Toute l’histoire du monde
arrivants et la « substitution » d’une population à une autre, laquelle rompt la continuité et compromet la transmission culturelle. Certaines banlieues sont des substitutions de populations. On en constate les effets. Il faut du temps pour assimiler ; or, la rapidité de l’implosion des Européens ne leur en laisse guère. D’autant plus que cela fait « réac » d’évoquer les problèmes de natalité, les Anglo-Saxons affirmant que l’intimité des ménages ne regarde pas les États. C’est évidemment faux : faire un enfant est un acte social. Ce sont d’ailleurs les enfants indigènes qui assimilent les enfants immigrés.
Le slogan des « yuppies » américains exprime l’esprit du temps : DINK ( Double inco ? ne, no kids : Double revenu, pas d’enfants). Quand ils seront vieux, ces yuppies inconscients le paieront cher. Car, depuis le 11 septembre 2001, il n’est plus certain que les jeunes immigrés accepteront encore de pousser leurs fauteuils roulants.
Malgré ces interrogations, la fin annoncée de l’explosion démographique est plutôt une bonne nouvelle pour l’humanité. L’idéal serait que les populations accèdent à la « croissance zéro » démographique : au simple – mais assuré – remplacement des générations. Il faut rappeler que cet idéal exige des femmes qu’elles acceptent d’avoir chacune deux ou trois enfants.
On parle davantage aujourd’hui d’écologie que de démographie. L’écologie n’est pas seulement une mode : elle est la prise de conscience que les ressources de la Terre ne sont pas inépuisables et que l’humanité influe (depuis le néolithique) sur son environnement.
La hausse inéluctable des prix du baril de pétrole est, en ce sens, une bonne nouvelle. Cette hausse contribuera davantage que les sermons à imposer un comportement écologique.
Après la démographie et l’écologie, rappelons quelques faits de géopolitique.
La Chine est entrée brutalement dans la période sauvage de l’accumulation primitive capitaliste. Ses villes explosent de tours de verre. Elle est devenue l’usine du monde. Il lui faut importer du pétrole et de l’acier. C’est l’ère « Meiji » de la Chine, mais en plus chaotique que ne le fut celle du Japon.
À la famille patriarcale chinoise a succédé celle de l’enfant unique et des « petits empereurs » mal élevés et capricieux – incroyable bouleversement de la tradition confucéenne. En diaspora, la ville phare de Singapour donne à voir une modernité chinoise suractive, mais conformiste et triste, totalement acceptée par Pékin (contrairement à Taïwan). Car le passé pèse toujours sur la Chine : elle reste l’« empire du Milieu », davantage encore aujourd’hui où le gouvernement de Pékin a complètement abandonné les rêveries universalistes de Mao Tsé-toung qui poussaient les coopérants chinois en Afrique.
L’Inde est également entrée avec fracas dans la modernité, par l’informatique et les services plus que par l’industrie. Mais ce développement concerne essentiellement l’Inde tamoule du Dekkan, laquelle s’éloigne de plus en plus du Nord hindouiste – au risque d’un nouvel éclatement du sous-continent.
La Russie, quant à elle, se dégage difficilement des décombres de l’URSS. Elle a accepté la sécession de l’Asie centrale et de l’Ukraine. Paradoxalement, elle mène une guerre cruelle en Tchétchénie. À propos de cette guerre, nous avons évoqué le pétrole, mais à la réflexion il s’agit probablement là d’une crispation impériale comparable à celle de la Grande-Bretagne quand elle fit, en 1982, la guerre à l’Argentine pour la possession de l’insignifiant archipel des Malouines.
Le Caucase, où se rencontrent Iraniens, Turcs, Slaves, Arméniens et Géorgiens, conservatoire de toutes les ethnies, zone de conflits de toutes les religions, est d’ailleurs devenu l’une des zones grises de la planète. La formidable ex-Armée rouge, complètement décomposée, n’a su mettre fin à l’odieuse prise en otage d’une école d’Ossétie que par un massacre le 3 septembre 2004.
Les populations russes désertent les zones boréales ou sibériennes dans un grand exode vers le sud. L’abandon des zones rurales difficiles de la planète par les populations est d’ailleurs une réalité générale et inquiétante dans le monde entier.
Pour le reste, l’avenir est imprévisible. Les prévisionnistes se
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