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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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du Setinum. Ils prétendent que c’est ce qu’il y a de meilleur. Une de leurs lubies.
    Le Setinum était bien le vin mentionné sur le menu de Viridovix.
    — Tu es sûr de ne pas avoir fait une exception pour cette occasion spéciale ? Le soir de la mort de ton maître, il y avait un excellent vin dans un flacon bleu décoré de motifs argentés…
    — C’est pas un des vins que j’ai apportés.
    Le garçon paraissait tout à fait sûr de lui.
    — On nous avait donné l’ordre de tout faire pour impressionner, confirma le majordome. Seulement des pichets d’or, et tout ce qui était serti de pierreries.
    — Le flacon dont tu parles est pas un des miens, certifia Galenus. Et même que j’en ai jamais vu un pareil.
    — Il n’a pas été rapporté avec les autres ? Une fois vide ?
    — Non, pour sûr. J’ouvre l’œil pour récupérer tous les jolis flacons de verre, au cas où les dames me demandent à boire dans l’après-midi.
    — C’est vraiment très intéressant, dis-je. Je me demande si c’est un cadeau apporté par quelqu’un ?
    — Priscillus ! intervint un autre garçon qui écoutait avidement notre conversation. (Son visage rond et rouge faisait penser à une petite pomme.) J’étais de service de chaussures, j’enlevais les sandales des invités quand ils arrivaient. Et j’ai vu Priscillus arriver avec la bouteille bleue qui brillait.
    Je décochai un sourire chaleureux à la pomme reinette.
    — Et tu as vu un petit bol en verre de la même couleur ?
    — Oui, il était dans un sac que Priscillus a laissé avec son manteau. C’est rien qu’au moment de partir qu’il s’est rappelé. Alors il a couru le poser près de la bouteille. Sur la console. Il avait même apporté de la myrrhe dans une poche, et il l’a mise par-dessus pour que le cadeau y soit complet…
    Quelle touchante pensée. J’avais du mal à contenir mon admiration envers cet invité parfait.

40
    Je cherchai des yeux Anthea. Je la vis en train de sangloter dans les bras de deux amies qui pleuraient elles aussi. La vue du bûcher funéraire de Viridovix avait sans doute fini par la convaincre de la réalité de la mort du cuisinier. J’avais bien espéré pouvoir lui poser quelques questions, mais visiblement, ce n’était pas le moment.
    Peu de temps avant que la fumée n’achève de se dissiper, je reconnus une silhouette qui s’approchait : il s’agissait d’un esclave de Severina.
    — Elle veut que tu viennes déjeuner, grogna-t-il, sans s’embarrasser d’aucun préliminaire.
    — Merci, mais je ne vais pas pouvoir.
    — Elle va pas aimer ! commenta-t-il, aussi sobrement qu’explicitement.
    J’en avais par-dessus la tête de sa maîtresse, qui essayait de décider de mon emploi du temps quand j’avais établi mes propres priorités. Pour me débarrasser de lui, je promis d’essayer de reporter mon rendez-vous, si c’était possible (sans en avoir aucunement l’intention). Puis, rejetant un pan de mon manteau par-dessus mon épaule, je m’absorbai dans la contemplation du bûcher funéraire, à la façon d’un proche du défunt perdu dans ses pensées mélancoliques : le caractère éphémère de la vie, la mort inévitable, comment se protéger des Furies, comment amadouer les Parques – et comment s’esquiver de cet enterrement sans paraître mal élevé…
    Une fois l’esclave parti, je me débarrassai de ma guirlande, versai l’huile, prononçai quelques mots pour le salut de l’âme du cuisinier, récupérai mon âne de location et m’empressai de quitter les lieux.
     
    Arrivé à l’endroit où se dressait naguère la baraque de Minnius, je m’arrêtai et restai pensif un long moment.
    Il fallait que je sache avec précision ce que je comptais faire. J’avais accepté de travailler pour Severina, uniquement pour l’étudier de près en tant que suspecte. Je devais maintenant choisir mon camp d’une manière définitive.
    Cependant, les théories de Severina sur l’identité des coupables commençaient à devenir plausibles. Priscillus avait effectué une tentative après que Novus eut annoncé sa décision de faire cavalier seul. Et, apparemment, Pollia ou Atilia étaient responsables d’une seconde tentative à l’aide d’un gâteau empoisonné.
    Je méditai un instant sur les faits dont j’étais certain : Priscillus, disposant sur une console les épices empoisonnées qui avaient coûté la vie à Viridovix – un meurtre qui avait l’avantage

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