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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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Supérieure jusqu’à
la ville de Pautalia [149] dans la province de Dardanie. Il
y avait en cet endroit, nous expliqua-t-on, des sources minérales renommées
pour leur effet curatif, fréquentées par de nombreux malades ou blessés venus
de tout l’Empire. Dans l’espoir qu’Amalamena pourrait en tirer des effets
bénéfiques, j’y ordonnai une halte de trois jours et trois nuits, et nous
trouvâmes à nous loger dans un autre confortable pandokheíon. Au cours
de la troisième nuit que nous y passâmes se produisit quelque chose de
totalement inattendu, un événement qui devait pour de bon délivrer Amalamena du
douloureux et mortel travail de sape du « ver de la charogne » qui la
rongeait. Mais qui faillit bien, avant, mettre un terme définitif à l’existence
de Thorn et de Veleda.

 
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    Nous n’avions jusqu’alors rien vu ni suspecté de
potentiellement dangereux. Mais Daila, comme à chaque halte, postait des
sentinelles, et envoyait une patrouille à cheval rôder dans les environs. Notre
campement de Pautalia était aussi facile à garder que nos précédents bivouacs
extérieurs, car la ville est une succession assez relâchée de hameaux. Les
nombreuses sources chaudes étant éparpillées à une certaine distance les unes
des autres, chacune avait généré autour d’elle un petit village distinct. On y
trouvait toujours un pandokheíon, à savoir une auberge centrale, et
quelques bâtiments offrant à la fois de quoi dormir et une salle de bains
privative. S’y ajoutaient des boutiques de maréchaux-ferrants, de marchands
d’articles de voyage, de charrons et autres commerces du même genre. Je louai
dans le pandokheíon que j’avais choisi un gîte pour Amalamena et
« sa servante », un autre pour moi, nos hommes couchant dans les
cours, écuries et champs alentour. Nous formions donc un groupe compact autour
duquel nos sentinelles et nos patrouilles assuraient une garde sûre.
    Comme nous étions tous plus ou moins en vue les uns des
autres, je donnai pour instruction à la princesse de faire de temps en temps
des apparitions diurnes, en sortant de ses appartements, mais vêtue des habits
de Swanilda, ses cheveux blonds dissimulés sous un foulard, afin de maintenir
la fiction d’une cosmeta partageant la chambre avec elle. Et le soir
venu, je me rendais de façon bien visible de mes quartiers jusqu’aux siens,
afin que chacun sache que je couchais sur son seuil ou au pied de son lit.
    Comme je l’ai dit, je dormais en fait dans son lit, la
tenant serrée dans mes bras jusqu’à ce qu’elle fût profondément endormie. Je
l’assistais aussi pour aller au bain, car les eaux minérales chaudes et
astringentes sapaient ses forces plus que n’importe quel exercice physique. Au
début, elle se montra peu enthousiaste à l’idée d’utiliser les thermes,
affirmant qu’un bain à petits coups d’éponge chaude serait plus adéquat.
    — Allons, insistai-je gentiment, à ce que l’on dit ici,
tous les visiteurs venus à Pautalia, à commencer par l’empereur Trajan en
personne, ont loué les bienfaits de ces sources. Vous y baigner ne pourrait en
aucun cas aggraver votre état de santé.
    — Ce n’est pas ce qui me chagrine, Veleda. Qu’est-ce
qui pourrait bien le rendre pire qu’il n’est déjà ? C’est simplement que
je refuse de dévoiler ma… mon défaut, et de le laisser trop longtemps à votre
vue et à la mienne.
    — Très bien, décidai-je, me réjouissant d’avoir ainsi
une excellente excuse pour ne pas retirer ma propre ceinture de hanches. Nous
nous baignerons ensemble en respectant la pudeur romaine. Et dès que ce sera
fini, je vous panserai promptement d’une bande sèche.
    Lorsque nous quittâmes les thermes le troisième soir, la
princesse fit remarquer non sans un certain émerveillement :
    — Je n’y crois qu’à moitié, Veleda, et peut-être ne
devrais-je même pas le mentionner, au risque d’irriter les Parques, mais je
pense réellement que ces eaux m’aident. Je suis toujours faible, mais je me
sens en meilleure santé, de corps comme d’esprit. Et la douleur a tellement
diminué… Savez-vous que je n’ai pas eu à prendre de mandragore de toute la
journée ?
    Je souris, et la félicitai.
    — J’avais pensé que votre teint rose vif et votre mine
épanouie étaient simplement dus à l’effet des bains chauds sur votre corps.
Mais j’ai la nette impression que l’ulcère lui-même est plus petit et moins
menaçant

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