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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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aurait peut-être de l’effet sur Ralph, si elle ne la
tracassait pas elle-même outre mesure. « Un péché pour vous que de me
demander ça et un péché pour moi que de l’accepter.
    — Les péchés sont faits pour être pardonnés.
    — Que penserait de vous votre frère ? »
    La question le déstabilisa. Il parut hésiter.
    « Je vous en prie, dit-elle, permettez seulement à
Wulfric d’hériter. »
    Le visage de Ralph se fit plus dur. « Inutile de me
supplier. Ma décision est prise. Je ne la changerai pas, à moins que tu ne
saches m’en persuader. » Le désir brillait dans ses yeux, sa respiration
s’était accélérée, sa bouche s’était ouverte et l’on entrevoyait ses lèvres
luisantes derrière sa barbe.
    Elle laissa tomber sa robe par terre et s’avança vers le
lit.
    « Agenouille-toi sur le matelas, ordonna Ralph. Non,
dos à moi. »
    Elle fit comme il le lui demandait.
    « C’est nettement plus beau de ce côté-ci »,
s’exclama-t-il et Alan rit bruyamment. Gwenda se demandait si l’écuyer allait
rester pour regarder quand Ralph lança : « Laisse-nous seuls. »
L’instant d’après, la porte claquait.
    Ralph se mit à genoux sur le lit derrière Gwenda. Elle ferma
les yeux et pria pour la rémission de ses péchés. Elle sentit ses doigts épais
l’explorer, puis l’entendit cracher et il passa une main humide sur elle. Enfin
il la pénétra. Elle gémit.
    « Je vois que tu aimes ça ! »
    Combien de temps cela durerait-il ? s’inquiétait Gwenda
tandis qu’il commençait à bouger en cadence. Pour soulager son inconfort, elle
se mit à bouger avec lui. Il rit triomphalement, pensant avoir excité son
désir. En vérité elle craignait que cette scène ne gâche toute son expérience
de l’amour. Qu’elle ne lui revienne toujours à l’esprit quand elle ferait de
nouveau l’amour avec Wulfric.
    Puis, à son horreur, elle sentit la chaleur du plaisir
inonder son ventre peu à peu et elle rougit de honte. Son corps la trahissait.
Il produisait en elle une humidité bienfaitrice, qui la soulageait de ces frictions
répugnantes. Percevant le changement qui s’était opéré en elle, Ralph accéléra
le rythme. Dégoûtée, Gwenda cessa de suivre ses mouvements. Il l’attrapa alors
par les hanches, entrant et sortant d’elle alternativement. Elle n’avait plus
la force de résister. Elle se rappela avec consternation que son corps l’avait
trahie de la même façon avec Alwyn, dans la forêt. Cette nuit-là, comme
maintenant, elle aurait voulu être une statue de bois, engourdie et impassible.
Les deux fois, son corps avait pris le parti de l’adversaire.
    Alwyn, elle l’avait tué en se servant de son couteau.
    Quand bien même l’aurait-elle voulu, elle n’aurait pu agir
de la sorte avec Ralph, pour la bonne raison qu’il était derrière elle et
qu’elle ne pouvait le voir. De plus, elle avait si peu d’autorité sur
elle-même. Elle était un jouet entre ses mains. Elle devina avec bonheur qu’il
était au bord d’exploser. Dans un instant, tout serait terminé. Mais voilà
qu’elle sentit subitement son corps se tendre aussi. Elle essaya de l’obliger à
rester inerte, à ne rien éprouver. Quelle humiliation serait-ce, de jouir
aussi. Ralph éjacula en elle. Elle frissonna, oh, pas de plaisir ! de
détestation.
    Sur un soupir satisfait, il se retira pour se laisser choir
sur le lit.
    Elle se leva d’un bond et enfila sa robe prestement.
    « Je m’attendais à pire », dit Ralph comme s’il
lui faisait un compliment poli.
    Elle sortit, claquant la porte derrière elle.
    *
    Le dimanche suivant, avant le service religieux, le bailli
débarqua chez Wulfric.
    Le jeune homme se trouvait dans la cuisine avec Gwenda. Ils
avaient pris le petit déjeuner et balayé la salle. Maintenant Wulfric cousait
une paire de culottes en cuir tandis que Gwenda tissait une ceinture avec de la
corde. Ils étaient tous deux assis près de la fenêtre, où la lumière était
meilleure. Car, une fois de plus, il pleuvait.
    Gwenda faisait semblant de vivre dans la grange pour ne pas
offenser le père Gaspard, mais elle passait toutes ses nuits avec Wulfric. Il
ne parlait pas mariage et c’était une déception pour elle, car ils vivaient à
peu de chose près comme mari et femme. Chez les paysans, c’était une pratique
courante entre personnes décidées à se marier sitôt les formalités remplies. Un
tel relâchement n’était pas de mise au sein de la

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