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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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et
lointaines démarches au service de mon fráuja Thornareikhs.
    Il se pencha tout contre l’homme, et dans sa main en cornet,
souffla de l’air le plus confidentiel :
    — Des messages urgents et secrets, vous voyez ce que je
veux dire.
    — Bien sûr, bien sûr, fit Gros Sac, impressionné. Bon,
le plus proche… hum, laissez-moi voir. (Il gratta son crâne chauve luisant de
sueur.) Ce serait le misérable taudis de la veuve Dengla. Elle réussit parfois
par la flatterie à attirer chez elle des étrangers, mais personne n’y reste
bien longtemps, car elle se sert volontiers dans leurs bagages.
    — Je dormirai dessus, assura Thiuda. Pour
l’heure, aubergiste… je ne resterai ici que le temps de goûter un échantillon
de chacun des nombreux plats chauds et vins frais du repas raffiné que vous
allez, je n’en doute pas, servir incessamment à mon maître. Thornareikhs ne
condescendra évidemment pas à avaler la moindre nourriture avant que je ne l’aie
préalablement déclarée pure, nourrissante, et préparée exactement à sa
convenance.
    — Naturellement, naturellement, confirma le pauvre
homme, qui suait maintenant si abondamment qu’on aurait dit une boulette de
viande en train de cuire. Dès que Sa Sérénité aura pris la peine de se laver et
de se rafraîchir, la table sera dressée, et garnie des mets les plus délicats
qu’auront pu fournir notre garde-manger et notre cellier.
    Et s’adressant à moi, il ajouta d’un ton quasiment
désespéré :
    — Si Votre Sérénité veut bien me suivre, je me ferai un
plaisir de la conduire personnellement jusqu’à ses appartements.
    Thiuda nous suivit là-haut, escorté des deux fils de Gros
Sac chargés de mes modestes effets. La suite était des plus confortables, bien
meublée, propre, lumineuse et aérée. Mais bien sûr, je lançai un regard
circulaire peu engageant, et plissai le nez comme si l’on m’avait amené dans
une porcherie, avant de congédier Gros Sac et les siens d’un geste méprisant de
la main. Dès qu’ils furent assez loin, Thiuda et moi nous écroulâmes dans les
bras l’un de l’autre, rugissant d’hilarité et nous martelant mutuellement le
dos.
    — Que le diable les emporte quand il voudra, fit
Thiuda, encore secoué de rire. Le gros homme, qu’il en soit conscient ou non,
est aussi escroc que tu peux être respectable. Il a beau se donner le nom
d’Amalric, je peux te garantir qu’il n’est pas affilié depuis bien longtemps à
la dynastie Amale de nos rois ostrogoths. Trompe-le aussi longtemps que tu
pourras.
    —  Akh, c’est un jeu bien plaisant, fis-je, mais
je tempérai quelque peu. Cela pourrait nous revenir assez cher, cependant.
As-tu vu les autres invités qui nous lorgnaient dans le hall d’entrée ? À
voir leurs costumes, ce sont tous bel et bien d’éminents personnages…
    Thiuda haussa les épaules.
    — Je te le dis d’expérience, les pompeux et les
prétentieux sont plus aisés à duper que les logeurs ou les commerçants, d’un
naturel suspicieux.
    — Je veux dire par là qu’il faudrait que je sauvegarde
les apparences, en investissant dans une garde-robe équivalente à la leur.
    Thiuda haussa de nouveau les épaules.
    — Si tu veux. Mais je te ferai remarquer que tu t’es
pour l’instant parfaitement débrouillé tel que tu étais ! Tu pourrais même
essayer avec un habit encore moins net, et un comportement plus infâme. Mais en
parlant de netteté, si nous prenions un bain, afin de nous débarrasser de la
poussière de la route ? Nous descendrons ensuite à la salle à manger, où
nous prendrons un air renfrogné en constatant que la table n’est pas mise, et
forcerons Amalric le Gros à nous faire patienter avec ses meilleurs vins.
    C’est ce que nous fîmes. Ayant demandé à être servis à une
heure aussi incongrue, entre le prandium de midi et la cena du
soir, nous étions les seuls dans la salle du restaurant. Je dois reconnaître au
passage que celle-ci était aussi soignée et accueillante que celle de style
romain que j’avais vue à Basilea. Ses tables étaient couvertes de lin propre et
pourvues de couches en guise de chaises, de tabourets et de bancs. Thiuda et
moi nous allongeâmes près de l’une d’entre elles, tambourinant des doigts en
signe d’impatience, et Gros Sac arriva en courant. Il se confondit en excuses
parce que le repas n’était pas encore prêt, et hurla à ses fils d’amener du
vin.
    Ils revinrent bientôt, charriant une

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