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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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« mondialisation » n’est qu’un euphémisme pour désigner l’« hégémonie américaine ».
    Cette hégémonie est militaire et culturelle. Il existe des facultés françaises où les cours sont donnés en anglais. Il faut certes apprendre sérieusement l’anglais (cette nouvelle Koine) ; mais quand un peuple cesse de dispenser son enseignement dans sa propre langue, il disparaît.
    Cette hégémonie est aussi économique. L’Union européenne se révèle là un instrument à double effet. Un effet positif dans le domaine économique, où il lui arrive de s’opposer efficacement aux prétentions des firmes américaines (il n’y a pas de véritable « multinationale » : une grande entreprise a beau s’étendre sur le monde, elle garde une nationalité forte). Un effet négatif dans les domaines culturel ou politique, où elle n’est plus qu’une courroie de transmission des volontés américaines. L’usage agressif de la langue anglaise, la servilité de la majorité des pays de l’Union lors des affaires d’Irak le prouvent assez.
    Or l’hégémonie est mauvaise.
    Mauvaise pour le monde, où apparaissent des « zones grises » en proie à l’anarchie (les zones que les Américains délaissent).
    Mauvaise pour l’hégémon lui-même, qui s’ossifie faute de concurrence et d’opposition. Platon avait réfléchi à la question d’une hégémonie mondiale. (Elle n’était pas théorique : Alexandre allait bientôt conquérir l’univers.) Il l’a jugée nuisible. Pour l’équilibre du monde, il était utile que coexistent Athènes et Sparte. « Maîtriser les routes du pétrole » (Caspienne, Irak, Venezuela) ne saurait remplacer, pour les États-Unis, une véritable réflexion sur le monde extérieur.
    Du World Trade Center, de la démographie et de l’avenir
    En janvier 1991, la guerre du Koweït fut une éclatante illustration de l’hégémonie des États-Unis. Ils n’auraient pu la faire si l’URSS avait existé, car la Russie soviétique protégeait l’Irak. Le Baas et Saddam Hussein étaient ses clients.
    Notons que le Koweït est une création complètement artificielle de l’impérialisme anglais (il s’agissait de couper les accès traditionnels à la mer de la Mésopotamie).
    Cependant, envahir par les armes un État, même « bidon », n’est pas un procédé acceptable. La première guerre du Golfe fut donc absolument légale (la France y participa), avec des objectifs limités. Le Koweït reconquis, le Baas irakien resta au pouvoir. Bush Senior était avisé.
    Avant cet événement, la prise de pouvoir en Iran par les mollahs intégristes de l’ayatollah Khomeyni avait été une chaude alerte. La « révolution » iranienne, en occupant l’ambassade américaine, fit autant de bruit, dans le monde musulman, que la Révolution française en avait fait, dans le monde des Lumières, en prenant la Bastille… L’Irak de Saddam avait d’ailleurs mené une guerre acharnée contre l’Iran des mollahs.
    Khomeyni, en lançant une fatwa contre l’écrivain Salman Rushdie, défiait la modernité. Le marxisme voulait dépasser 1789 ; l’islamisme voulut l’effacer. Mais Khomeyni était persan, et sa révolution avait une base identifiable : l’Iran.
    L’attentat anti-américain du 11 septembre 2001 est tout autre chose. Ce fut un attentat bien réel, même si un livre ridicule prétendit le contraire. On le compara à Pearl Harbor. Mais la comparaison n’est pas pertinente.
    Il y a certes des ressemblances : le nombre des morts, la surprise, le choc. Mais, soixante ans plus tôt, il s’agissait d’une guerre entre États ; l’agresseur était localisable. Les Japonais voulaient anéantir une marine militaire, et non pas spécialement des civils (de fait, la plupart des victimes furent des matelots).
    Quel État voulut faire sauter les tours jumelles de Manhattan et le Pentagone ? Aucun ! Al-Qaida n’est même pas une organisation centralisée. C’est une nébuleuse de groupes animés par le fanatisme…
    Al-Qaida ne mène pas non plus une vraie guerre. La guerre cherche à obtenir des résultats politiques. Quels sont les objectifs d’Al-Qaida ? Que demande Al-Qaida aux États-Unis ? Rien ! Le mode opératoire a frappé de stupeur : la destruction des tours du World Trade Center rappelle, à s’y méprendre, les films catastrophe d’Hollywood.
    Les intégristes musulmans avaient, en 1994, détourné un avion d’Air France dans le but de le

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