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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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maris ; ils ne peuvent que la forcer à se montrer discrète.
    — Oui, mais toi ? roucoula Atilia d’une voix sirupeuse.
    — Moi ? Ça pourrait me valoir une belle prime.
    — De qui ? demanda-t-elle, très sèchement, cette fois.
    — De n’importe quel procureur à la recherche d’une affaire juteuse. Il y en a plusieurs qui achètent mes renseignements pour promouvoir leur carrière. Votre histoire aura beaucoup de succès auprès du public, et les hommes de loi qui s’en occuperont vont devenir célèbres. Je pourrais gagner beaucoup d’argent en vous dénonçant.
    — Et bien plus en ne nous dénonçant pas ! s’exclama crûment Pollia.
    Elle méritait le consortium Novus. C’était une femme d’affaires pleine d’idées pratiques ! Je les regardai à tour de rôle. Certains détectives ont tellement mauvaise réputation que je savais que je pourrais les convaincre de presque n’importe quoi. Pire c’était, plus facilement elles le croiraient !
    — Il n’est pas interdit de me faire une offre. Avec mon amie, je m’occupe d’une association qui simplifie les gros mouvements d’argent. (Elles imaginèrent évidemment le pire.) Vous la connaissez, d’ailleurs : il s’agit d’Helena Justina.
    — La fille du sénateur ?
    — C’est ce qu’elle vous a dit ? m’exclamai-je en riant. Eh bien, elle est ma complice. Cette école qu’elle prétend vouloir fonder nous sert de couverture. Alors, si vous le souhaitez, vous pouvez subventionner l’école d’Helena.
    — Et à combien se monterait la subvention ? demanda sèchement Helena.
    Je citai le premier chiffre énorme qui me passa par la tête.
    — Mais avec une somme pareille, Falco, tu pourrais ouvrir une université grecque !
    — Nous ne voulons pas faire les choses à moitié, admis-je. Nous devrons construire une véritable école, ou notre couverture ne vaudra rien. Heureusement, je connais un terrain que vous pouvez nous donner. À l’heure du déjeuner, l’un de vos immeubles s’est écroulé dans la Piscina Publica. Et c’est là que j’habitais, grondai-je, en voyant que Pollia s’apprêtait à protester.
    Elles ne trouvèrent rien à répliquer pendant un petit moment. Je me fis tout à fait sérieux.
    — Il y a eu des morts. Trop de morts. Il y aura des questions posées au Sénat. Vous avez intérêt à prévenir Felix et Crepito que leur pourriture d’agent a déjà été mis en croix, et que des tas de gens vont s’intéresser à leurs affaires. Vous devez regarder les choses en face : vous ne pourrez pas continuer à appliquer les méthodes corrompues de Novus, et vous devrez faire vite pour assainir la situation. Je vous suggère de ne pas lésiner. Offrez des fontaines publiques. Érigez quelques statues. Essayez d’améliorer votre réputation, parce qu’elle ne pourrait pas être pire. Par exemple, suggérai-je, nous pourrions donner votre nom à notre école. Ça ne manquerait pas d’impressionner la société romaine.
    Personne ne rit – même si l’un de nous avait un mal fou à s’en empêcher.
    Pollia se mit debout avec difficulté. Elle se sentait malade. Je levai ma coupe au moment où elle quittait la pièce à la hâte. Je sentis que je me mettais à transpirer. Je ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre. Hortensia Atilia leva son beau visage vers moi et me tendit les lèvres.
    — Désolé, la rebutai-je. La soirée ne fait que commencer, et j’ai encore beaucoup à faire. En outre, je suis un garçon sage !

45
    Sur le mont Pincio, la senteur des pins parvenait à atteindre mon cerveau saturé. Devant moi, au loin, Rome était enveloppée dans un manteau d’obscurité. Quelques faibles lumières me permettaient néanmoins de me repérer. Je parvenais à distinguer le Capitole, et le double sommet de l’Aventin. Là-bas, ce devait être le Cælimontium. Un gâteau aurait été le bienvenu pour m’aider à presser le pas, mais il faudrait que je fasse sans. Je parcourus les rues, encore animées en ce début de soirée, pour aller subir ma dernière épreuve.
    Avant d’aller affronter Severina chez elle, j’avais une visite importante à faire : je passai voir le marbrier. Son atelier était encore ouvert, mais à peine éclairé par une bougie ou deux. Je vis le maçon s’approcher entre les entassements de pierres encore mal dégrossies. Ses incroyables oreilles paraissaient s’envoler de chaque côté de son crâne chauve. J’étais resté planté

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