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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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mort en 1832. Selon la coutume de cette époque, il avait plusieurs épouses des principales maisons royales   : la Grande Maison, où l ’ on choisissait l ’ héritier du trône, la Maison de la Main Droite, et l ’ Ixhiba, une maison inférieure que certains appellent la Maison de la Main Gauche. La tâche des fils de l ’ Ixhiba ou Maison de la Main Gauche était de régler les querelles royales. Mthikrakra, le fils aîné de la Grande Maison, succéda à Ngubengcuka et, parmi ses fils, il y avait Ngangelizwe et Matanzima. Sabata, qui dirigea le Transkei à partir de 1954, était le petit-fils du premier, et Kaizer Daliwonga, plus connu sous le nom de K.D. Matanzima, l ’ ancien Premier ministre du Transkei  – mon neveu d ’ après la loi et la coutume  –, était un descendant du second. Le fils aîné de l ’ Ixhiba s ’ appelait Simakade, dont le plus jeune frère s ’ appelait Mandela, mon grand-père.
    Pendant des décennies, des histoires ont affirmé que j ’ appartenais à la lignée de succession au trône des Thembus, mais la simple généalogie que je viens d ’ exposer à grands traits montre que ce n ’ est qu ’ un mythe. Bien que membre de la maison royale, je ne faisais pas partie des rares privilégiés formés pour gouverner. A la place, en tant que descendant de l ’ Ixhiba, j ’ ai été préparé, comme mon père avant moi, à conseiller les dirigeants de la tribu.
    Mon père était un homme grand, à la peau sombre, avec un port droit et imposant dont j ’ aime à penser que j ’ ai hérité. Il avait une mèche de cheveux blancs juste au-dessus du front, et quand jetais enfant je prenais de la cendre blanche et j ’ en frottais mes cheveux pour l ’ imiter. Mon père était sévère et il n ’ hésitait pas à châtier ses enfants. Il pouvait se montrer d ’ un entêtement excessif, un autre trait de caractère qui malheureusement est peut-être passé du père au fils.
    On a parfois parlé de mon père comme du Premier ministre du Thembuland pendant le règne de Dalindyebo, le père de Sabata, au début des années 1900, et celui de son fils, Jongintaba, qui lui a succédé. C ’ est une erreur d ’ appellation parce que le titre de Premier ministre n ’ existait pas, mais le rôle qu ’ il jouait n ’ était pas très différent de ce qu ’ implique cette désignation. En tant que conseiller respecté et apprécié de deux rois, il les accompagnait au cours de leurs voyages et on le voyait en général à leurs côtés au cours d ’ entretiens avec les représentants du gouvernement. C ’ était un gardien reconnu de l ’ histoire xhosa, et c ’ est en partie pour cette raison qu ’ on l ’ appréciait comme conseiller. L ’ intérêt que je porte moi-même à l ’ histoire est né très tôt en moi et a été encouragé par mon père. Bien qu ’ il n ’ ait jamais su lire ni écrire, il avait la réputation d ’ être un excellent orateur et il captivait ses auditoires en les amusant et en les instruisant.
    Plus tard, j ’ ai découvert que mon père n ’ était pas seulement conseiller de roi mais aussi un faiseur de rois. Après la mort prématurée de Jongilizwe, dans les années 20, son fils Sabata, le jeune enfant de sa Grande Epouse, n ’ avait pas l ’ âge d ’ accéder au trône. Une querelle naquit pour savoir lequel des trois fils les plus âgés de Dalindyebo et d ’ autres mères –  Jongintaba, Dabulamanzi et Melithafa  – on devait choisir pour lui succéder. On consulta mon père, qui recommanda Jongintaba parce qu ’ il était le plus instruit. Il expliqua que Jongintaba ne serait pas seulement un gardien parfait de la couronne mais aussi un excellent guide pour le jeune prince. Mon père et quelques chefs influents avaient pour l ’ éducation le grand respect des gens sans instruction. La recommandation de mon père prêtait à controverse parce que la mère de Jongintaba était d ’ une maison inférieure, mais finalement son choix fut accepté à la fois par les Thembus et par le gouvernement britannique. Plus tard, Jongintaba devait rendre la faveur qui lui avait été faite d ’ une façon que mon père ne pouvait imaginer à l ’ époque.
    Mon père avait quatre épouses, dont la troisième, ma mère, Noseki Fanny, la fille de Nkedama du clan amaMpemvu des Xhosas, appartenait à la Maison de la Main Droite. Chacune de ces épouses, la Grande Epouse, l ’ épouse de la Main Droite (ma mère), l ’ épouse

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