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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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il n’y a rien.
    Les libéraux, eux aussi, organisent l’Ouest, au-delà de la province du Manitoba, sorte de timbre poste, en territoires du nord-Ouest, avec une capitale d’abord située à Battleford, puis, plus tard, après 1882, à regina.
    La gestion de toutes les affaires importantes, surtout les territoires, la colonisation et les ressources naturelles, s’effectue depuis Ottawa. Comme dans l’est, la terre est offerte gratuitement à ceux qui peuvent se permettre de s’y établir, puis de la cultiver. Mais les colons sont rares, cinquante-six mille seulement peuplent les territoires au moment du recensement de 1881.
    en 1878, les libéraux abandonnent le pouvoir à sir John a. Macdonald et à ses conservateurs. Ceux-ci en reviennent à la philosophie de la construction par une entreprise privée – fortement subventionnée, ça ne fait aucun doute. Le chemin de fer doit être perçu comme canadien et l’aide gouvernementale se justifie par des appels au sentiment national. La ligne est intégralement construite au Canada, en traversant les vastes terres arides du Bouclier canadien dans le nord de l’Ontario. Un consortium de capitalistes montréalais, dirigé par George stephen et donald smith, entreprend de rassembler les fonds nécessaires et, sous la direction d’un ingénieur américain, William van Horne, le chemin de fer commence à avancer. se fondant sur le modèle américain, le gouvernement fournit des stimulants – cinq millions d’acres (2,02 millions d’hectares) de terre, 25 millions $ en subventions, toute la partie existante du chemin de fer construite par le gouvernement (évaluée à 38 millions $) et un monopole sur les lignes ferroviaires du sud vers les états-Unis. Les colons des Prairies feront affaire avec le CP et personne d’autre.
    aussi généreuse qu’elle soit, l’aide gouvernementale est insuffisante.
    Le consortium va chercher des investissements partout où il peut en trouver, en Grande-Bretagne, mais aussi aux états-Unis, fait dont ni le gouvernement ni la propagande de la société ne se vante. La main-d’œuvre employée pour le tronçon le plus à l’ouest est importée, en grande partie du centre du Canada, en partie d’europe et en grande partie aussi – on estime le nombre de travailleurs à quinze mille – de Chine. au début de 1885, il ne reste que quelques tronçons à construire entre les rocheuses et le nord de l’Ontario.
     
    9•expansioneTdésillusion,1867–1896

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    LA cOLOniSATiOn ET LA pAciFicATiOn DE L’OUEST
    Le chemin de fer est le bienvenu car, cette même année, Louis riel dirige une nouvelle rébellion sur les rives de la rivière saskatchewan. en 1885, riel n’est plus l’homme qu’il a été. vieilli, attristé, marqué par les expériences et la malchance, riel est convaincu d’être investi d’une mission divine : obtenir justice pour lui-même, son peule métis et, de manière plus générale, pour les colons de l’Ouest. Macdonald traite l’Ouest avec une indifférence distante, y expédiant des gouverneurs et des agents indiens et l’occupant à l’aide d’une gendarmerie, la Police à cheval du nord-Ouest (ou P.C.n.-O., l’ancêtre de la Gendarmerie royale du Canada ou GrC).
    Le gouvernement a signé des traités avec les indiens des Plaines afin de les amener à abandonner leurs terres contre des réserves à la charge du gouvernement. L’expérience des guerres indiennes aux états-Unis voisins leur montre bien quel pourrait être leur sort s’ils essaient de résister.
    La politique du gouvernement profite de la famine : les autochtones qui pourraient avoir des réticences à se rendre dans les réserves découvrent qu’ils n’ont guère d’autre choix s’ils veulent nourrir leur famille respective.
    Quelques colons arrivent en provenance de l’est, surtout de l’Ontario, et beaucoup d’entre eux s’arrêtent au Manitoba. La vieille manière de vivre des Métis est en train de disparaître : la traite des fourrures a baissé et s’est déplacée, les bisons sont partis et les colons ont importé de nouvelles façons de faire les choses et un gouvernement pour les imposer. réagissant à cela, les Métis s’avancent davantage dans l’Ouest, jusqu’à la vallée de la saskatchewan ; là aussi, leurs voisins sont des Blancs. Beaucoup de ces derniers sont mécontents de voir ce qu’ils prennent pour de la négligence officielle et une exploitation par l’est : on peut raisonnablement

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