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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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qu’avant.
    Je songeais également, à la vérité, que la plaie ouverte
devait avoir rapetissé et s’être refermée pour partie à cause de l’astringence
de l’eau. Et de fait, le brómos musarós n’avait pas notablement diminué.
Je n’en décidai pas moins d’informer le lendemain Daila que nous resterions
tous quelques jours de plus à Pautalia si la santé de la princesse continuait
de s’améliorer. Elle vint en tout cas se coucher près de moi dans un état
d’esprit considérablement plus gai que celui qui avait été le sien depuis bien
longtemps. Or c’est cette nuit-là que se produisit l’imprévu.
    —  Saio Thorn ! mugit une voix venue du
dehors.
    Je fus instantanément réveillé, et pris conscience que le
jour n’allait pas tarder à poindre. Presque aussi vite, je sautai du lit et
attrapai mes vêtements de Thorn, que je me mis en devoir d’enfiler.
    — J’arrive, Daila ! répondis-je, ayant reconnu sa
voix.
    Tout en tirant l’une de mes bottes par petites saccades
d’une main, je fouillai de l’autre sous la paillasse à la recherche du document
plié, afin de le glisser dans ma tunique. Il n’y était plus. Secoué d’un choc
qui soudain me réveilla tout à fait, je me penchai du côté du lit pour mieux
voir. Le pactum restait introuvable.
    — Amalamena ! m’exclamai-je.
    Elle s’était assise, apparemment aussi choquée que moi,
étreignant les couvertures pour couvrir ses seins nus.
    — Le parchemin ! L’avez-vous pris ? changé de
place ?
    — Nullement…, répondit-elle faiblement.
    — Alors habillez-vous aussi… en Swanilda. Tant qu’il ne
fait pas assez jour pour qu’un de nos hommes vous reconnaisse, profitez-en pour
faire une brève apparition dans le rôle de votre servante.
    Je n’attendis pas sa réponse, enfonçai mon casque sur mes
cheveux hirsutes et me précipitai vers la porte, tentant encore d’ajuster ma
tenue. L’ optio m’attendait sur le seuil, le regard noir mais… Dieu soit
loué ! le parchemin scellé de pourpre à la main. Il n’était pas seul.
Quelques guerriers l’accompagnaient, et deux d’entre eux en soutenaient un
troisième qui semblait évanoui ou blessé.
    —  Saio Thorn, m’accueillit Daila d’un ton aigre.
Si vous avez dormi un œil ouvert, je ne saurais trop vous recommander de le laisser
se reposer, et d’utiliser l’autre, au moins pour un temps.
    Il m’était difficile de le tancer pour manque de respect
envers son supérieur. Je ne pus que m’enquérir, presque d’un ton
d’excuse :
    — Comment le document a-t-il pu être volé ?
    — Par un traître issu de nos rangs.
    Daila indiquait du doigt l’homme qui pendait affalé entre
deux autres. Son visage était si ravagé, contusionné et ensanglanté qu’il me
fallut un moment pour reconnaître l’un de mes deux archers. L ’optio me
prit à part du groupe pour me parler confidentiellement.
    — Nos autres hommes sont toujours loyaux, et ont gardé
les yeux bien ouverts. Ils l’ont vu entrer et sortir furtivement des
appartements de la princesse, et lui ont mis la main au collet avant qu’il ne
brise les cachets et ne découvre qu’il avait chapardé une imitation sans
valeur.
    C’était déjà un soulagement, mais je demeurais épouvanté,
pour deux raisons. Non seulement cet homme, un de mes gardes personnels, avait
tenté de bouleverser le plan que j’avais pris tant de peine à ourdir. Mais il
devait aussi être conscient du fait que moi, le Saio Thorn, je n’étais
pas ce que j’avais depuis si longtemps prétendu être. Il avait tiré d’un coup
sec ce parchemin tout près de ma tête endormie. Même dans le noir, il avait dû
réaliser que le Saio Thorn et la « servante khazar » n’étaient
qu’une seule et même personne. Ma foi, j’étais presque aussi blâmable que le
voleur. La relation entre les sœurs Amalamena et Veleda était devenue si intime
et si chaleureuse que j’avais fini par m’autoriser une conduite scandaleusement
complaisante et sans-gêne. Désormais, Thorn et Veleda risquaient de se voir
démasqués, et sans doute punis, c’est-à-dire bannis, voire éliminés. Daila
n’avait cependant encore rien compris à cette situation, et ne m’avait jeté
aucun regard soupçonneux ou équivoque, si ce n’était sa lourde expression de
désapprobation bien compréhensible, aussi me cantonnai-je au seul sujet
d’inquiétude essentiel.
    — Pourquoi un Ostrogoth s’abaisserait-il à trahir

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