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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
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e
    Avec leur san g
    Soleil des voile s
     
     
    Les ports c’est co n
    Dans les bistrot s
    Et le folklor e
    Des matelot s
    Et la putai n
    De la maré e
    Qui va qui vien t
    Sans rien donne r
     
    Parti r
    En cocotte en papie r
    Parti r
    Dans le sleeping des prés
    Et dans tes bra s
    Faire une escal e
    Et dans les yeu x
    Me faire la mall e
    Rien que nous deu x
    Sans boussole et sans voil e
    Avec toi pour étoil e

TU PENSES À QUOI ?
    À la langueur du soir dans les trains du tiers monde ?
    À la maladie louche ? Aux parfums de secours ?
    À cette femme informe et qui pourtant s’ inonde  ?
    Aux chagrins de la mer planqués au fond des cours ?
    À l’avion malheureux qui cherche un champ de blé ?
    À ce monde accroupi les yeux dans les étoiles ?
    À ce mètre inventé pour mesurer les plaies ?
    À ta joie démarrée quand je mets à la voile ?
    À cette rouge gorge accrochée à ton flanc ?
    Aux pierres de la mer lisses comme des cygnes ?
    Au coquillage heureux et sa perle dedan s
    Qui n’attend que tes yeux pour leur faire des signes ?
     
    Aux seins exténués de la chienne maman ?
    Aux hommes muselés qui tirent sur la laisse ?
    Aux biches dans les bois ? Au lièvre dans le vent ?
    À l’aigle bienheureux ? À l’azur qu’il caresse ?
    À l’imagination qui part demain matin ?
    À la fille égrenant son rosaire à pilules ?
    À ses mains mappemonde où tremble son destin ?
    À l’horizon barré où ses rêves s’annulent ?
    À ma voix sur le fil quand je cherche ta voix ?
    À toi qui t’enfuyais quand j’allais te connaître ?
    À tout ce que je sais et à ce que tu crois ?
    À ce que je connais de toi sans te connaître ?
     
    À ce temps relatif qui blanchit mes cheveux ?
    À ces larmes perdues qui s’inventent des rides ?
    À ces arbres datés où traînent des aveux ?
    À ton ventre rempli et à l’horreur du vide ?
    À la brume baissant son compteur sur ta vie ?
    À la mort qui sommeille au bord de l’autoroute ?
    À tes chagrins d’enfant dans les yeux des petits ?
    À ton cœur mesuré qui bat coûte que coûte ?
    À ta tête de mort qui pousse sous ta peau ?
    À tes dents déjà mortes et qui rient dans la tombe ?
    À cette absurdité de vivre pour la peau ?
    À la peur qui te tient debout lorsque tout tombe ?
     
    Tu penses à quoi ? dis, tu penses à qui ?
     
    À moi ? des fois ?…
     
    Je t’aim e

TU NE DIS JAMAIS RIEN
    Je vois le monde un peu comme on voit l’incroyabl e
    L’incroyable c’est ça c’ est ce qu’on ne voit pa s
    Des fleurs dans des crayons Debussy sur le sabl e
    À Saint-Aubin-Sur-Mer que je ne connais pa s
    Les filles dans du fer au fond de l’habitud e
    Et des mineurs creusant dans leur ventre tout chau d
    Des soutiens-gorge aux chats des patrons dans le Su d
    À marner pour les ouvriers de chez Renaul t
    Moi je vis donc ailleurs dans la dimension quatr e
    Avec la Bande dessinée chez mc 2
    Je suis Demain je suis le chêne et je suis l’âtr e
    Viens chez moi mon amour viens chez moi y’ a du fe u
    Je vole pour la peau sur l’aire des misère s
    Je suis un vieux Bœing de l’ An quatre-vingt-neu f
    Je pars la fleur aux dents pour la dernière guerr e
    Ma machine à écrire a un complet tout neu f
    Je vois la stéréo dans l’œil d’une petit e
    Des pianos sur des ventres de fille à Pari s
    Un chimpanzé glacé qui chante ma musiqu e
    Avec moi doucement et toi tu n’as rien di t
     
    Tu ne dis jamais rien tu ne dis jamais rie n
    Tu pleures quelquefois comme pleurent les bête s
    Sans savoir le pourquoi et qui ne disent rie n
    Comme toi, l’œil ailleurs, à me faire la fêt e
     
    Dans ton ventre désert je vois des multitude s
    Je suis Demai n C’ est Toi mon demain de ma vi e
    Je vois des fiancés perdus qui se dénuden t
    Au velours de ta voix qui passe sur la nui t
    Je vois des odeurs tièdes sur des pavés de song e
    À Paris quand je suis allongé dans son li t
    À voir passer sur moi des filles et des éponge s
    Qui sanglotent du suc de l’âge de foli e
    Moi je vis donc ailleurs dans la dimension ix e
    Avec la Bande dessinée chez un am i
    Je suis Jamais je suis Toujours et je suis l’Ix e
    De la formule de l’amour et de l’ennu i
    Je vois des tramways bleus sur des rails d’enfants triste s
    Des paravents chinois devant le vent du nor d
    Des objets sans objet des fenêtres d’artiste s
    D’où sortent le soleil le génie et la mor t
    Attends, je vois tout près une étoile orphelin e
    Qui

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