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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
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même le splee n
    Un chanteur qui chante la révolutio n
    Ça planque sa cravate ça met le col Danto n
    Regarde-moi bie n
    J’suis une idol e
    J’ai bronzé ma gueule d’un vieux fond de solei l
    Qu’on me refile en douce chez mon parfumeu r
    Et quand je fous mes codes sous l’arc des merveille s
    On voit des canaux qu’on prend pour des pleur s
    Quand tout est fini le rideau baiss é
    Et que j’entends mourir la rumeur complic e
    Et qu’il n’y a plus rien qu’un silence arm é
    Par tant de passants sous tant de coulisse s
    Regarde-moi bie n
    J’suis une idol e
    Et je retrouve mon corps celui que je rencontr e
    Les matins civils quand je me prends pour mo i
    Le même que l’on voit le même que l’on montr e
    À je ne sais plus qui pour je ne sais plus quo i
    Et je m’en vais souper traqué dans un coi n
    Avec mes copains sur mon additio n
    En rasant les tables en me cachant des main s
    En disant tout bas la fin de ma chanso n
    Regardez-moi bie n
    J’suis qu’un artist e

BEAU SAXO
    T’es comme un rossigno l
    À la voix d’goélan d
    Qui chante au music-hal l
    Qui fait danser les gen s
    T’es comme un barati n
    Qui cause en mi bémo l
    T’es comme un’ vieill’ putai n
    Qui mont’ qu’à l’entreso l
    Beau Sax o
    Beau Sax o
     
    T’es comme un arc-en-cie l
    Sur l’harmonie du soi r
    T’es comme un maîtr’ d’hôte l
    Qui joue en blanc et noi r
    T’es comme un sopran o
    Qu’aurait vendu Calla s
    Et chant’rait comme un po t
    Le Prologue de Paillass e
     
    Beau Sax o
    Beau Sax o
     
    T’es qu’un’ chanson d’la nui t
    Qui s’étire et qui ramp e
    Quand l’amour s’est blott i
    Au fond d’un verr’de cham p
    T’es qu’un hautbois d’la gripp e
    Qu’a sa flûte en vitrin e
    Et quand tu fais la lipp e
    T’es’ l’violon d’Chaliapin e
     
    Beau Sax o
    Beau Sax o
    T’es comme un’ maladi e
    Qu’on piqu’rait au boxo n
    Et qu’on gard’ tout’ la vi e
    Comme un’ décoratio n
    Vous êtes comm’ les gitan s
    Vous les saxos, mes frères ,
    Vous cavalez tout l’temp s
    Sur l’octave des misère s
     
    Beaux saxo s
    Beaux saxos…

 
     
     
     
     

    Photo : ALAIN MAROUAN I

Les musiciens

LES MUSICIENS
    Ils traînent leurs violons au-delà des portée s
    La clarinette au bec fumant des pastorale s
    Et la clef sur la table on les voit s’en alle r
    Vers des pays là-bas devant leur vitre sal e
     
    Ils dérangent la flûte en y soufflant dessu s
    Pour mieux voir dans la nuit flâner les violoncelle s
    Au bras d’une harpiste inquiète et survenu e
    Juste après qu’un violon l’eût prise en chanterell e
     
    Les ailes du génie à portée de leurs bra s
    Croyant tout inventer ils réinventent tou t
    Debussy à la plume et Schubert dans la voi x
    Ils s’envolent dans des oiseaux de quatre sou s
     
    Sur leur papier tout pâle ils écoutent chante r
    Les hasards de la rue et leur pauvre musiqu e
    Dans l’ombre de Bayreuth pendant qu’un groupe anglai s
    Tire inlassablement ses salves électrique s
     
    Ils traînent leurs portées au-delà des violon s
    Ils dérangent la nuit dans le bruit du silenc e
    La tête achalandée de dix mille chanson s
    Le sourire des larmes au bord d’une cadenc e
     
    Ils maquillent l’orgueil au bras des vanité s
    Ils se tirent dessus quand ils n’ont plus de cibl e
    Ils se montrent du doigt du bout de leur arche t
    Qui pend ses cheveux blancs à leurs cordes sensible s
     
    Les portes du destin s’entrouvrant par hasar d
    Par une clef de sol devenue pathétique
    Le choléra de Tchaïkovsky sur le boul’var d
    La rage de Berlioz comme un chien fantastique
     
    Alors dans leur miroir ils regardent passe r
    Les chevaux de Mozart à sa dernière fêt e
    L’oreille de Beethoven en train d’imagine r
    Pour la neuvième fois des symphonies muette s

Photo André Villers

MUSS ES SEIN ? ES MUSS SEIN !
    La Musique… La Musique…
    Où elle était, la Musique ?
     
    Dans les salons lustrés aux lustres vénérés ?
    Dans les concerts secrets aux secrets crinolines ?
    Dans les temps reculés aux reculs empaffés ?
    Dans les palais conquis aux conquêtes câlines ?
     
    C’est là qu’elle se pâme, c’est là qu’elle se terre, la Musique…
     
    Nous, c’est dans la rue qu’on la veut, la Musique !
     
    Et elle y viendra !
     
    Et nous l’aurons, la Musique !
     
    MUSS ES SEIN ES MUSS SEI N
     
    Depuis voilà bientôt trente an s
    Depuis voilà bientôt dix jour s
    Depuis voilà bientôt ta gorg e
    Depuis

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