Testament Phonographe
u
Avec ta gain’ qui fait scandal e
À cacher l’péché capita l
Avec ton or qu’on va cherche r
Dans un filon pas haut perch é
Avec tes bras serrés d’un cra n
Quand on n’a pas tout à fait l’temp s
Avec ta rivière à diamant s
Quand on en croque évidemmen t
Avec ta gorge et ses pépin s
Qui vont par deux comm’ les câlin s
Avec ton pyjama lila s
Que tu mets quand je n’suis pas l à
Avec ton deux pièce ( s) à carreau x
Dont j’ne connais que l’bout du hau t
Avec la rage sous ta pea u
Quand tu p lies comm’ plient les roseau x
Avec mes bras comme un collie r
Au moment où tu vas m’gueule r
C’est chouette… c’est chouette !
C’EST EXTRA
Une robe de cuir comme un fusea u
Qu’aurait du chien sans l’faire exprè s
Et dedans comme un matelo t
Une fille qui tangue un air anglai s
C’est extr a
Les « moody blues » qui chant’nt la nui t
Comme un satin de blanc mari é
Et dans le port de cette nui t
Une fille qui tangue et vient mouille r
C’est extr a
Des cheveux qui tom b’ nt comme le soi r
Et d’la musique en bas des rein s
Ce jazz qui djazze dans le noi r
Et ce mal qui nous fait du bie n
C’est extr a
Ces mains qui jouent de l’arc-en-cie l
Sur la guitare de la vi e
Et puis ces cris qui mont’nt au cie l
Comme une cigarett’ qui pri e
C’est extr a
Des bas qui tiennent haut perch é
Comme les cordes d’un violo n
Et cette chair que vient trouble r
L’archet qui coule ma chanso n
C’est extr a
Et sous le voile à peine clo s
Cette touffe de noir Jésu s
Qui ruisselle dans son bercea u
Comme un nageur qu’on n’attend plu s
C’est extr a
Une robe de cuir comme un oubl i
Qu’aurait du chien sans l’faire exprè s
Et dedans comme un matin gri s
Une fille qui tangue et qui se tai t
C’est extr a
Les « moody blues » qui s’en balancen t
Cet ampli qui n’veut plus rien dir e
Et dans la musique du silenc e
Une fille qui tangue et vient mouri r
C’est extr a
MARINA MARCANTONI O
LA CHANSON DES AMANTS
Ça fait pas d’politiqu e
Ça fait que d’la musiqu e
Au fond des lits d’amou r
Ça se prend par la taill e
Ça plie comme la paill e
Quand les grains sont trop lourd s
Ça choisit des caresse s
Des caresses qui blessen t
Des caresses qui tuen t
Ça s’tue tous les quarts d’heur e
C’est fou c’que les gens meuren t
Quand ils se disent « t u »
Ça s’envoie des parole s
Aussitôt qui s’envolen t
Comme les p’ tits oiseau x
Quelquefois ça s’engueul e
Ça se fout sur la gueul e
Et ça s’aim’ de nouvea u
Ça fait pas des affaire s
Ça n’fait que des manière s
Au fond des lits d’amou r
Ça se prend ça se quitt e
Ça s’double et l’on est quitt e
Après la nuit le jou r
Ça choisit des toilette s
Des toilett’s où l’on guett e
Un coin de paradi s
Quand ça part en voyag e
Ça traîne à chaque pag e
Du feuill’ton de la vi e
Ça s’envoie des outrage s
Et ça pleure et ça rag e
Et ça s’quitt’« bons ami s »
Quelquefois ça s’regrett e
— Ot’ donc voir ta voilett e
Que j’te parl’ du pays…
Ça part dans les étoile s
Pour un rien ça caval e
Dans des foutus endroit s
Quand ça r’tombe ça rigol e
Quant aux ail’s ça s’recoll e
Et ça sert plusieurs foi s
Ça choisit des ivresse s
Des ivresses qui laissen t
Un goût de r’venez- y
Ça revient et ça tard e
Au bout d’une cocard e
Accrochée à la nui t
Ça s’envoie des promesse s
Des promesses qui cessen t
Dès que tourne le ven t
Tout juste si ça dur e
Huit à seize mesure s
La chanson des amant s
Toutes des Salopes
Anonyme allemand
gravure sur bois XVIe Siècle
LES PASSANTES
Et tous ces inconnus qui mettent à la voil e
Sur de longs autobus aux voyages haché s
Laissent de leur limon intime à des étoile s
Qui brillent tristement au coin des rues barrée s
Les âmes des putains qui ont été mariée s
Errent dans les mairies aplaties sous des chaise s
Le patronyme les travaille et Phyméné e
Les agace beaucoup plus que la Marseillais e
Le ventre au chaud les pieds sanglés de crocodil e
Das Kapital prend son café au bar du coi n
L’air effaré parmi la merde de la vill e
Le pourboire agressif et l’œil américai n
Une fille gonflée au devant comme une outr e
Le regarde
Weitere Kostenlose Bücher