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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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(quatre-vingts hectares) chacun, à condition d’occuper la terre et de l’améliorer, des conditions suffisamment attrayantes, d’autant plus que les terres fertiles du Haut-Canada se trouvent juste le long de la liaison terrestre la plus directe entre le nord de l’état de new York et le Michigan. Les successeurs de simcoe régneront sur une province qui compte, parmi ses atouts naturels, le fait d’être une reproduction des états au sud des Grands Lacs – semblable par le relief, le climat, la fertilité et, en fin de compte, par la société et l’économie.
    semblable à tous les points de vue en réalité si ce n’est par la politique et, là encore, les choses sont-elles vraiment différentes ? il est vrai qu’il existe une tradition loyaliste et une exigence de loyauté de même qu’une crainte du républicanisme rampant des états-Unis. Pourtant, en 1812, un observateur fiable estime que la portion de la population formée par les « américains » arrivés plus tard représente pas moins de 60 pour cent du total16. Grâce à ses politiques rationnelles de colonisation, simcoe contribue à s’assurer que le Haut-Canada représente une destination concurrentielle pour les immigrants ; en cela comme de bien d’autres façons, il est le véritable fondateur de la province du Haut-Canada. Fait cocasse, il n’appréciera guère la façon dont elle se développera plus tard.
    LE BAS-cAnADA
    La création d’une assemblée législative dans le Bas-Canada est un risque calculé et ses défenseurs britanniques en conçoivent une certaine inquiétude. Le droit de vote est largement distribué – en réalité, certaines femmes peuvent voter aux premières élections dans le Bas-Canada avant que prévale le privilège masculin et que soient comblées toutes les failles des genres. Mais ce n’est pas tant la démocratie qui inquiète les Britanniques que la certitude d’une majorité politique francophone. Leurs appréhensions semblent se justifier quand, lors des premières élections en juin 1792, éclatent des troubles pour des raisons ethniques. On risque fort d’exagérer les différences ethniques, comme cela se fait à l’époque, à des fins essentiellement partisanes. au sein de la première assemblée législative du Bas-Canada, constituée de cinquante membres, seize sont des anglophones, bien que la minorité anglaise ne peut guère compter plus de dix mille personnes sur une population totale de 156 000 personnes17.
    L’assemblée fait ce à quoi on pouvait s’attendre. elle élit un président issu de la majorité française et adopte une résolution à l’effet que ses débats 124
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    et ses lois doivent être bilingues. elle adopte aussi les lois nécessaires sur le plan financier pour maintenir le gouvernement provincial à flot (1795) et met sur pied un système de tribunaux. Ça ne plait pas à tout le monde : sur un ton lugubre, un commerçant britannique écrit en 1792 qu’il craint que de nombreux membres canadiens soient « infestés par des détestables principes qui prévalent actuellement en France18 ». il a probablement tort sur ce point : bien qu’il n’existe pas de façon de mesurer avec précision l’attrait qu’exercent les idées révolutionnaires françaises au Bas-Canada, le public n’est guère sympathique envers la France ou la cause française dans la guerre qui vient tout juste d’éclater.
    On observe beaucoup de suspicion, que la diplomatie française alimente. Le ministre français chargé des états-Unis appelle les Canadiens français à se soulever contre leurs oppresseurs britanniques et à se joindre à la cause de la liberté. On ignore précisément combien de Canadiens français entendent son appel. Pour ceux qui le font, surtout les membres du clergé et les seigneurs, c’est un rappel peu agréable du fait que la révolution française a renversé l’ordre, l’autorité, les privilèges et la religion catholique.
    ils assurent le gouvernement de leur loyauté et jurent de protéger les ordres inférieurs, les « habitants », contre les pensées révolutionnaires. en novembre 1793, l’évêque de Québec avise les membres de son clergé que
    « toute la fidélité et l’obéissance qu’ils devaient précédemment au roi de France, ils les doivent, depuis ces époques, à sa Majesté Britannique » et il réitère régulièrement ses exhortations au cours des années suivantes19.
    L’élite tant francophone

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