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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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dessinait devant moi : torcher les marmots et marmottes de ma cousine d’alliance. Ronde économie pour eux. Une servante, nourrice sèche 11 et dame de compagnie contre le gîte et le couvert chez moi  !
    — Ces biens revenant de droit et de sang à votre cousin direct, que puis-je y faire ? argumenta Nogaret.
    — Tout se paie, encore faut-il offrir au vendeur ou à l’acheteur un prix qui le tente.
    — Je pourrais vous rendre fort riche.
    — Mes terres, celles de mes aïeux ; aucun autre colifichet ne me séduit, minauda-t-elle.
    — Encore une fois, ma chère, qu’y puis-je ? La loi, les us sont du côté de Jacques de Mirondan.
    — Oh… n’en a-t-on pas envoyé au bûcher pour moins que cela ? observa-t-elle, presque joviale. Soyons magnanimes. Les susdits marmots ne m’ont pas causé tort. Épargnons-les. Voyons… l’hérésie révoltante des parents ? Une ignoble conspiration contre notre admirable souverain ou son remarquable conseiller ? L’espionnage au profit de l’Anglais ? Une intolérable pratique de sorcellerie ? Bref, les motifs de confiscation de biens suivie de leur redistribution, ou plutôt restitution dans mon cas, ne manquent pas. Quant à la fabrication de preuves, je puis m’y employer.
    Expert en mystifications, en vicieux stratagèmes pour la très grande gloire du roi, Nogaret ne doutait pas de venir à bout de Jacques de Mirondan avec aisance. Simple chiquenaude. La raison d’État primait aux yeux du conseiller et la raison d’État consistait à récupérer Héluise Fauvel et la pierre rouge, dans l’espoir de faire plier Rome devant les exigences du roi. Or si Plisans avait trahi, bafouant son amitié, il se retrouvait sans espion fiable. Lors, Céleste devenait essentielle à ses plans. D’autant que le conseiller n’était pas à une fausse promesse près !
    — Si j’accède à votre demande, me servirez-vous ainsi que je l’espère ?
    Elle biaisa, papillotant des paupières telle une coquette.
    — Que faire de cet Alard Héritier s’il vous trompe ainsi que vous le supputez ? Certes, il vous coûte de franches livres*… cela étant, bien peu de choses en regard du service au roi.
    Après un long soupir, le conseiller lâcha d’une voix plate :
    — Ma chère, la… faute d’Héritier ne se résume pas à ce qu’il me soutire. (Il la fixa avec une telle intensité qu’elle sut qu’il lui adressait une menace à peine voilée.) Voyez-vous, je n’ai pas réputation de plaisantin et déteste que l’on se moque de moi. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’orgueil. Bien mauvais exemple pour autres qui m’assistent de songer que l’on peut me berner en aise. Héritier en sait trop et n’en fait pas assez. Une conjonction qui me déplaît fort.
    — Il conviendrait donc d’en… disposer de sorte à ce qu’il ne sache plus rien et en fasse encore moins, sourit-elle.
    — Séduisante perspective, admit le conseiller. Or donc, m’allez-vous servir ainsi que je l’espère ? En échange de Mirondan ?
    — Oui-da, avec empressement et sans faillir. Ma parole devant Dieu.
    — Alors soit ! Vos biens vous seront rendus.
    — Votre parole ?
    — Ma parole.
    — Je vais m’employer sitôt à vous donner satisfaction, messire de Nogaret. Cela étant, bien que capable de crever un vilain chancre de maquereau dans un moment de fureur et de terreur, je ne me vois en revanche guère tirant une lame face à un chevalier du Christ, un guerrier et homme de Dieu. Vous l’avez dit : je ne suis pas meurtrière en dépit de tous mes vices même si je puis me défendre d’âpre façon.
    — Votre requête ?
    — Un homme de main, aussi docile mais peu épais de caboche que possible.
    — Vous l’aurez au demain.
    — De grâce, messire : choisissez-le avec toute la finesse que l’on vous connaît. Il y va du… silence d’Héritier et de son repos. Éternel.
    1 - L’esthétique du Moyen Âge prisait les femmes à front très haut, expliquant que nombre d’entre elles s’épilaient.

    2 - Les roux, rousses ont été l’objet de méfiance, de discrimination, voire d’élimination dans nombre de sociétés qui les assimilaient au diable, tout comme les gauchers d’ailleurs.

    3 - Prostituée.

    4 - L’expression nous vient de l’ordalie* ou jugement de Dieu. L’une des épreuves consistait à plonger sa main dans des braises. Si elle ressortait indemne, l’accusé était déclaré innocent.

    5 - « Mouche »

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