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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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HAUT-cAnADA
    L’inauguration de l’assemblée législative du Haut-Canada survient à newark, qui deviendra niagara-on-the-Lake, en septembre 1792, en présence du nouveau lieutenant-gouverneur, le colonel John Graves simcoe. Ce dernier a commandé un régiment loyaliste pendant la révolution ; son expérience et celle de ses hommes l’ont rendu amèrement anti-américain ou, selon son point de vue, anti-révolutionnaire. il s’en remet à des vétérans loyalistes pour garnir sa minuscule administration et à des soldats britanniques pour construire l’infrastructure nécessaire à sa petite colonie, qui compte vingt mille âmes. trouvant que sa capitale, newark, est trop proche de la frontière américaine, simcoe la déménage de l’autre côté du lac Ontario, sur les rives d’un vaste havre entouré d’îles. il donne à ce lieu le nom d’York et trace des chemins, vers le nord en partant du lac Ontario (rue Yonge) et d’est en ouest (rue dundas), en leur donnant le nom de ministres britanniques. il baptise un autre établissement situé plus à l’ouest London, qui se trouve bien sûr sur la rivière thames, un cours 122
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    d’eau boueux serpentant vers l’ouest jusqu’au lac sainte-Claire. (en fait, la capitale est déménagée à York en 1796 et c’est là que s’ouvre la première session de l’assemblée législative en 1797.)
    simcoe fait arpenter les terres et établit des schémas de colonisation selon un modèle de fermes en damier le long des routes de concession, entrecoupés par les réserves du clergé imposées par la Loi sur le Canada . Le gouvernement britannique a octroyé de très vastes concessions à des officiers supérieurs loyalistes, qui servent certes à les distinguer des rangs inférieurs, mais cela ne donne pas les résultats escomptés. ne disposant pas du capital nécessaire pour défricher les terres pour en faire des exploitations agricoles productives, les concessionnaires les laissent telles quelles – une forêt privée attendant les efforts des voisins pour aménager les terres alentours. Les gentilshommes possédant les terres deviennent des spéculateurs, un frein au développement de la province. souvent, les dirigeants deviennent des charognards.
    Les réformes de simcoe, en matière de transports, de défense, de communications régulières et de colonisation ordonnée, sont essentielles pour attirer une population et la garder. À ce point de vue, simcoe et ses politiques connaissent une réussite remarquable. La population du Haut-Canada explose : de vingt mille à l’arrivée de simcoe en 1792, elle grimpe à soixante-dix mille environ en 1806. Cette explosion démographique est en partie naturelle, mais la plus grande partie est attribuable à une immigration soutenue en provenance des états-Unis voisins. simcoe a rendu des terres disponibles à des conditions raisonnables. Ce sont de bonnes terres, accessibles par les cours d’eau et, de plus en plus, par les chemins, mais ceux qui viennent les occuper sont, fait incontournable, des américains.
    simcoe entretenait l’espoir de pouvoir immuniser sa province, et l’amérique du nord britannique en général, contre la contagion du républicanisme et de la rébellion grâce à l’expérience amère de ses fondateurs.
    il veut que soit portée « l’attention la plus stricte […] aux coutumes, façons d’agir et principes britanniques dans les questions les plus ordinaires comme dans les affaires les plus graves [et que soit inculquée] l’obtention de leur ascendance en bonne et due forme afin d’assimiler la colonie à la mère patrie15 ». Mais ce sont des considérations géographiques qui l’emportent comme ça a été le cas, dans un sens différent, pour les généraux britanniques dans la guerre de l’indépendance américaine. simcoe manque de temps et de ressources pour s’occuper des affaires courantes et, en ce qui a trait aux affaires graves, ce qui importe le plus est de placer la colonie sur de saines assises économiques pour finir par libérer les contribuables britanniques du fardeau de la loyauté nord-américaine.
     
    6•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(3) 123
    simcoe fait tout son possible mais cela ne suffira jamais. Pure coïncidence, à peu près au moment où il s’en va, des colons américains, peut-
    être d’anciens loyalistes mais rien n’est moins sûr, commencent à affluer au Haut-Canada. ils reçoivent deux cents acres

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