Toute l’histoire du monde
lancer sur la tour Eiffel. Leur coup échoua, car ils furent obligés de se fier aux pilotes français qui posèrent l’Airbus à Marignane, où le GIGN put le prendre d’assaut.
Les intégristes en déduisirent qu’il leur fallait former des pilotes. De fait, les commandos qui s’emparèrent des avions US en prirent eux-mêmes les gouvernes. Pour la petite histoire, l’un des kamikazes reçut son brevet de pilote – américain – après sa mort.
Transformer des avions civils (bourrés de kérosène après décollage) en bombes fut une idée perverse, mais efficace. La chaleur dégagée par l’embrasement des tours liquéfia leur structure de métal et les fit s’effondrer. Ben Laden lui-même en fut étonné. Il obtint près de 3 000 morts et un effet visuel « sidérant ». Ben Laden, bon communicant, était comblé : le premier avion attira les caméras et toutes les télévisions purent filmer à l’aise le second choc.
Ben Laden, formé par les Américains, tout intégriste qu’il soit, reste un fils de Pub ! L’effet économique et financier a été énorme. Il fallut au président Bush Junior injecter, contrairement à ses principes libéraux, des milliards de dollars-papier pour sauver l’économie américaine.
Les services de renseignement s’étaient montrés nuls. Grâce à leurs satellites et ordinateurs, ils écoutaient toutes les communications du monde. La CIA avait seulement oublié que les conspirateurs ne téléphonent pas (à l’exception des nationalistes corses). Le renseignement, depuis toujours, repose sur les « indics », agents infiltrés chez l’ennemi. Or, la CIA n’en avait pas. On prétend que personne n’y parlait persan (la langue usuelle à Kaboul).
Contrairement à ce qui s’était passé après Pearl Harbor, le dragon américain frappa dans le vide. Certes, il occupa légitimement l’Afghanistan (pays où la CIA, peu de temps auparavant, soutenait les Talibans contre les Russes). Mais, ensuite, il ne sut plus que faire.
La deuxième guerre d’Irak a été un leurre. Saddam Hussein, dictateur socialisant et laïc, ressemblait davantage à Staline qu’à Ben Laden. Il détestait les intégristes et n’eut aucun contact avec Al-Qaida avant le 11 septembre 2001… Il ne disposait d’autre part que d’une petite armée, démunie de « moyens de destruction massive » et fort diminuée depuis l’aventure du Koweït.
La conquête de l’Irak par l’armée américaine fut, en 2003, une opération tellement « à côté de la plaque » qu’on pourrait presque penser, en délirant un peu, qu’elle a été programmée par Al-Qaida. À qui profite-t-elle, en effet ?
La destruction d’un régime notoirement athée, la pagaille en Irak et l’humiliation (une nouvelle fois) des musulmans en sont les résultats les plus apparents. Ben Laden doit s’en féliciter. La France du président Chirac ne voulut pas participer à cette folie, qu’approuvèrent au contraire la plupart des pays de l’UE. Cela démontre de façon éclatante que la volonté politique repose, non sur une bureaucratie décalée, mais sur la volonté des nations. Il ne suffit pas d’être puissant, il faut être intelligent et motivé. Comme l’a dit Woody Allen dans un de ses films : « Heureusement que la France existe ! »
Al-Qaida est un phénomène inquiétant : un certain islam a-t-il « muté » en se recombinant (le suicide n’est pas musulman, mais bouddhiste) en idéologie totalitaire ? Pour la première fois depuis des siècles, la modernité est contestée (le Japon Meiji n’avait fait que l’imiter). Al-Qaida tend aux puissances le piège des guerres de religion.
Qu’en est-il de l’état du monde, après cela ?
Il faut ici parler un peu de démographie. Nous en avons noté l’importance en observant, par exemple, les explosions démographiques dues aux révolutions néolithique et industrielle, et le déclassement de la France (puissance la plus peuplée d’Europe en 1815, la moins peuplée en 1915).
L’état « naturel » des peuples est celui dans lequel on compte beaucoup d’enfants par femme (la démographie s’intéresse aux femmes) et beaucoup de mortalité générale. Ce fut l’état habituel jusqu’au xdt c siècle.
L’état moderne de la démographie est celui où l’on compte peu de naissances par femme, mais aussi une faible mortalité. La médecine (à partir du moment où elle devint efficace avec Pasteur) a quasi
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