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Une irrépressible et coupable passion

Une irrépressible et coupable passion

Titel: Une irrépressible et coupable passion Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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enlever son pantalon gris en flanelle, Ruth se coula derrière
lui et lui enserra la verge de la main. Elle le caressa tendrement jusqu’à ce
qu’il fût en érection et Judd se laissa faire, oscillant sous l’effet de
l’alcool, esclave du plaisir.
    « Oh, vous êtes incroyable, Ruth », soupira-t-il.
    Elle s’agenouilla devant lui.
    « J’avais aussi envie de faire ça… »
    Elle le prit dans sa bouche et se mit à mouvoir la tête
d’avant en arrière, s’interrompant de temps à autre pour admirer le sexe de
Judd, comme si sa simple vue la mettait en joie.
    « Ne jouissez pas tout de suite », lui dit-elle.
    Elle le gratifia d’un dernier coup de langue, puis se
dirigea jusqu’au bureau de Judd et se renversa en arrière, appuyée sur les avant-bras,
les cuisses écartées pour l’accueillir.
    « Vous avez déjà fait ça ici avec votre
secrétaire ? s’enquit-elle.
    — Je n’ai jamais eu de relations sexuelles avec qui que
ce soit hormis mon épouse. Et en aucun cas ici.
    — Parfait, approuva Ruth, avec un sourire.
    — Voulez-vous que je vous lèche en bas ?
    — Oh, ça va aller. Je suis prête.
    — Faut-il que je me retire ?
    — Non, lui assura-t-elle, avec une moue. J’aime garder
la semence en moi. »
    Judd s’approcha et la pénétra, s’abandonnant avec un rictus
à la douce caresse veloutée de sa féminité. Ruth émit un soupir mutin et ouvrit
de grands yeux, comme si le membre de Judd était énorme, et il se mit à aller
et venir avec le sourire, se retenant aussi longtemps qu’il pût, avant de
sentir son sperme jaillir avec une telle force qu’il ne put réprimer un
« Ah ! » sonore.
    Anéanti, il s’affaissa contre Ruth et elle lui caressa la
tête, tandis qu’il lui baisait faiblement l’oreille et le cou.
    « Oh oui, roucoula-t-elle, ça, c’est un bon petit. Mon
mignon à moi. En voilà, un lieu de villégiature agréable, hein…
    — Je n’avais jamais ressenti ça, avoua Judd, le cœur
tambourinant. Jamais.
    — Mais vous en aurez encore l’occasion, Mr Gray,
chuchota-t-elle. Tant que vous voudrez.
    — “Ça a été un grand plaisir de faire votre connaissance
et j’espère que nous nous reverrons” », répliqua Judd, avec un sourire.

 
Chapitre 3
MR & MRS GRAY
    Elle arriva à Queens Village juste avant minuit, ce
vendredi-là. Toutes les lumières étaient encore allumées dans la maison. Elle
traversa l’entrée, la salle à manger et la cuisine, trouva la porte du sous-sol
grande ouverte et entendit au grenier le finale du Fidelio de Beethoven
sur le phonographe Victrola d’Albert. Comme le bébé devait dormir, au lieu
d’appeler son mari, elle gravit l’escalier et considéra Albert à genoux à côté
de leur baignoire à pattes de lion, en train de plonger avec précaution, dans
une trentaine centimètres d’eau glacée, un chaudron fumant en cuivre, rempli
d’une dizaine de litres de moût. Les manches de sa chemise blanche étaient
retroussées jusqu’au coude. Une mèche de cheveux blond-roux lui tombait sur le
front.
    « Qu’est-ce que tu mijotes encore ? » se
renseigna-t-elle.
    Albert lui jeta un coup d’œil.
    « J’ai eu la chance de dégotter du houblon noble de
Saaz. Je vais fabriquer de la bonne bière Pilsner. »
    Il trempa un thermomètre dans le moût et surveilla la baisse
de la température.
    « Il était bien, ton film ?
    — Beaucoup d’action. Douglas Fairbanks, dans Les
Trois Mousquetaires.
    —  Est-ce que l’histoire était impossible à suivre ? »
    C’était son grief habituel.
    « Pas vraiment.
    — Et comment va ta fêlée de cousine ?
    — Ethel va bien.
    — Il faut que je refroidisse ça à sept degrés »,
l’informa-t-il.
    Ruth alla jusqu’à la chambre de Lorraine et déposa un baiser
sur la joue de sa fille, qui se réveilla.
    « Maman ? »
    Ruth caressa la chevelure blond paille de Lora et lui
murmura :
    « Bonsoir, ma mignonne à moi. Je suis rentrée. Fais de
beaux rêves. »
     
    Ce samedi après-midi-là, Judd retrouva une tablée de cinq
clients au gala qui suivait le défilé de mode Très Parisien, mais,
groggy de consternation et de culpabilité, il ne s’attarda pas. Chaque salut,
chaque boutade semblaient chargés d’ironie sous-jacente, comme si ses amis et
relations avaient deviné son adultère, sa convoitise à l’égard de la femme d’un
autre, et faisaient magnanimement semblant de lui pardonner. Pour finir, il eut
le sentiment

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