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Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Titel: Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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peut prouver clairement que les cinq Nations ont droit de chasser sur les bords de l'Ohio, dans le pays de Ticûeksouchrondité et de Scaniaderiada, puisqu'elles en ont fait la conquête, en subjuguant les Schaöanaès, que nous appelons Delawares, les Twictwées et les Illinois, et qu'elles le possédoient à la paix de Riswick, en 1697.»
M. Lewis Evans, qui connoît beaucoup l'Amérique septentrionale, et qui, en 1755, a publié une carte des colonies du centre, y a marqué le pays situé au sud-est de l'Ohio, comme celui sur lequel chassent les six Nations ; et dans l'analyse de sa carte, il s'exprime ainsi :—«Les Schawanesses, qui étoient autrefois une des plus puissantes nations de cette partie de l'Amérique, et dominoient depuis Kentucke jusqu'au sud-ouest du Mississipi, ont été vaincus par les six Nations confédérées, qui, depuis ce moment, sont restées maîtresses du pays.—Aucune nation, ajoute M. Evans, ne résista avec autant de courage et de fermeté que celle des Schawanesses ; et quoiqu'elle ait été quelque temps dispersée, elle s'est encore rassemblée sur les bords de l'Ohio, et y vit sous la domination des confédérés.»
    Il y eut un congrès tenu en 1744, par les représentans des provinces de Pensylvanie, de Maryland et de Virginie, avec ceux des six Nations. Là, les commissaires de la Virginie, dans un discours qu'ils adressèrent aux Sachems et aux guerriers indiens, leur dirent :—«Apprenez-nous de quelles nations vous avez conquis les terres, en Virginie ; combien il y a de temps que vous avez fait ces conquêtes, et jusqu'où elles s'étendent. Et s'il y a sur les frontières de la Virginie, quelques terres que les six Nations aient droit de réclamer, nous nous empresserons de vous satisfaire.»
Alors, les six Nations répondirent d'une manière fière et décisive.—«Tout le monde sait que nous avons dompté les diverses nations qui vivoient sur les bords de la Susquehannah, du Cohongoranto [Le Potowmack.], et sur le revers des grandes montagnes de la Virginie. Les Conoy-uck-suck-roona, les Cock-now-was-roonan, les Tohoa-irough-roonan et les Connut-skin-ough-roonaw ont senti le pouvoir de nos armes. Ils font maintenant partie de nos nations, et leurs terres sont à nous.—Nous savons très-bien que les Virginiens ont souvent dit que le roi d'Angleterre et les habitans de cette colonie avoient soumis tous les Indiens qui y étoient. Cela n'est pas vrai. Nous avouons qu'ils ont vaincu les Sach-dagugh-ronaw, et qu'ils ont écarté les Tuskaroras [Les premiers vivoient non loin de la rivière James, en Virginie, et les seconds sur les bords de cette rivière.].
À ce titre, ils ont droit à la possession de quelque partie de la Virginie : mais c'est nous, qui avons soumis tous les peuples qui résidoient au-delà des montagnes ; et si les Virginiens ont jamais un juste droit aux terres de ces peuples, il faut qu'ils le tiennent de nous.»
    En l'année 1750, les Français arrêtèrent sur les bords de l'Ohio, quatre marchands anglais, qui trafiquoient avec les six Nations, les Schawanesses et les Delawares. Ils les envoyèrent prisonniers à Quebec, et de là en France.
En 1754, les Français prirent authentiquement possession de l'Ohio, et construisirent des forts à Venango, au confluent de l'Ohio et du Monongehela, et à l'embouchure de la rivière des Cherokées.
En 1755, l'Angleterre donna le commandement d'une armée au général Braddock, et l'envoya en Amérique pour chasser les Français des lieux qu'ils possédoient sur les montagnes d'Allegany et sur les bords de l'Ohio. À son arrivée à Alexandrie, ce général tint conseil avec les gouverneurs de la Virginie, du Maryland, de la Pensylvanie, de New-York et de la Baie de Massachusett ; et comme ces officiers savoient très-bien que les terres réclamées par les Français, appartenoient aux six Nations, et non pas aux Cherokées, ni à aucune autre tribu d'Indiens, le général donna ordre à sir William Johnson, de rassembler les chefs des six Nations, et de leur rappeler la cession qu'ils avoient faite de ces terres au roi d'Angleterre en 1726, époque où ils avoient aussi mis sous la protection de ce prince tout leur pays de chasse, pour être défendu pour eux et pour leur usage.
Les instructions du général Braddock, contenant une reconnoissance très-claire du droit qu'avoient les six Nations sur les terres dont il s'agit ici, nous croyons devoir transcrire les mots qui les terminent.—«Il

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