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Un jour, je serai Roi

Un jour, je serai Roi

Titel: Un jour, je serai Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Michel Riou
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jusqu’à la rue de Lobau.

    2 - Par exception remontant à Saint Louis, la verrerie était considérée comme un art, ce qui permettait à un noble d’exercer ce métier.

    3 - Ornements de la frise dorique.

    4 - Description d’une autre admission à la maîtrise (celle du compagnon Philippe Joüet), dans Versailles, le chantier de Louis XIV, Frédéric Tiberghien, Tempus.

    5 - On dînait à l’heure du déjeuner. On soupait à l’heure du dîner.

    6 - 14 juin 1658. La victoire de Louis XIV s’obtint, avec l’appui des Anglais, contre l’Espagne et le propre cousin du roi, le prince de Condé, à la tête de la fronde de la noblesse (voir 1658, L’Éclipse du Roi-Soleil , même auteur).

    7 - Quête par Jason et ses compagnons, les Argonautes, d’un trésor fabuleux.

    8 - C’est le cas de la famille Gabriel, de très illustres maçons, alliée à Jules Hardouin-Mansart. Voir en ce sens la description de cette dynastie par Frédéric Tiberghien, Le Chantier de Versailles , op. cit. .

    9 - C’est le cas de Léonard Aumasson, dit La Fontaine, bâtisseur et propriétaire de nombreuses maisons à Versailles.

Chapitre 25
    C E SOIR-LÀ, D ELAFORGE ne changea rien à ses habitudes. Il se présenta dans la pièce commune à l’heure du souper, s’assit à l’extrémité du banc situé contre le mur. De là, il avait une vue d’ensemble sur les lieux et ses occupants. Au fond, la femme du maçon finissait de préparer le repas. La tête penchée sur l’âtre, elle s’aidait d’une grande cuillère en bois pour touiller et gratter l’intérieur de la marmite où mijotait un ragoût de lièvre au parfum alléchant. Sa silhouette était élancée, ses attaches plutôt fines et, si elle tournait le visage de côté, Toussaint lui reconnaissait du charme, celui de la femme mûre, épanouie, à qui l’âge ne nuisait pas. Près d’elle, Anne, sa fille, sortit cinq écuelles d’une solide armoire dont les portes en chêne grinçaient, provoquant comme chaque soir l’agacement du maçon et la promesse vaine de graisser la ferrure au cours de la veillée – ou alors, demain. Elle alla poser le tout sur la table, ainsi que les bols dans lesquels seraient versés plus tard le jus et le bouillon de la cuisson. Elle vérifia que chaque objet était à sa place, prenant tout son temps et cherchant visiblement à intéresser Toussaint qui, lui, gardait les yeux baissés. Le père, à son habitude, surveillait le travail de ses femmes en coupant le pain. Le fils ne faisait rien. Le maçon Pontgallet jeta un regard de reproche aux garçons parce qu’ils étaient installés et attendaient qu’on les serve. Toussaint se releva aussitôt et alla remplir un broc d’eau au puits situé dans la cour. Dehors, il expira lourdement. Il n’en pouvait plus de regarder ces gens, cette pièce sans charme, ses murs de chaux grise égayés seulement par un christ qui surveillait la scène et semblait s’ennuyer. Il écouta le bénédicité prononcé par la mère. Pendant le repas, garda le silence, mangea modestement, aida à débarrasser et salua ce monde banal en annonçant qu’il allait se coucher. Il débuta poliment par Marguerite Pontgallet, avant de se tourner vers les enfants de celle-ci. En souhaitant bonne nuit à la jeune Anne, il vit qu’elle rougissait. Puis il monta d’un pas lourd, choisissant les endroits où le plancher craquait.
    — Je le déteste, s’emporta Jean, le fils de la famille, dès qu’il le crut assez loin pour ne pas être entendu.
    — Allons ! corrigea sa mère. Avant ta naissance, nous avons nous aussi souffert de la pauvreté et de l’ingratitude du prochain.
    — C’est une bouche inutile ! Il ne sait rien, n’apprend rien et il vole notre pain ! Pourquoi ce régime de faveur ? Pourquoi est-il chez nous, toujours dans les pieds de mon père ?
    Ce dernier acquiesçait en silence. Jean était bien son fils. Tous deux réagissaient de même.
    — Va te coucher ! lui ordonna sa mère.
    — Demain, renchérit le patriarche d’une voix adoucie, n’oublie pas de te lever tôt. Il y a du retard sur le chantier des Gaillard.
    — Il faudra faire le travail pour deux, lâcha-t-il entre ses dents.
    Jean se leva en fureur et jeta sa chaise. Anne ne bougea pas, elle rêvait, semblait-il, le regard perdu sur l’escalier où avait disparu Toussaint. Voici une autre bonne raison de se débarrasser de l’intrus, songea Nicolas Pontgallet.
    — Demain, répéta-t-il, tout ce chambardement

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