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Tragédies Impériales

Tragédies Impériales

Titel: Tragédies Impériales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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histoire et Napoléon rompit à cause des larmes de Joséphine, mais il avait toujours conservé une certaine tendresse à cette jolie femme souriante et douce qui lui rappelait des heures si charmantes.
    Bien entendu, la duchesse de Bassano vint faire ses révérences. Après le divorce et avant l’entrée en scène de Marie-Louise, elle avait connu, elle aussi, les joies de l’alcôve impériale et rapporté un fort substantiel souvenir sous forme du maroquin des Affaires extérieures pour son mari. Mais elle savait s’en montrer convenablement reconnaissante.
    Une autre ancienne maîtresse apparut à son tour : Mme de Pellapra. Le valet de chambre de l’empereur, Marchand, l’avait rencontrée un après-midi, errant autour de Malmaison où elle n’osait se présenter à cause de la présence d’Hortense.
    — Pourtant, je voudrais tellement voir l’empereur ! Il faut absolument que je lui parle d’une affaire importante pour lui.
    L’affaire importante, c’était la trahison de Fouché dont la jeune femme, dès avant Waterloo, avait eu connaissance et dont elle avait averti l’empereur. Cette fois, elle souhaitait lui faire connaître les bruits alarmants qui couraient sur le comportement du chef du gouvernement provisoire.
    Naturellement, Napoléon la reçut d’autant plus volontiers que cette femme, gaie et charmante, l’avait toujours amusé. Quand elle lui eut fait part de ce qu’elle savait, il chassa un instant les pensées noires qui lui étaient venues pour s’accorder un moment de récréation. Malicieusement, il demanda à sa visiteuse :
    — Racontez-moi ce que vous avez fait après mon départ de Lyon ? On m’a rapporté que vous aviez servi ma cause de bien divertissante façon !
    Mme de Pellapra se mit à rire et ne fit aucune difficulté pour lui raconter comment, habillée en paysanne, elle avait arpenté toutes les routes d’alentour et distribué des cocardes tricolores à l’armée de Ney venue initialement arrêter la marche de Napoléon vers Paris lors du retour de l’île d’Elbe.
    — Montée sur un âne, avec des paniers, je faisais semblant d’aller vendre des œufs et personne n’avait l’idée de m’arrêter. Je riais, je passais. Je n’avais pas de mot de passe, mais j’avais le mot pour rire et, quand j’arrivais devant les soldats et que je leur donnais mes cocardes, ils jetaient la planche en criant : « Vive la poule qui a pondu ces œufs-là ! »
    Pour la première fois depuis longtemps, Napoléon se mit à rire et d’aucuns prétendent que, ce jour-là, Mme de Pellapra ne quitta pas Malmaison avant le lever du soleil.
    La jolie et frivole Éléonore Denuelle de la Plaigne, qui lui avait donné un enfant, ne vint pas à Malmaison. Mais l’empereur demanda qu’on lui conduisît le petit Léon, un enfant blond dont la ressemblance avec le roi de Rome frappa la reine Hortense. Le petit garçon était élevé, alors, près de Paris, dans une pension choisie par Napoléon lui-même, sa mère ne s’en occupant pas outre mesure.
    — Qu’allez-vous en faire ? demanda Hortense. Je m’en chargerais volontiers, mais ne pensez-vous pas que ce serait peut-être donner sujet à la méchanceté de s’exercer contre moi ?
    — Oui, vous avez raison. Il m’eût été agréable de le savoir près de vous, mais on ne manquerait pas de dire qu’il est votre fils. Lorsque je serai en Amérique, je le ferai venir.
    Et ce fut sur cet espoir souriant qu’il regarda la voiture emmenant le petit Léon franchir les grilles de Malmaison. Mais jamais il ne devait revoir l’enfant qui ressemblait au roi de Rome !
    Cependant, les armées des Alliés approchaient de Paris. On se battait entre Nanteuil et Gonesse et Paris bouillait. Comme cela devait se reproduire en 1871, après la défaite de Sedan et sur la généreuse impulsion de la Commune, Paris voulait se battre, Paris voulait se défendre et ne comprenait pas que l’on gardât l’empereur prisonnier à Malmaison (il n’y avait pas d’autre mot car le général Becker, même si cela ne lui plaisait pas beaucoup, avait reçu l’ordre de « veiller à la sécurité de Napoléon ») et que l’on perdît du temps en parlotes alors que l’ennemi était tout proche. Des bandes d’ouvriers et de soldats parcouraient la ville avec des cris menaçants. Des appels aux armes, des tracts provocateurs étaient jetés, la nuit, sur le seuil des portes. Le gouvernement provisoire qui, sur l’inspiration

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