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Un paradis perdu

Un paradis perdu

Titel: Un paradis perdu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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imposaient aux femmes adultères le port d'un grand A rouge, cousu sur leur vêtement, et les laissaient aller, montrant à tous leur ignominie, bougonna Simon.
     
    – Si Viola avait été blanche, il ne l'eût pas frappée. Mais, depuis l'affaire de la Little Big-horn et la mort de leur général Custer, les Yankees détestent les Indiens, d'où qu'ils viennent. Bob Lowell s'était mis à mépriser Viola. C'est pour moi une terrible leçon, assura Pacal.
     
    – Apprendre par soi-même la vie et les êtres est inéluctable et risqué, mais c'est la seule aventure qui vaille, Pacal, dit lord Simon, rasséréné.
     
    – Comment vais-je dire ça à mon père, à Ottilia, à Alida surtout ?
     
    – Je me charge de cette corvée et j'interdirai tout commentaire. N'est-ce pas à moi que la coupure de journal a été adressée ? Pendant que ton père est à Nassau pour prendre livraison des optiques de notre phare, tu vas partir pour Key West, en Floride. Je te charge d'organiser la flottille de pêche aux éponges de nos Bahamiens, qui sont déjà là-bas et dont je crains qu'ils ne soient exploités par les Américains. Dans deux jours, tu embarqueras sur le Centaur avec le commandant Lewis Colson, qui sera enchanté de naviguer. Tu passeras là-bas le temps nécessaire, deux bons mois, j'imagine. Ce sera la première affaire que tu auras à traiter, décréta lord Simon.
     
    1 1816-1890.
     
    2 Des raisons militaires – soulèvement en Égypte, crainte d'une nouvelle guerre avec la Prusse, après la signature d'une triple alliance entre l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie – incitèrent Français et Anglais à interrompre les travaux en 1882 et 1883. Des deux côtés de la Manche, on avait creusé, respectivement, 1 800 mètres et 1 400 mètres de galerie. Il faudrait attendre 1994 pour que soit inauguré l'Eurotunnel, dont le premier projet datait de… 1802 !
     
    3 Francis Wey, les Anglais chez eux ou Londres au siècle passé , librairie Hachette et Cie, Paris, 1877.
     
    4 63 641 exactement en 1880 ; 76 220 en 1881 ; 84 132 en 1882 ; 105 743 en 1883. Source : Statistical tables relating to emigration and immigration du Board of Trade. René Gonnard, l'Émigration européenne au XIX e  siècle , librairie Armand Colin, Paris, 1906.
     
    5 Adepte du mouvement de la Fraternité républicaine irlandaise.
     
    6 1832-1897. Son nom est devenu nom commun, signifiant rupture de toutes relations, blocus matériel et moral.
     
    7 « Mer nous t'épousons, en signe de souveraineté positive et perpétuelle. » Phrase prononcée par le doge de Venise tandis qu'il jetait une alliance d'or dans la mer Adriatique. La cérémonie fut abolie en 1797 par Bonaparte.
     

2.
     
    Une étrange déconvenue attendait Charles Desteyrac à Nassau. Débarquant de l' Arawak , il se rendit aussitôt à l'entrepôt des douanes pour reconnaître la cargaison envoyée du Havre via New York, tandis qu'Albert Fouquet allait seul à la découverte de la ville. Il constata qu'aucune caisse ne manquait à l'appel mais s'étonna, auprès du commandant du port, qu'elles fussent encore là.
     
    – Comment se fait-il que le caboteur qui devait transporter ces marchandises à Soledad ne soit pas venu en prendre livraison comme convenu ?
     
    – Je le connais, c'est un marin honnête. Il s'est présenté et m'a dit qu'il ne pouvait pas transporter cette cargaison. Il a ajouté qu'il rembourserait les arrhes versées par le commissionnaire de New York, dit le fonctionnaire.
     
    – Quelle raison a-t-il donné à cette défection ?
     
    – Il n'a donné aucune raison, mais nous savons tous ici de quoi il retourne, ajouta l'homme, sibyllin.
     
    – Et qu'en est-il ? s'enquit sèchement Desteyrac.
     
    – C'est que je ne voudrais pas d'histoire avec le Colonial Office. Je suis fonctionnaire, n'est-ce pas. Je ne peux rien dire.
     
    – Dites tout de même, insista Charles, agacé.
     
    Le commandant, mulâtre de bonne éducation, savait que son visiteur était gendre de lord Simon Cornfield, un homme dont même le gouverneur redoutait les éclats. Il soupira, ferma la porte de son bureau et s'approcha de Charles.
     
    – Vous ne trouverez pas à Nassau un bateau pour transporter vos caisses, souffla-t-il.
     
    – Je les transporterai moi-même sur l' Arawak . Je suis venu pour ça, déclara Desteyrac, marquant son impatience.
     
    – Alors, vous ne trouverez aucun débardeur pour charger votre vapeur et

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