Un jour, je serai Roi
entrepreneurs, m’interdisant les libertés accompagnant celles de ce personnage à qui j’ai donné une maison rue de la Mortellerie où habita Bergeron, marié à Marguerite Villedo. En revanche, j’ai emprunté à Bergeron l’histoire de son père qui fut bien laboureur.
À la naissance de Louis Dieudonné , Anne, sa mère, était très entourée. Par qui exactement ? Les personnes que je place à ses côtés me servent surtout à illustrer combien cet événement fut public. Certains ne s’y trouvaient peut-être pas. Bouvart saisit-il son stylet pour « humer le royal placenta » ? Je fais également état de la dévotion entourant la naissance de Louis Dieudonné. Ce ne sont en effet que quelques exemples romancés illustrant la passion qui accompagna l’événement.
Louis XIII a-t-il « chassé » avec son fils dans la forêt de Versailles ? Étant donné l’âge du Dauphin, le doute est permis, mais puisqu’il s’agit d’une sortie secrète, je me suis autorisé à l’imaginer. Louis XIII chassait surtout à l’émerillon, un petit faucon.
Les origines du château de Versailles . Il faut remonter à Henri IV qui aimait y chasser, même si les terres ne lui appartenaient pas. « Il en montre le chemin à son fils, qui établira, pour chasser lui aussi, un petit domaine commode. » (P. Verlet, Le Château de Versailles. ) En 1623, Louis XIII fait construire un relais de chasse. « Un chétif château, de la construction duquel un simple gentilhomme ne voudrait pas prendre en vanité . » ( Mémoires du maréchal de Bassompierre.) Un inventaire de 1630 fait état d’un simple appartement de quatre pièces tendues de tapisseries. Cette demeure modeste est toutefois le siège de la journée des Dupes qui décidera de l’avenir politique de Richelieu (voir 1630 , La Vengeance de Richelieu , Jean-Michel Riou). En 1631, 1632, Louis XIII accroît sensiblement la taille du domaine, en acquérant les terres alentours et Versailles-au-Val-de-Galie à l’archevêque de Paris, Jean-François de Gondi. En 1631, le relais de chasse (dont la construction est attribuée au maçon Nicolas Huaut) fait place au premier château de Versailles, œuvre de Philibert Le Roy. C’est un bâtiment de pierre et de brique recouvert d’un toit en ardoises bleutées, les couleurs choisies évoquant, selon certains avis, celles de la livrée de l’étendard royal. Voilà ce dont hérite Louis XIV.
Le collège de Montcler où sévit Calmés est l’anagramme de celui de Clermont, aujourd’hui connu sous le nom de lycée Louis-le-Grand. C’est évidemment le seul point commun avec l’illustre établissement dirigé, au temps de Toussaint Delaforge, avec honnêteté et passion, par d’excellents jésuites à qui il fut pourtant interdit d’enseigner pendant quelques années à la suite de l’agression de Jean Châtel sur la personne du roi Henri IV. Châtel étant un ancien collégien de Clermont, il n’en fallut pas plus pour faire le lien entre ce geste et l’éducation des jésuites…
Comme je l’écris en note, la belle demeure du marquis de La Place est inspirée de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, rue de la Couture (ou Culture)-Sainte-Catherine, aujourd’hui rue de Sévigné, en l’honneur de la moraliste.
Le Vau , un entrepreneur malheureux et finalement ruiné, reste le premier architecte de Versailles. En fait, cet ensemble doit autant à Le Nôtre – et à Le Brun qu’on ne voit pas encore, mais qui apparaît nettement dans Le Roi noir de Versailles quand la question se posera de décorer le château. Ce trio forme une solide équipe, parfois concurrente, depuis la construction (1656-1661) de Vaux-le-Vicomte pour Fouquet. Sans ce formidable galop d’essai, Versailles n’aurait sans doute pas connu un destin si fameux.
La création de la Ménagerie remonte aux années 1663-1664. Construite sur le côté sud du futur Grand Canal, on y voit donc un pavillon octogonal équipé à l’étage d’un balcon d’où il est possible d’admirer les pélicans, les autruches, et bientôt des bêtes féroces. On y venait en été pour se distraire et pour admirer une collection de porcelaines. Mais il y avait bien un chenil…
On ne peut évoquer Versailles sans rendre à Colbert ce qui lui appartient. On l’accuse d’avoir tenté de freiner (mais en vain) l’ambition du roi. Il est vrai que ce fidèle conseiller, chargé de veiller sur les finances, se plaignait des dépenses somptuaires
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