    — Monseigneur a oublié. Il se souvient seulement que c’était très amer et lui donnait la nausée. Il en a bu pendant quatre jours, croit-il. Monseigneur m’a bien recommandé de vous dire que le traitement se fait à vos risques et périls.
    — Sûr. Je comprends. Venez. »
    Struan courut dans l’avenue, le jésuite sur ses talons. Ils suivirent d’abord la Praia , puis s’engagèrent dans une avenue silencieuse, bordée d’arbres.
    « Je vous en prie, monsieur Struan, haleta le frère Sébastien. Pas si vite, je n’en puis plus.
    — Une fièvre doit se déclarer de nouveau demain. Il n’y a pas de temps à perdre ! »
    Struan traversa la place Sao Paulo et fonça dans une autre rue, mais soudain son instinct lui lança un avertissement ; il s’arrêta net et se jeta de côté. Une balle de mousquet s’écrasa contre le mur, à côté de lui. Il s’aplatit sur la chaussée, en tirant avec lui le religieux terrifié. Un autre coup de feu claqua. La balle érafla l’épaule de Struan et il se maudit de ne pas avoir songé à prendre ses pistolets.
    Des lumières s’allumaient à quelques fenêtres. Struan aida le moine à se relever et le poussa à l’abri d’une encoignure de porte.
    « Par ici ! » siffla-t-il en ressortant en courant.
    Il changea brusquement de direction et une nouvelle balle le manqua de peu comme il atteignait le havre d’une ruelle, le frère Sébastien à côté de lui.
    « Vous avez toujours le cinchona ? demanda Struan.
    — Oui. Pour l’amour de Dieu, que se passe-t-il ?
    — Des bandits. »
    Struan prit le moine terrifié par le bras et courut dans la ruelle, puis sur la place devant le fort de Sao Paulo do Monte. À l’ombre du fort, il s’arrêta pour reprendre haleine.
    « Où est le cinchona ? »
    Le frère Sébastien souleva le sac d’une main tremblante. Le clair de lune éclaira la marque livide sur la joue de Struan, et alluma dans ses yeux des reflets qui lui donnèrent une expression démoniaque.
    « Qui était-ce ? demanda le moine. Qui nous a tiré dessus ?
    — Des bandits », répéta Struan.
    Il était convaincu que c’était les hommes de Gorth – ou Gorth lui-même – qui lui avaient tendu une embuscade. Il se demanda un instant si le frère Sébastien n’avait pas été envoyé pour l’y attirer. Non, peu probable de la part de l’évêque, et pas avec le cinchona. Enfin, on le saura bientôt. Et si c’est le cas, je m’en vais trancher quelques gorges papistes !
    Prudemment, il fouilla les ténèbres du regard. Il tira son couteau de sa botte et assura la courroie du fer de combat à son poignet. Lorsque le souffle du frère parut plus normal, Struan repartit le premier, passa l’église et Sao Antonio, descendit sur l’autre versant de la colline et longea le grand mur du jardin de May-may. Une porte y était percée.
    Il frappa rapidement avec le heurtoir. Quelques instants plus tard, Lim Din regardait par le judas. La porte s’ouvrit. Ils entrèrent dans le jardin et les verrous furent solidement poussés sur eux.
    « Nous sommes en sécurité, à présent, dit Struan. Lim Din, thé – pas mal vite-vite boire beaucoup ! »
    Il posa son fer de combat sur la table et fit signe à frère Sébastien de s’asseoir.
    « Reprenez haleine, d’abord. »
    Le moine lâcha le crucifix qu’il serrait dans sa main et s’épongea le front.
    « Est-ce que vraiment on a cherché à nous tuer ?
    — C’est l’impression que j’ai eue », grommela Struan.
    Il ôta sa redingote et regarda son épaule. La balle avait foré une rigole de feu dans la chair.
    « Laissez-moi vous soigner, dit le moine.
    — Ce n’est rien, grommela Struan en se revêtant. Ne vous inquiétez pas. Vous allez la soigner à mes risques et périls. Ça va ?
    — Oui, souffla le jésuite, mort de peur. D’abord, il faut préparer la tisane de cinchona.
    — Bien. Mais avant de commencer, vous allez jurer sur la Croix que vous ne parlerez jamais à personne de cette maison ni de ce qui s’y passe.
    — Mais…
    — Si vous ne jurez pas, je la soignerai moi-même. J’ai dans l’idée que j’en sais autant que vous sur le traitement au cinchona. Alors ? »
    Le moine hésita, désespéré par son ignorance, et prêt à tout pour guérir au nom de Dieu.
    « Très bien. Je jure sur la Croix que mes lèvres resteront

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