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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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le mal qu’il vous a fait. En lui
montrant de la pitié, vous témoigneriez de cette grandeur d’âme qui est le
propre des nobles », ajouta-t-elle, se rappelant le conseil de Merthin.
    Il émit un rot odorant et soupira. « Qu’est-ce que ça
peut te faire que Wulfric hérite ou pas ?
    — Je l’aime, mon seigneur. Maintenant qu’Annet l’a
rejeté, j’espère qu’il pourra m’épouser... avec votre gracieuse permission.
    — Viens plus près », ordonna-t-il.
    Elle avança jusqu’au milieu de la pièce et se tint devant
lui. Ralph promena les yeux sur son corps. « Tu n’es pas jolie, mais tu as
quelque chose. Tu es vierge ?
    — Seigneur...
    — Non, évidemment, dit-il avec un rire. Tu as déjà
couché avec Wulfric ?
    — Non !
    — Menteuse ! » Il sourit, s’amusant de la
situation. « Bon, peut-être que je devrais laisser à Wulfric les terres de
son père, après tout. Oui, peut-être. Mais ensuite ?
    — On vous appellerait un vrai gentilhomme dans tout
Wigleigh et le reste du monde.
    — Le monde n’en a cure. Mais toi, tu aurais de la
reconnaissance envers moi ?
    — Oh, une immense reconnaissance, naturellement,
répondit Gwenda avec empressement, bien qu’elle ait déjà l’horrible
pressentiment de ce qui allait suivre.
    — Et tu me la manifesterais comment ?
    — Par tous les moyens possibles tant qu’ils sont
honorables, dit-elle en reculant vers la porte.
    — Tu retirerais ta robe ? »
    Elle se sentit sombrer. « Non, seigneur.
    — Ah, pas si reconnaissante que ça, finalement. »
    Elle avait atteint la porte et posé la main sur la poignée,
mais sans la tourner. « Que voulez-vous de moi, seigneur ?
    — Je veux te voir nue. Après, je déciderai.
    — Ici ?
    — Oui.
    — Devant lui ? ajouta-t-elle en désignant l’écuyer
des yeux.
    — Oui. »
    Ce n’était pas grand-chose, comparé à la restitution des terres.
    Elle dégrafa prestement sa ceinture et fit passer sa robe
pardessus sa tête. La tenant d’une main, car elle n’avait pas lâché la poignée
de la porte, elle regarda Ralph droit dans les yeux d’un air de défi. Il
examina son corps avidement et décocha un sourire triomphant à son compagnon.
Gwenda comprit aussitôt que le plus important pour lui, c’était de démontrer sa
puissance.
    « Une vache, mais des mamelles intéressantes. Pas vrai,
Alan ?
    — Je ne la grimperais pas pour arriver jusqu’à
vous », répondit celui-ci.
    Ralph éclata de rire.
    « Et maintenant, dit Gwenda, satisferez-vous ma
requête ? » Ralph glissa la main dans son entrejambe et commença à se
frotter. « Allonge-toi avec moi. Sur ce lit.
    — Non.
    — Allez... Tu l’as déjà fait avec Wulfric, tu n’es pas
vierge.
    — Non.
    — Pense aux terres. Quatre-vingt-dix acres, tout ce que
son père avait. »
    Elle réfléchit. Si elle acceptait, Wulfric aurait ce qu’il
désirait le plus au monde, et ils pourraient mener tous les deux une vie
d’abondance. Si elle refusait, Wulfric deviendrait un paysan sans terre, comme
Joby. Il devrait se battre tout au long de sa vie pour nourrir ses enfants. Et,
bien souvent, il n’y parviendrait pas.
    Cependant, cette idée la révoltait. Ralph était désagréable,
mesquin et vengeur. Un despote, à l’inverse de son frère. Sa beauté et sa
prestance ne changeaient rien à l’affaire. Ce serait répugnant de coucher avec
un homme qu’elle détestait autant.
    Le fait d’avoir couché la veille avec Wulfric lui rendait
cette perspective encore plus abjecte. Après une intimité aussi heureuse avec
Wulfric, ce serait une trahison terrible de refaire l’amour avec un autre.
    Ne sois pas bête ! se morigéna-t-elle. Tu ne vas pas te
condamner à une vie pénible pour cinq minutes de déplaisir ? Pense à ta
mère et à tes frères et sœurs décédés. Rappelle-toi comment ton père vous
forçait à voler, Philémon et toi. Ne vaut-il pas mieux te prostituer une fois
dans ta vie ? Te donner à Ralph le temps d’un instant, plutôt que de
condamner tes enfants à vivre une vie de misère ?
    Ralph gardait le silence, la laissant seule face à ses
hésitations. C’était sage de sa part, car ses paroles n’auraient fait que
renforcer la répulsion de Gwenda.
    « Je vous en prie, finit-elle par dire. Ne m’obligez
pas à faire ça.
    — Ah, ah ! Autrement dit, tu es prête à le faire.
    — C’est un péché », reprit-elle avec désespoir.
Qui sait, cette idée

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