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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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impressionnantes. en 1891, la population dans la prairie canadienne s’établit à quelque 25 000 âmes, surtout au Manitoba. en 1911, elle a grimpé à 1,3 million de personnes. L’immigration passe de 17 000
    personnes en 1896 à 42 000 en 1900 et à 141 000 en 1905 ; elle culminera à 400 000 arrivées en 19132. La population est tellement élevée que, en 1905, Laurier crée deux nouvelles provinces, l’alberta et la saskatchewan, et que, en 1911, la population de la saskatchewan la classe au troisième rang parmi les provinces canadiennes, derrière l’Ontario et le Québec, mais devant la nouvelle-écosse et les autres provinces maritimes. Pendant cette période, les Maritimes demeurent une source de migration de sortie, soit vers d’autres provinces (l’Ontario et les régions plus à l’ouest) soit vers la nouvelle-angleterre.
    À certains égards, le Québec représente un cas à part. Le taux de fécondité et le nombre de naissances y sont élevés – beaucoup plus qu’en Ontario ou dans les provinces maritimes. Cela est compensé par des taux élevés de mortalité infantile et de maladies infantiles en général, ainsi que par une préférence marquée des immigrants pour l’établissement dans les prairies et en Ontario. L’immigration en provenance de la France est quasi nulle et les immigrants au Québec adoptent généralement la langue anglaise.
    Parallèlement, l’exode de Canadiens français vers la nouvelle-angleterre se poursuit3. Bien que la population du Québec double presque entre 1871
    et 1911, sa croissance est en réalité moindre (68 pour cent) que dans le reste du pays (95 pour cent), en raison des maladies et de la structure des mouvements migratoires, tant d’entrée que de sortie4.
    Un autre indice de croissance réside dans la superficie ensemencée de blé. en 1890, elle est de 2,7 millions d’acres ; en 1900, de 4,2 millions ; et en 1911, de 11 millions. Mesurée en boisseaux, la production de blé atteint 4,2 millions en 1890 et 231 millions en 1911. (d’autres cultures, comme l’avoine et l’orge, connaissent également une croissance en volume et en valeur, quoiqu’elle soit moins spectaculaire.) tout à coup, Winnipeg devient l’un des principaux centres mondiaux de commerce de blé5. Jusqu’en 1900, le Canada accuse beaucoup de retard sur d’autres producteurs de blé, comme les états-Unis, l’argentine et l’australie, sur le marché international du blé. sur le plan économique, le Canada cesse d’être une région coloniale reculée.
    Bien que le peuplement des prairies par les immigrants soit le plus notoire à l’époque de Laurier, ce n’est pas le seul. Les immigrants arrivent par centaines de milliers dans les villes industrielles du Canada : on observe une croissance démographique dans presque toutes les régions urbaines du pays, la plus rapide ayant lieu à Winnipeg. C’est Montréal, la ville la plus peuplée du pays, qui reçoit le plus d’immigrants. Ce sont aussi les plus 10•explosioneTmarasme,1896–1914

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    notables et ils transforment le boulevard saint-Laurent, la « Main » en ce qui devient en réalité le quartier juif de la ville. À toronto, c’est le « Ward », tout juste au sud de l’université, et à Winnipeg le « North End ».
    L’arrivée de nouvelles sortes d’immigrants met le sentiment de tolérance des Canadiens, jamais très développé, à rude épreuve. Ce sentiment ne s’étend pas aux immigrants asiatiques, découragés grâce à une série d’obstacles ingénieux et coûteux : les Chinois grâce à une taxe d’entrée, les Japonais à l’aide d’un contingentement, auquel le gouvernement japonais donne son accord, les ressortissants des indes occidentales (de l’inde) en raison de conditions rendant le voyage impossible. en 1907, pour témoigner des sentiments locaux, des agitateurs de vancouver organisent une émeute anti-japonaise, qui produit son effet, surtout sur des politiciens inquiets en prévision des prochaines élections. On décourage aussi l’arrivée des noirs en provenance des états-Unis. il est manifeste, mais non officiel, que le Canada doit être blanc.
    Mais si l’on parvient à se rendre au Canada, et à s’y faire admettre, il y a des emplois et on dit qu’ils sont bien rémunérés. si l’on en juge d’après les statistiques, il y a une explosion d’emplois de tout genre et, selon ce que nous pouvons en déduire, les salaires augmentent6. il ne faut pas

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