Une histoire du Canada
droit.
9•expansioneTdésillusion,1867–1896
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Pourtant, il existe une ambiguïté dans les relations des Canadiens catholiques, tant anglophones que francophones, avec les autres Canadiens et l’état canadien. L’église catholique cohabite avec l’état protestant depuis plus de cent ans et, au Québec, elle l’a absorbé. en Ontario, l’état a offert des accommodements à la minorité catholique sous la forme d’un système scolaire catholique distinct. Certains catholiques sont sceptiques face à la bonne foi de la reine victoria et de ses ministres, autant britanniques que canadiens, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. On a le sentiment qu’en tant que minorité, il ne faut pas exagérer dans les provocations à l’endroit de la majorité ; autrement dit, beaucoup de catholiques souhaitent ardemment faire la preuve qu’eux aussi sont loyaux, que leur religion est aussi loyale et patriotique que n’importe quelle autre22.
La patience des catholiques et des Français est mise à rude épreuve par les actes du gouvernement du Manitoba. Pendant les années 1880, la province a accueilli de nombreux colons anglo-ontariens, tandis que le proportion de francophones baissait sans cesse. Les élections provinciales de 1888 viennent confirmer cette réalité démographique. sous la direction de thomas Greenway, les libéraux s’emparent du pouvoir et ne tardent pas à abolir aussi bien le statut officiel du français que les écoles distinctes.
L’acte de l’amérique du nord britannique prévoyait ce genre d’éventualité. Le Parlement fédéral a le droit de promulguer une loi pour répondre aux griefs de la minorité au Manitoba et, au bout du compte, le gouvernement conservateur à Ottawa prend son courage à deux mains et passe à l’acte. Lorsqu’il le fait, en 1896, les conservateurs sont sur le point de perdre le pouvoir. Quatre premiers ministres se sont succédé très rapidement : sir John abbott, 1891-1892 ; sir John thompson, 1892–1894 ; sir Mackenzie Bowell, 1894–1896 ; et enfin sir Charles tupper en 1896. Fait cocasse, c’est Bowell, un Orangiste, qui fait adopter la loi sur la question des écoles du Manitoba, au moment toutefois où son propre parti s’apprête à le destituer. C’est donc tupper qui est confronté à Wilfrid Laurier aux élections fédérales de 1896, et c’est tupper qui y subit une défaite sans appel. il a les mains liées par les positions conservatrices dans le dossier des écoles manitobaines tandis que la position de Laurier à cet égard est impossible à cerner. Plutôt qu’une confrontation avec le Manitoba, Laurier recommande la prise de « bonnes dispositions » et la conciliation pour trouver une solution à l’amiable. Ce devrait être à déconseiller au Québec mais la situation tourne autrement.
au cours de ces élections, c’est le Québec qui fait la différence entre la réussite ou l’échec pour Laurier. Lorsqu’on cherche à savoir pourquoi le Québec a rejeté les conservateurs, favorables à la langue française et aux droits des catholiques dans l’Ouest, il est bon de garder à l’esprit que les électeurs sont confrontés à d’autres questions et d’autres circonstances.
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UnE HIsTOIRE dU Canada
Les dirigeants conservateurs sont vieux et vulnérables. Comme c’est le cas de tout parti demeuré longtemps au pouvoir, les conservateurs ont froissé beaucoup de monde. au point de décourager des hommes politiques plus jeunes et plus brillants ou, comme c’est le cas du très compétent israël tarte au Québec, de les amener à quitter le parti. Âgé de cinquante-cinq ans, Laurier n’est plus un jeune homme mais il est malgré tout plus jeune que tupper, qui a soixante-quinze ans. À une époque où l’art oratoire est très prisé, Laurier s’impose comme un orateur brillant et éloquent et il se révèle un chef plein de ressources. en juin 1896, il sort des élections fédérales avec une majorité de trente sièges à la Chambre des communes. il restera premier ministre pendant quinze ans.
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Explosion et marasme,
1896–1914
Les consommateurs au dix-neuvième siècle : des clientes dans l’élégant magasin à rayons Morgan’s, années 1880.
© Compagnie de la Baie d’Hudson. reroduit avec sa permission.
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IL EsT nORmaL que ce soit un homme du dix-neuvième siècle qui entraîne le Canada dans le vingtième. Wilfrid Laurier est peut-être le dirigeant politique le plus
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