Testament Phonographe
descend des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettr e
À un point donn é
À heure fix e
Pour vos narcissiques partouzes ,
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vou s
reconnaîtr e
Tellement vous êtes beau x
Et vous comptez vos sou s
En lon g
En larg e
En marg e
De ces salaires que vous lâchez avec précisio n
Avec parcimoni e
J’allais dire « en douce » comme ces aquilons avant-coureurs et qui racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet apparat vengeur et nivellateur qui empêche toute identification…
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes les champions de l’anonymat.
Les révolutions ? Parlons-en !
Je veux parler des révolutions qu’on peut encore montre r
Parce qu’elles vous servent ,
Parce qu’elles vous ont toujours servis ,
Ces révolutions de « l’histoire » ,
Parce que les « histoires » ça vous amuse, avant de vous intéresser ,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit qu’il s’en prépare une autre ,
Lorsque quelque chose d’inédit vous choque et vous gêne ,
Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une plac e
Dans un palace d’exilés, entouré du prestige des déracinés.
Les racines profondes de ce pays, c’es t Vous , paraît-il ,
Et quand on vous transbahute d’un « désordre de la rue », comme vous dites, à un « ordre nouveau », comme ils disent, vous vous faites greffer au retour et on vous salue.
Depuis deux cents ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentés d’y apporter votre petit panier ,
Pour n’en pas perdre une miette, n’est-ce pas ?
Et les « vauriens » qui vous amusent, ces « vauriens » qui vous dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait divers pendant que vous enveloppez les « vôtres » dans un drapeau.
Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras !
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis.
Vous avez le style du pouvoi r
Vous en arrivez même à vous parler à vous-même s
Comme si vous parliez à vos subordonnés ,
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur qu’on vous montre du doigt, dans les corridors de l’ennui, et qu’on se dise : « Tiens, il baisse, il va finir par se plier, pa r
rampe r »
Soyez tranquilles ! Pour la reptation, vous êtes imbattables ; seulement, vous ne vous la concédez que dans la métaphore… Vous voulez bien vous allonger mais avec de l’allure ,
Cette « allure » que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière , Et quand on sait ce qu’a pu vous coûter de silences aigres ,
De renvois mal aiguillé s
De demi-sourires séchés comme des larmes ,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage ,
Je me demande comment et pourquoi la Nature me t
Tant d’entêtement ,
Tant d’adress e
Et tant d’indifférence biologiqu e
À faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères ,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaire s
Jusqu’aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire , Dans votre grand monde ,
À la coupe des bien-pensants.
Moi, je suis un bât ard. Nous sommes tous des bât ards.
Ce qui nous sépare, aujourd’hui, c’est que votre bât ardise à vous est sanctionnée par le code civil
Sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher, avant de prendre congé.
Soyez tranquilles , Vous ne risquez Rie n
Il n’y a plus rie n
Et ce rien, on vous le laisse !
Foutez-vous-en jusque-là, si vous pouvez ,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans ,
Quand vous ne serez plus là ,
Nous aurons TOU T
Rien de vou s
Tout d e Nous
Nous aurons eu le temps d’inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse ,
Les Larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles ,
Le sourire des bêtes enfin détraquées ,
La priorité à Gauche, permettez !
Nous ne mourrons plus de rie n
Nous vivrons de tou t
Et les microbes de la connerie que vous n’aurez pas manqué de nous léguer, montan t
De vos fumure s
De vos livres engrangés dans vos silothèque s
De vos documents public s
De vos règlements d’administration pénitentiair e
De vos décret s
De vos prières, même ,
Tous ces microbes…
Soyez tranquilles ,
Nous avons déjà des machines pour les révoque r
NOUS AURONS TOU T
Dans dix mille
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