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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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quelque chose de passionnant. J’aimerais bien comprendre cette affreuse langue. »
    Le moine posa la main de May-may sur le couvre-pieds et leva les yeux vers Struan.
    « Monseigneur m’a dit que la malaria avait provoqué une fausse couche. Je dois l’examiner.
    — Allez-y. »
    Quand le jésuite rabattit les draps et les couvertures, May-may voulut s’y opposer et Yin-hsi et Ah Sam se précipitèrent, mais Struan les repoussa. Il s’assit sur le bord du lit et prit les mains de May-may.
    « Tout va bien, laisse-toi faire, fillette, là… »
    Le frère Sébastien l’examina, puis l’installa de nouveau confortablement.
    « L’hémorragie est presque tarie. Tout va très bien. Avez-vous une montre, monsieur Struan ?
    — Sûr.
    — Descendez à la cuisine et dès que l’eau bouillira, notez l’heure. Lorsqu’elle aura frissonné une heure… »
    Une heure ? Deux ? Combien de temps d’infusion ? Mon Dieu, aidez-moi en cette heure de détresse ! Les yeux du moine reflétaient son désespoir.
    « Une heure, dit Struan avec fermeté et confiance. Nous allons mettre la même quantité à infuser pendant deux heures. Si le premier thé n’est pas bon, nous essaierons le deuxième.
    — Oui. Oui. »
    Struan vérifia l’heure encore une fois sous la lanterne de la cuisine. Il prit la décoction sur le brasero et plongea la casserole dans une bassine d’eau froide. La seconde casserole bouillait déjà.
    « Comment va-t-elle ? demanda-t-il en voyant entrer le religieux, suivi d’Ah Sam et de Yin-hsi.
    — Les frissons sont terribles. Son cœur est très faible. Vous souvenez-vous combien de temps elle a grelotté avant que la fièvre se déclare complètement ?
    — Quatre heures, cinq, peut-être. Je ne sais pas. »
    Struan versa un peu d’infusion chaude dans une minuscule tasse à thé, la goûta et s’écria :
    « Sangdieu, que c’est amer ! »
    Le moine prit la tasse et goûta à son tour. Il fit la grimace.
    « Eh bien, commençons. Je prie Dieu qu’elle le garde. Une tasse à thé toutes les heures. »
    Il chercha un récipient, mais Struan avait préparé une théière de porcelaine immaculée et un passe-thé. Il versa l’infusion dans la théière avec grand soin, en espérant que les proportions étaient bonnes.
    Il porta lui-même le plateau dans la chambre.
    May-may rejeta la première tasse et la deuxième. En dépit de ses supplications, Struan la força à en boire une troisième. Cette fois, May-may l’avala et la garda, surtout de peur d’en avoir une autre à boire.
    Les frissons augmentèrent.
    Une heure plus tard, Struan la fit encore boire. Elle ne rejeta pas l’infusion, mais les frissons continuèrent d’empirer.
    « On va lui donner deux tasses », décida Struan, en luttant contre la panique, et il la força à ingurgiter la double ration.
    Toutes les heures, ils recommencèrent. Le jour pointait.
    Struan consulta sa montre. Six heures. Aucune amélioration. May-may tremblait de froid comme une brindille au vent d’hiver.
    « Pour l’amour de Dieu ! explosa Struan. Il faut que ça réussisse !
    — Avec l’amour de Dieu, ça réussit, monsieur Struan, dit le frère Sébastien, qui ne lâchait pas le poignet de May-may. La grosse chaleur de fièvre devait apparaître il y a deux heures. Si elle ne se déclare pas, nous avons une chance. Son pouls est imperceptible, certes, mais le cinchona fait réellement son effet.
    — Tiens bon, fillette, murmura Struan en serrant entre les deux siennes la petite main de May-may. Encore quelques heures. Tiens bon ! »
    Un peu plus tard, on frappa à la porte, dans le mur du jardin. Struan sortit de la maison, les yeux rouges et piquants, et alla tirer lui-même les verrous.
    « Bonjour, Horatio. Heya, Lo Chum.
    — Elle est morte ?
    — Non, petit. Je crois qu’elle est guérie, par la grâce de Dieu.
    — Vous avez reçu le cinchona ?
    — Sûr.
    — Masterson est à la jonque. Il est temps, pour Gorth. Je vais leur dire de… je vais dire à ses témoins de remettre le duel à demain. Vous n’êtes pas en état de vous battre !
    — Allons donc. Il y a d’autres façons de tuer un serpent qu’en lui marchant sur la tête. J’y serai dans une heure.
    — Très bien, Taï-pan. »
    Horatio s’en alla rapidement, avec Lo Chum.
    Struan referma soigneusement la porte et remonta dans la chambre.
    May-may était parfaitement immobile, au milieu du lit. Le frère Sébastien paraissait

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